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Actualités - CHRONOLOGIES

Liban-Sud - Dernier délai pour le vote du Conseil de sécurité : demain minuit - Beyrouth veut faire évoluer, et non pas modifier, la mission de la Finul -

Le Conseil de sécurité de l’Onu votera la prolongation du mandat de la Finul. C’est ce à quoi s’attendent des sources gouvernementales rapportées par notre correspondant au palais Bustros, Khalil Fleyhane. Le délai maximal pour le vote : demain mardi, à minuit. Afin que les forces onusiennes restent encore six mois au Liban-Sud – à partir du 1er août prochain et jusqu’au 31 janvier 2002. À la lumière – et cela est d’une grande importance – d’une nouvelle proposition de Beyrouth. Qui essaie de ménager et la chèvre et le chou. Diplomatie tous azimuts Au sujet des transactions diplomatiques du week-end, elles ne présageraient de rien de bon, toujours selon ces mêmes sources, concernant un éventuel assouplissement de la position franco-américaine. Celle d’inscrire à l’ordre du jour du projet de décision du Conseil de sécurité un article visant à confier au secrétaire général de l’Onu Kofi Annan, les modalités de transformation, avant la fin janvier 2002, de la Finul. Qui, de force de maintien de la paix, deviendrait une simple force de surveillance. Dont les membres se positionneraient le long et autour de la ligne bleue, et effectueraient des patrouilles pour le respect du cessez-le-feu. «La diplomatie libanaise s’évertue à convaincre les membres permanents du Conseil de sécurité – à l’exception de la Chine qui l’est déjà – de la nécessité de ne pas modifier, de quelque façon que ce soit, la mission onusienne», rapportent ces mêmes sources. Beyrouth s’armant du fait que la résolution 425 n’a pas encore été appliquée dans sa totalité, «Israël occupant toujours les fermes de Chebaa». Réponse de ces quatre pays : «La 425 a été appliquée dans son intégralité. Et en ce qui concerne les fermes, le Liban devra attendre l’application de la résolution 242». Ce à quoi Beyrouth répond, s’adressant notamment à Kofi Annan et affirmant que ce dernier «avait reconnu, dans son rapport du 30 avril dernier, que la Finul avait complété deux des trois missions qui lui étaient imparties. Et qu’elle se concentre actuellement sur l’instauration de la paix et de la sécurité». Et les sources gouvernementales précitées de poursuivre, soulignant que le Liban avait fait plusieurs propositions afin de convaincre les partisans de la modification de la mission de la Finul. Beyrouth se base d’abord sur le fait que Kofi Annan «n’avait pas fait mention dans son rapport d’une Finul-mission-de-surveillance, mais avait plutôt déclaré que les effectifs de cette dernière seraient ramenés à l’automne, après le départ des unités irlandaise et finlandaise, à environ 3 600 hommes. Et que 51 obsevateurs militaires de l’Organisation des Nations unies pour la surveillance de la trêve (Onust) les seconderaient dans l’accomplissement de leur tâche». Et le Liban de faire la proposition suivante : «Que la nouvelle formule de la Finul soit sa mission initiale – i.e. le maintien de la paix – plus celle des observateurs de l’Onust. Ainsi, les pays membres permanents seraient satisfaits, et cette nouvelle formule deviendrait une évolution et non plus une modification de la mission de la Finul». Beyrouth : éviter le piège international En d’autres termes, ce que le Liban vise à travers cela, c’est que ces pays-là reconnaissent – sans le proclamer publiquement – que la résolution 425 n’a pas été encore appliquée dans sa totalité. «Le Liban aura ainsi le droit de poursuivre la résistance jusqu’à la libération des fermes de Chebaa, et ce tant qu’il n’existera aucune solution diplomatique. De cette façon, le Liban sortirait du piège international qui lui est tendu et qui consiste en l’arrêt des opérations de résistance et en le déploiement de l’armée au Sud», poursuivent ces sources. Qui disent que si le Liban propose ces substituts à la modification, c’est parce qu’«il est fort du fait que ces hommes de la Finul, c’est sur des terres libanaises qu’ils se déploient. Et le Liban a le droit d’accepter la modification d’une mission ou pas, comme il a le droit également de la faire évoluer, suivant la lettre libanaise adressée à Kofi Annan, dans la nuit de jeudi dernier». Et les sources d’indiquer que Beyrouth attend, pour aujourd’hui lundi, des réponses à ces propositions. De la part des pays membres permanents. Des réponses à la lumière de laquelle l’on saura si le Conseil de sécurité se réunira aujourd’hui lundi, ou si cette réunion sera reportée à demain mardi. Pour voter la prolongation de la mission des 4 500 hommes, dont le nombre sera ramené à 3 600 à partir de l’automne jusqu’en janvier 2002. Et jusqu’à 2000 en juillet de la même année. «La bataille que mène le Liban est difficile. Et ce sera très probablement un échec», ont pronostiqué ces sources gouvernementales. Précisant que le Cabinet Hariri déploiera tous ses efforts pour convaincre Washington et Paris que le projet de modification de la mission onusienne «ne correspond en rien à la mission qui avait reçu à l’époque l’assentiment de l’État». Des sources qui ont noté le silence ostentatoire de Tel-Aviv au sujet de la modification de la Finul. Et au sujet du face-à-face «qui dure» entre Beyrouth et Washington – à l’aune du soutien inconditionnel de la capitale américaine «à tout ce qui sert les intérêts israéliens». Des sources qui ont également fait part de leur très grande surprise à l’égard de la position française. Rappelant que Paris avait d’abord souhaité une augmentation des effectifs de la Finul, avant de brusquement en réclamer la réduction. Et de continuer à le faire, «malgré tous les efforts libanais visant à en maintenir le nombre». Et malgré, toujours, l’entretien d’il y a une semaine entre le Premier ministre Rafic Hariri et le président français Jacques Chirac. «Et lorsqu’un responsable libanais a fait part à un très haut officiel français des griefs de Beyrouth à l’égard de la position de Paris, ce dernier lui a répondu que la France souhaite établir un équilibre dans ses rapports avec les différentes parties concernées. Pour garder intactes ses chances de jouer les go-between entre le Liban et Israël, ou entre Israël et n’importe lequel des pays arabes», ont rapporté, non sans étonnement, ces mêmes sources.
Le Conseil de sécurité de l’Onu votera la prolongation du mandat de la Finul. C’est ce à quoi s’attendent des sources gouvernementales rapportées par notre correspondant au palais Bustros, Khalil Fleyhane. Le délai maximal pour le vote : demain mardi, à minuit. Afin que les forces onusiennes restent encore six mois au Liban-Sud – à partir du 1er août prochain et...