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Actualités - CHRONOLOGIES

Communautés - Nouvelles étapes au programme de la visite de Sfeir au Chouf - Rencontre avec Lahoud et arrêt probable à Khaldé

La visite pastorale que le patriarche maronite a l’intention d’effectuer au Chouf et à Jezzine, du 3 au 5 août, continue de soulever l’enthousiasme des députés et notables de ces régions, qui se félicitent d’avance de l’impulsion qu’elle pourrait donner au processus du retour des déplacés et à la consolidation de la réconciliation druzo-chrétienne dans la Montagne. De Dimane, l’ancien député Edmond Rizk, notable de Jezzine, a chaleureusement applaudi à une initiative que beaucoup considèrent comme «historique». Toutefois, les organisateurs de cette tournée pastorale inhabituelle font face à des imbroglios protocolaires qui les forcent à des ajustements. Deux détails importants, omis dans le calendrier de la visite publié officiellement mardi, sont à l’examen, apprend-on à cet égard : une rencontre avec le chef de l’État, qui se trouvera en fin de semaine dans ses quartiers d’été, au palais de Beiteddine, et une visite au palais de M. Talal Arslan, à Khaldé. Selon des sources fiables, les organisateurs se seraient aperçus trop tard de ces lacunes et chercheraient, depuis, à les corriger sans ruiner leur premier échafaudage. Il est impensable, estime-t-on, que le patriarche maronite, qui résidera au siège de l’évêché maronite de Beiteddine, vendredi et samedi, ne rencontre pas le chef de l’État, si ce dernier se trouve en fin de semaine à Beiteddine. «Mais qui donc doit visiter l’autre ?», s’interrogeaient hier les organisateurs, qui pesaient le pour et le contre des termes de cette alternative, sans omettre une «troisième voie», qui constituerait pour ainsi dire une échappatoire, une absence délibérée du chef de l’État de Beiteddine. Au demeurant, est-il possible que le chef de l’État n’assiste pas à la messe que célébrera, dimanche, le chef de l’Église maronite, à Deir el-Qamar, s’il se trouve sur place, pensent aussi les organisateurs ? Deuxième détail omis : une visite à M. Talal Arslan, chef du clan druze des Yazbakis, deuxième en importance après le clan des Joumblatt. Pour corriger cette omission, les organisateurs de la visite pastorale prévoient, vraisemblablement, un arrêt à Khaldé, lieu de résidence de M. Arslan, sur la voie du retour. Khaldé, note-t-on, figure sur l’itinéraire d’aller du patriarche maronite, mais visiter en premier ce siège druze constituerait une sorte d’affront à la chefferie de M. Joumblatt. Ce dernier, craignent les organisateurs, pourrait être vexé de constater qu’il a été mis sur pied d’égalité avec M. Arslan, et décider de s’absenter de Moukhtara, samedi, jour prévu pour la visite du patriarche Sfeir dans cette localité. Mais on estime que le chef du PSP est trop conscient de l’enjeu de la visite pastorale et de son impact psychologique sur les populations de la Montagne, pour la compromettre. On souligne, en effet, dans les cercles politiques, qu’il a lui-même laissé une vacance, au niveau électoral, afin de permettre l’élection de M. Arslan. Ce même réalisme le conduirait donc à accepter que ce dernier tire avantage, lui aussi, de la visite du patriarche au Chouf. À Moukhtara, du reste, l’accueil populaire réservé au patriarche pourrait se limiter à une grande manifestation sur la place centrale, avec échanges de discours, ou s’étendre aussi à une brève visite au palais même de M. Joumblatt. Ces détails seraient réglés à la dernière minute et refléteraient l’état des rapports entretenus entre les différentes parties prenantes de la visite. Geagea torturé…psychologiquement Parmi les visiteurs de Dimane, hier, une délégation d’avocats de Samir Geagea, le chef du parti dissous des Forces libanaises, incarcéré au ministère de la Défense depuis 1994. Ces derniers ont remis au patriarche maronite une supplique dans laquelle ils ont affirmé que M. Geagea est «torturé psychologiquement» depuis le premier jour de son arrestation, et ont réclamé l’amélioration des conditions de détention. «Dr Samir Geagea est détenu, depuis le premier jour, dans une geôle étroite souterraine dans laquelle ne pénètrent ni l’air ni le soleil, affirme le document remis au patriarche. Il lui est interdit de se mêler à d’autres détenus ou de s’adresser à quiconque, en sorte que des sept jours de la semaine, il n’a le droit qu’à soixante minutes d’échanges au cours desquelles il voit sa famille, ses avocats et des hommes de religion». Selon les avocats, ce traitement est équivalent à «une torture psychologique destructrice». «Samir Geagea a les yeux bandés et les mains menottées toutes les fois qu’il doit quitter sa geôle, sa personne ou sa cellule sont exposées à une fouille fantaisiste et arbitraire qui peut se produire à n’importe quel moment du jour ou de la nuit, de manière offensante et indigne». «Il est strictement interdit à M. Geagea d’être en contact avec le monde extérieur ; il n’a le droit d’avoir ni télévision, ni radio, ni revues, ni quotidiens politiques, et ces derniers temps il ne peut ni recevoir de lettre ni en adresser». Cette liste d’interdits s’est étendue dernièrement à ses rapports avec ses avocats. Ainsi, ses avocats ont perdu le droit de lui rendre visite tous les mercredis, comme ils en avaient pris l’habitude, et ce droit se limite désormais à deux avocats seulement, alors que la liste de ses défenseurs comprend près de 150 noms. Au demeurant, ajoute la supplique, les autorités subalternes enfreignent souvent les instructions de leurs supérieurs en ce qui concerne la durée de la visite qui peut se réduire à dix minutes, alors même que l’article 51 du règlement de la prison du ministère de la Défense prévoit que la durée et le nombre de visites dépendent des souhaits de l’avocat. Les recours innombrables destinés à mettre un terme à ces violations des droits de l’homme étant restés sans effet, a conclu la supplique, il a été décidé de s’adresser en dernier recours au patriarche.
La visite pastorale que le patriarche maronite a l’intention d’effectuer au Chouf et à Jezzine, du 3 au 5 août, continue de soulever l’enthousiasme des députés et notables de ces régions, qui se félicitent d’avance de l’impulsion qu’elle pourrait donner au processus du retour des déplacés et à la consolidation de la réconciliation druzo-chrétienne dans la...