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Actualités - CHRONOLOGIES

Histoire d’une fontaine

L’initiative était spontanée, en tous cas inattendue, en cet après-midi caniculaire. Sitôt la conférence de presse terminée dans les locaux climatisés de Solidere, le sous-secrétaire d’État au Foreign Office Ben Bradshaw suggère avec insistance à la délégation britannique d’effectuer la visite des locaux de la future ambassade qui se trouve près du Grand Sérail, à pied. Une idée qui n’est partagée par personne, surtout qu’à cette heure-ci de l’après midi, le soleil est impitoyable et la montée jusqu’au Sérail mortelle. «Cela vous fera énormément de bien, vous en avez grandement besoin», dit-il à l’ambassadeur de son pays, en faisant allusion à son embonpoint. Quelques minutes plus tard, c’est toute la délégation britannique, entourée de quelques responsables de Solidere (impératifs protocolaires obligent), qui remontait en file indienne la rue de l’émir Bachir menant au Grand Sérail, puis de là, au fameux «complexe diplomatique». En tête du peloton, le jeune et dynamique sous-secrétaire d’État, lancé à la découverte de cette place aux fascinations de laquelle il semblait avoir succombé, même sous un soleil de plomb. Beaucoup moins enthousiastes, ses compagnons, embarqués sur une autre longueur d’ondes, l’ambassadeur qui, lui, aurait préféré choisir un autre jour pour perdre ses kilos, et enfin les responsables de Solidere, s’évertuant à rendre ces 500 mètres qui les séparent de l’objectif le moins pénibles possible. Arrivés au bâtiment, tout ce beau monde était en eau (sauf le jeune ministre évidemment). Seul à avoir un sourire toujours aussi large, aussi radieux, Ben Bradshaw. Il se dirige vers la fontaine qui se trouve à l’entrée principale, retire sa veste et plonge ses mains dans l’eau pour se débarbouiller la figure en se lissant les cheveux avec une poignée d’eau fraîche. Il pose ensuite devant les photographes et leur dit. : «Maintenant je suis prêt (il était tout le temps prêt d’ailleurs). À voir toute cette eau dégouliner de mon visage, le public va croire que c’est de la sueur», dit-il dans un éclat de rire. Devant ce comportement ludique, les autres avaient déjà oublié leur fatigue.
L’initiative était spontanée, en tous cas inattendue, en cet après-midi caniculaire. Sitôt la conférence de presse terminée dans les locaux climatisés de Solidere, le sous-secrétaire d’État au Foreign Office Ben Bradshaw suggère avec insistance à la délégation britannique d’effectuer la visite des locaux de la future ambassade qui se trouve près du Grand Sérail, à...