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Actualités - CHRONOLOGIES

Transport - Épreuve de force à la Middle East Airlines - Les pilotes décident de retarder de deux heures - les vols de demain vendredi

Les pilotes de la MEA et la direction de la compagnie d’aviation nationale sont engagés dans une épreuve de force dont les voyageurs risquent de faire les frais. Optant pour l’escalade, en pleine saison touristique, le syndicat des pilotes de la compagnie a en effet indiqué hier qu’il retarderait de deux heures le départ de tous les vols de vendredi pour protester contre les nouvelles conditions de travail que la direction de la compagnie veut imposer. Quelques heures plus tard, le bureau de presse de la compagnie annonçait que tous les vols de la MEA partiraint à temps, et demandait aux voyageurs de se présenter à l’aéroport conformément aux horaires prévus. «Le départ de tous les vols MEA depuis l’aéroport de Beyrouth sera retardé de deux heures à partir de vendredi 6 heures et jusqu’à la même heure samedi», a précisé un communiqué du Conseil du syndicat. «Cette décision intervient dans le cadre des mesures prises pour préserver les droits acquis des pilotes de la MEA», ajoute le communiqué. Les pilotes avaient retardé d’une heure les vols de la MEA en partance de Beyrouth le 12 juillet et avaient ensuite menacé de recourir à l’escalade si la direction ne revenait pas sur sa décision d’imposer de nouvelles conditions de travail. «L’administration de la MEA s’obstine à vouloir appliquer des clauses (...) contraires aux accords et réglementations en vigueur depuis de nombreuses années et fait pression sur les pilotes sans même prendre en considération les problèmes imprévus de santé», souligne le texte. Les pilotes, explique une source syndicale, avaient le droit de s’absenter 24 heures pour raison de santé, sans avoir à remettre un rapport médical, un privilège que la direction veut abolir. Le président du syndicat, Mahmoud Houmani, a indiqué que le conflit porte principalement sur les heures de travail que la direction veut porter de 60 heures à 72 heures de vol par mois. «Nous avons proposé de faire des heures supplémentaires gratuites durant la période de négociations, mais la direction a décliné cette offre», a-il précisé. Le conflit porte aussi sur la comptabilisation des heures de vol. Les pilotes considèrent que l’heure de vol de nuit doit être comptabilisée une heure trente, contrairement à la direction, qui comptabilise de la même façon les heures de vol de jour et de nuit. Un autre aspect du conflit avec la direction porte sur les augmentations automatiques des salaires des pilotes et des copilotes, qui ont été annulées par la direction, et l’avancement des copilotes, qui se faisait au terme d’une période de dix ans, qui a été aboli par la direction. Le bureau de presse contre-attaque Quelques heures après la publication du communiqué du syndicat des pilotes, le PDG de la MEA, M. Mohammed el-Hout, publiait une mise au point mettant en garde les pilotes contre toute pertrubation volontaire du calendrier des vols et annonçant que ceux-ci se feront selon les horaires prévus. M. Hout a par ailleurs convoqué le conseil d’administration de la compagnie à se réunir aujourd’hui d’urgence. Le bureau de presse de la MEA a fait paraître en fin d’après-midi un communiqué annonçant que, contrairement à la décision prise par ces derniers, tous les vols de la MEA du vendredi décolleront sans retard, au départ de l’AIB. Le communiqué demande aux passagers de se présenter à l’aéroport deux heures avant l’heure de décollage prévue. Dans les milieux proches de la direction, on a laissé entendre que les rangs des pilotes de la MEA sont «divisés». Toutefois, le président du syndicat des pilotes a démenti qu’une scission quelconque existe au sein de son syndicat, tout en confirmant qu’il existe quelques pilotes qui se considèrent plus du côté de la direction que de leurs collègues. «Ces derniers pourraient décider de voler, ce jour-là», a-t-il dit, tout en accusant la compagnie d’exercer sur les pilotes «un chantage au licenciement, afin de briser leur détermination et de leur imposer ses conditions». La direction de la MEA était parvenue le 6 juillet à un accord sur les modalités de licenciement de 1 200 employés au sol et navigant qui ont obtenu des indemnités supplémentaires, rappelle-t-on. Toutefois, cet accord ne concernait pas le syndicat des pilotes . Ce syndicat comprend 132 pilotes et copilotes. La compagnie assure entre 13 et 15 vols continentaux et intercontinentaux par jour, indique-t-on de source syndicale. La Banque centrale du Liban avait acquis 99 % des parts de la MEA en 1996 afin d’assurer sa survie. Depuis, l’État a versé plus de 360 millions USD pour éponger dettes et pertes.
Les pilotes de la MEA et la direction de la compagnie d’aviation nationale sont engagés dans une épreuve de force dont les voyageurs risquent de faire les frais. Optant pour l’escalade, en pleine saison touristique, le syndicat des pilotes de la compagnie a en effet indiqué hier qu’il retarderait de deux heures le départ de tous les vols de vendredi pour protester contre les...