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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

FESTIVAL - Ce soir, le « Requiem » de Verdi, demain « Nuits d’été » et « Symphonie fantastique » de Berlioz - Casadesus à Beiteddine : l’humanisme en étendard

L’une des œuvres les plus émouvantes, les plus brillantes et les plus appréciées du répertoire de musique sacrée : le «Requiem» de Verdi donne, ce soir, à Beiteddine, le la des évènements musicaux en prélude au IXe sommet de la francophonie. À l’affiche, maître Jean-Claude Casadesus et son Orchestre national de Lille, Arthur Oldham et son chœur de l’Orchestre de Paris accompagnés de solistes de très haut niveau tels Kathleen Casello soprano, Grace Bumbry, mezzo-soprano, James Wagner, ténor ; Simon Estes, basse et Elsa Maurus, mezzo-soprano. Demain mercredi, on remet le paquet pour une soirée Berlioz, avec «Nuits d’été» et «Symphonie fantastique», bercée par la voix d’Esla Maurus, mezzo-soprano. Humaniste engagé, fraternel et philosophe, Jean-Claude Casadesus est chef à relever le défi à cette occasion. Cette soirée est, en effet, emblématique de l’action militante et généreuse qu’il poursuit inlassablement à travers le monde. Casadesus y voit, lui, des liens se resserrer : ceux, historiques et amicaux, qui lient la France et le Liban. Il l’a déclaré hier, au cours d’une conférence de presse tenue à l’hôtel Phoenicia Inter-continental. À ses côtés : Arthur Oldham et Ivan Renar, respectivement chef et président du Chœur de l’orchestre de Paris ; Grace Bumbry et James Wagner, Mme Noura Joumblatt, présidente du comité du festival de Beiteddine, M. Jean Louis Mainguy, membre du comité et Mme Nicole Machnouk du bureau de la francophonie. «Toute mon ambition à la tête de l’Orchestre national de Lille que je dirige depuis 26 ans, c’est de faire en sorte que la musique compte dans le quotidien des gens et qu’elle devienne une nécessité, une philosophie. Il n’y a pas de filtre entre le choc que peut procurer le langage musical et la capacité de réceptivité de celui qui la reçoit». Voilà, Casadesus correspond bien à l’image que les médias transmettent de lui, et, il faut bien le dire, qu’il s’est forgé lui-même à force de conviction. Il porte bien l’humanisme en étendard. Il joue dans des écoles, des usines, des prisons. Pense-t-il que la musique ait un rôle particulier à jouer ? «L’avantage que j’ai avec mon orchestre, c’est que j’ai une relation humaine formidable avec des musiciens qui ont compris le sens de notre mission qui me paraît la sauvegarde absolue de notre métier. Les enseignements artistiques sont les choses prioritaires que l’on devrait développer dans tous les pays, de la maternelle à l’université, et là seulement on changera les mentalités. Ce qui est primordial c’est le regard d’amour que l’on porte aux gens. J’ai une école symbole (école Michelet à Roubaix). Les enfants ont pris conscience de la pédagogie de l’erreur qu’on leur enseigne tous les jours à l’école. Ils ont vu une petite société musicale essayer de tendre à l’excellence et ils ont compris que quand c’était mieux c’était plus beau à écouter. La musique a ainsi servi de vecteur aux autres matières scolaires. Ces enfants sont extraordinaires dans leur capacité de réflexion et on a une relation extrêmement forte, je ne crains pas de dire d’amour. Dès que vous avez éveillé une passion chez un enfant il n’a qu’un but c’est de pouvoir s’y fondre complètement. Il n’y a pas de plus grande satisfaction que de voir l’émerveillement de ces enfants, ou de ces prisonniers, qui vous disent que vous contribuez à améliorer leur quotidien. La musique est aussi un modèle de vie où il faut respecter les valeurs de temps. C’est philosophiquement quelque chose de très important». Arthur Oldham, chef du chœur de l’Orchestre de Paris, a soufflé dans le micro un aveu : «Avec mon chœur de l’orchestre de Paris on a fait des tournées partout dans le monde et je crois qu’on n’a jamais été accueilli si chaleureusement, si humainement qu’ici et cela nous encourage, nous permet de donner le mieux de nous-mêmes». Et de poursuivre : «Maître Casadesus a crée son orchestre à Lille il y a près de 26 ans. Moi j’ai crée le chœur de l’Orchestre de Paris il y a 25 ans, à l’invitation de Daniel Barenboïm. Pendant tout ce temps-là, on a eu un même respect mutuel pour la musique. Mais on n’a jamais eu l’occasion de travailler ensemble. Grâce au festival de Beiteddine, on signe là notre première collaboration et cela me fait énormément de plaisir». Comment se déroule alors cette première collaboration ? Jean Claude Casadesus explique : «En musique, il faut avoir une pensée. De cette pensée très profonde, naît une conception qui part du respect du texte. Nous avons une partition, nous sommes un peu les Geppeto d’un Pinnochio inanimé à qui il faut donner vie. Avec Arthur Oldham, nous avons parlé ensemble avant l’unique répétition tenue à Paris il y a deux jours». Là, il donne la parole au chef du chœur qui déclare : «Je commence toujours ma préparation tout seul. Ensuite je parle avec le chef d’orchestre dont je suis minutieusement la partition. Mais après tout, je ne travaille pas avec des voix mais avec des êtres humains. J’essaie donc d’en faire un instrument humain sur lequel le chef peut jouer selon ses souhaits . Qui sont dans ce cas-là exactement comme les miens». Applaudissements de l’assistance. Le chœur de l’Orchestre de Paris, créé en 1976 consiste en 180 amateurs bénévoles. «En musique, le terme amateur n’est pas péjoratif, avertit le chef de chœur. Parce que le niveau de notre chœur est aussi bon sinon meilleur que ceux composés de professionnels. Les choristes sont motivés par leur amour de la musique. Nous travaillons deux fois par semaine, intensivement. On a donné notre premier concert en l’église Saint-Eustache à Paris avec le titanesque Te Deum de Berlioz dirigé par Daniel Barenboïm». Depuis, le chœur donne une quinzaine de concerts annuels, tant en France qu’à l’étranger. Il a chanté sous la baguette des plus grands chefs dont Claudio Abbado, Pierre Boulez, sir Colin Davis, Rostropovitch… Partenaire privilégié de l’Orchestre de Paris, il ne s’est pas moins produit avec la Philharmonie de Berlin, l’Orchestre philharmonique de Monte Carlo… Grace Bumbry s’est présentée avec une boutade. «Avec tous le respect que je porte à votre francophonie, je vais m’exprimer en anglais», a lancé le soprano de renommée internationale. Sa présence au Liban elle la considère comme un juste retour des choses. Elle devait se produire, il y a des années de cela, à Baalbeck. Mais les évènements ont tout annulé. Elle le regrette. Mais elle est «finally» au pays du Cèdre pour interpréter un de ses morceaux favoris, sous la baguette d’un grand chef. Elle s’en déclare ravie. Pour James Wagner, c’est la première interprétation de Verdi. Le ténor est honoré de pouvoir se produire en si prestigieuse compagnie. Une «compagnie» qu’il serait bien dommage de rater.
L’une des œuvres les plus émouvantes, les plus brillantes et les plus appréciées du répertoire de musique sacrée : le «Requiem» de Verdi donne, ce soir, à Beiteddine, le la des évènements musicaux en prélude au IXe sommet de la francophonie. À l’affiche, maître Jean-Claude Casadesus et son Orchestre national de Lille, Arthur Oldham et son chœur de l’Orchestre de...