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Actualités - CHRONOLOGIES

FESTIVAL DE BEITEDDINE - Soirée unique de l’ensemble Kudsi Erguner - Soufi On The Rocks

Quelques centaines de personnes ont composé, vendredi dernier, le public restreint de la cour intérieure du palais de Beiteddine. Il faut dire que la musique soufie n’est pas spécialement à la portée de toutes les oreilles, mais qui s’en plaindrait ? Surtout quand un musicien de la trempe du Turc Kudsi Erguner est le grand-maître de la soirée. Les Erguner sont des joueurs de ney de père en fils et le dernier rejeton de cette lignée musicale, hautement respectée dans son pays, a repris le flambeau très dignement. Sans dénaturer les racines ottomanes qu’il maîtrise autant qu’il respecte, Kudsi Erguner, à la différence de ses prédécesseurs, a énormément voyagé depuis 1975, principalement au Pakistan et en Turquie, et a fondé à Paris l’institut Mevlani, qui enseigne la musique traditionnelle ainsi que les rites soufis. Ce musicologue de haute voltige, parlant parfaitement le français, a donné un remarquable concert, trop court pour les plus enthousiastes, d’une heure et demie sans interruption, comme il l’avait d’ailleurs annoncé au comité organisateur. Il était entouré de 11 musiciens et de deux muezzins venus directement d’Istanbul et qui ont chanté, une fois n’est pas coutume, en arabe. Au programme, des compositions d’Erguner et des poèmes d’Omar Khayyam pour des instruments à vent occidentaux et les composantes traditionnelles d’une formation orientale : tuba, trombone, clarinette, trompette, saxophone et batterie d’un côté, et ney, qanun, oud, percussion, zurna et violon de l’autre. Marches militaires L’instrument le plus frappant au milieu de cet ensemble composite était évidemment la batterie. Mais elle y était décidément très à l’aise et tout à fait efficace : d’ailleurs, la petite brochure distribuée pour l’occasion a permis au public d’apprendre que l’introduction des percussions dans la musique orientale date d’à peu près 1815, héritée des marches militaires occidentales. Les compositeurs contemporains mijotent des fusions intelligentes, tantôt expérimentales, tantôt abouties. Et pour cette composition, intitulée «La Banda alla Turca» et que le public de Beiteddine – décidément chanceux cette année en avant-premières –, a découverte en privilégié, il y avait un peu des deux : alternance d’incantations des muezzins et de notes aiguës, comme pour imiter leurs voix, du saxophone et de la trompette. Kudsi Erguner, modeste comme seuls peuvent l’être les chercheurs acharnés, a présenté une de ses créations comme une recherche d’accord entre des «rythmes boiteux». Pour les gens présents, il s’agissait plutôt d’une musique inventive qui marche droit.
Quelques centaines de personnes ont composé, vendredi dernier, le public restreint de la cour intérieure du palais de Beiteddine. Il faut dire que la musique soufie n’est pas spécialement à la portée de toutes les oreilles, mais qui s’en plaindrait ? Surtout quand un musicien de la trempe du Turc Kudsi Erguner est le grand-maître de la soirée. Les Erguner sont des joueurs de...