Liban-FMI - Siniora se félicite du satisfecit décerné par l’organisation internationale - Avis contrastés dans les milieux économiques - sur la politique gouvernementale

Le ministre des Finances Fouad Siniora a assuré hier que le satisfecit octroyé par le FMI reposait sur les orientations économiques du gouvernement et sa volonté de poursuivre son programme de réformes dans les domaines économique, financier et administratif. «Ce qu’entreprend le Liban ne correspond pas seulement à son régime libéral mais aussi aux évolutions économiques mondiales. La volonté de changement du gouvernement et de la société libanaise est une volonté claire et continue. Le gouvernement a obtenu la confiance du Parlement pour son programme dans la foulée de la confiance accordée par la population au cours des dernières élections, car ce programme est fondé sur l’intérêt de la population et l’intérêt de l’économie», a déclaré le ministre des Finances alors que s’achève une mission du Fonds monétaire internationale au Liban. La délégation du FMI tiendra aujourd’hui une réunion avec les présidents des différentes associations économiques du pays au siège de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture. Les deux parties discuteront de la situation économique du Liban. «La délégation du FMI a pu vérifier le sérieux, la crédibilité du gouvernement dans sa vision nouvelle de l’économie et de la façon de résoudre les problèmes financiers», a poursuivi M. Siniora. «Il s’agit de limiter les dépenses, de diminuer le poids économique de l’État, de réaliser une croissance durable afin de réduire le déficit et le service de la dette publique, d’encourager l’activité du secteur privé». Un communiqué commun publié mercredi soir par le gouvernement représenté par le ministère des Finances et la Banque du Liban, et par la délégation du FMI, faisait état d’un satisfecit de l’organisation internationale pour la gestion économique libanaise. Le texte précise que le FMI «rend hommage aux orientations claires prises par le gouvernement, ainsi qu’à sa détermination à poursuivre son programme de réformes structurelles à tous les niveaux». Le communiqué a suscité des réactions variées dans les milieux économiques et financiers. L’ancien président de l’Association des banques libanaises, Abdallah al-Zakhem, a estimé que l’appréciation du FMI «nous rassure, en notre qualité d’hommes d’affaires». «Les mesures adoptées par le gouvernement vont donner de bons résultats qui se traduiront dès cette année par des progrès notables en matière de croissance», a souligné M. al-Zakhem. Mais, de son côté, l’expert économique Élie Yachou’i a estimé que «ce communiqué ne reflète pas la vérité des choses». «Par sa nature même, émanant conjointement du gouvernement et de la délégation du FMI, ce communiqué est la preuve qu’il n’y aura pas de changement». «Il est un hommage du gouvernement à sa propre politique économique et financière, comme s’il n’existait pas d’autre politique possible». M. Yachou’i a ajouté qu’au cours des deux semaines que la délégation a passées au Liban «je crois qu’elle a consacré 90 % de son temps à rencontrer des responsables du gouvernement et 10 % de son temps à écouter des représentants du secteur privé, qui ne comptent pas parmi les victimes de la situation».