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Actualités - CHRONOLOGIES

Les sorties de la semaine - – Hollywood explose sur les écrans : « Pearl Harbor », de Michael Bay - – Mais il y a aussi : « Harry, un ami qui vous veut du bien » (D. Moll) et « Small Time Crooks » (W. Allen)

Il sera difficile de ne pas aller voir «Pearl Harbor» : le film de Michael Bay passe un peu partout ! Une fois cette mission (pas si aisée) accomplie, n’oubliez pas – ne serait-ce que pour vous remettre du choc – deux films intéressants, l’un (français) distillant un suspense dramatique «à la Hitchcock» («Harry, un ami qui vous veut du bien», de Dominik Moll), l’autre (américain) tout à fait divertissant («Small Time Crooks», de Woody Allen). Un seul nouveau titre est annoncé pour jeudi prochain, 19 : «The Mummy Returns» de Stephen Sommers. La saison des ciné-clubs est terminée. Enfin, je réponds à la lettre de M. J.-P. Nasr. Peut-être faut-il voir là l’amorce d’une reprise du courrier des lecteurs : j’en formule le vœu. Explosif Pearl Harbor, de Michael Bay L’explosion, c’est d’abord celle du box-office. La seule qui intéresse vraiment le producteur de Pearl Harbor, Jerry Bruckheimer, pour qui l’affluence du public est le seul critère valable pour juger de la qualité d’un film. Faut-il rappeler ici le tintamarre médiatique qui a précédé, puis accompagné, la carrière du film ? Il n’empêche que le sieur Bruckheimer en question doit commencer à perdre de sa superbe : en effet, si les débuts du film ont cassé la baraque (surtout aux États-Unis), l’enthousiasme n’a pas tardé à retomber. En clair, les résultats de l’exploitation ne sont pas à la hauteur des espérances (le film a coûté dans les 150 millions de dollars). Au point que, chez Disney – la firme qui distribue Pearl Harbor –, on compte maintenant sur la carrière du film au Japon (un marché capital pour Hollywood) afin de s’en sortir convenablement. Parler du Japon nous ramène au film lui-même. Il y a en quelque sorte deux films et demi dans Pearl Harbor : l’intrigue amoureuse, qui s’étale sur (environ) une heure et demie de projection – l’opération militaire proprement dite (une heure à peine) – et un épilogue, à nouveau guerrier (à peu près une demi-heure). De quoi satisfaire différentes catégories de public, selon les calculs de Mr. Bruckheimer, qui aurait dû faire afficher les tranches d’horaires précis en conséquence. Toujours est-il que, si les Américains ne s’attendent pas (dans le film) à l’attaque japonaise, le spectateur, déjà au courant (en principe), attend impatiemment l’arrivée des Nippons. Et trouve le temps un peu long. Rappelons, encore une fois, les faits historiques. En 1941, alors que la Deuxième Guerre mondiale ravage l’Europe, les États-Unis se tiennent en dehors du conflit. Ainsi, leur flotte du Pacifique est à l’ancre dans la base de Pearl Harbor (archipel d’Hawaï). Les relations américano-japonaises sont tendues, mais les deux pays négocient pour les améliorer. Le 7 décembre de cette même année, sans ultimatum, sans le moindre préavis, une force combinée aéro-navale japonaise fonce sur Pearl Harbor et bombarde la flotte américaine. Les pertes sont énormes, le désastre est total. Relevons au passage que parler d’une «défaite», d’une «raclée humiliante», infligée à l’Amérique relève d’un antiaméricanisme primaire : il n’y avait pas d’état de guerre, pas de bataille, pour justifier le terme de «défaite». Le président Roosevelt, qui voulait en finir avec la neutralité de son pays, fait déclarer la guerre au Japon [1]. Le conflit, de mondial, devient planétaire. Il faut reconnaître que la destruction de Pearl Harbor est, sur le grand écran (choisissez votre salle !), formidablement spectaculaire. Une toile de fond agitée pour les amours de l’infirmière Kate Beckinsale avec 1°) l’as-pilote Ben Affleck, porté disparu en Angleterre [2] mais qui reviendra en force comme prévu. 2°) l’autre pilote, Josh Hartnett, grand copain du précédent et qui, lui, disparaîtra pour de bon, n’étant pas une vedette de premier plan. A-t-on voulu faire «un grand film d’amour» dans le style de l’époque évoquée? Ce n’était pas indispensable. Reste le finale du raid aérien «héroïque» des Américains sur Tokyo (avec Alec Baldwin en colonel Doolittle): il aurait suffi de le résumer en quelques lignes sur l’écran, d’autant que le film n’est pas conforme à l’exactitude des faits. En terminant, rappelons deux des films qui furent déjà consacrés à cet évènement: From Here to Eternity (Tant qu’il y aura des hommes), de Fred Zinnemann (1953), avec Burt Lancaster, Deborah Kerr et Montgomery Clift, film romanesque où l’attaque japonaise n’était qu’un épisode de l’intrigue, d’ailleurs important et très réussi – et Tora! Tora! Tora!, de Richard Fleischer (1970), conçu comme un document réaliste donnant les points de vue américain et japonais. Ce film fut un échec public. [1]: le bruit a couru que Roosevelt, averti de l’attaque, avait laissé faire pour mieux parvenir à son objectif. [2]: où servaient des Américains comme volontaires. On aperçoit un titre de film en projection à Londres: The Great Dictator, de Charles Chaplin, qui date de 1940. Circuit Empire-Espace (2 salles par complexe) Woody Allen... mais pas trop Small Time Crooks, de Woody Allen Le titre français du film est: Escrocs... mais pas trop. Et c’est vrai que tout est «pas trop» dans ce film: du Woody Allen mineur, comme en retrait, sans éclat particulier. Serait-ce justement pour cette raison que le film a relativement bien marché aux États-Unis? De toute façon, cela ne changera rien chez nous, où Woody Allen a «son» public, d’ailleurs restreint. L’histoire a l’air de procéder, en ligne brisée, d’un des premiers succès de l’auteur, Take the Money and Run (1969), où Woody jouait déjà les arnaqueurs minables. Ici, avec sa femme (Tracey Ullman, bonne actrice), il mène une drôle d’expérience qui lui permet de moquer un certain snobisme «culturel» américain et, surtout, les clichés et les excès de la télévision. Les dialogues ne manquent pas de saveur. Il y a aussi Hugh Grant, qui est bien employé. Rien de renversant, on le répète, mais on passe agréablement le temps: en somme, du plaisir... mais pas trop. (Concorde-Freeway- Abraj-Zouk) «The Trouble With Harry» Harry, un ami qui vous veut du bien, de Dominik Moll The Trouble With Harry (en France, Mais qui a tué Harry?) est un des premiers films américains (1955) d’Alfred Hitchcock. On le cite, parce que Dominick Moll, l’auteur du film français Harry, un ami qui vous veut du bien, s’est placé lui-même dans la mouvance d’Hitchcock. Harry, un homme d’apparence ordinaire, s’incruste dans l’intimité d’une famille ordinaire partie en vacances (elles aussi ordinaires). Étrangement, on pourrait soit disséquer, analyser (où plutôt psychanalyser) ce film à n’en pas finir, soit le laisser s’installer en nous presque naturellement, à l’image de Harry investissant l’écran pour s’imposer à son entourage. De plus en plus dérangeant, de plus en plus inquiétant... mais on ne peut vous en révéler davantage. Sauf que le suspense est habilement dosé et que la direction d’acteurs ne laisse rien à désirer. Sergi Lopez, en particulier, est d’un naturel troublant. Un film français à recommander. Empire/Sodeco Salle Six - et St-Élie
Il sera difficile de ne pas aller voir «Pearl Harbor» : le film de Michael Bay passe un peu partout ! Une fois cette mission (pas si aisée) accomplie, n’oubliez pas – ne serait-ce que pour vous remettre du choc – deux films intéressants, l’un (français) distillant un suspense dramatique «à la Hitchcock» («Harry, un ami qui vous veut du bien», de Dominik Moll),...