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Actualités - CHRONOLOGIES

Exécutif - Le Conseil des ministres ajourne l’approbation des grands dossiers sociaux - Politique de fermeté dans la lutte contre le haschisch

Les principaux dossiers à caractère socioéconomique qui étaient inscrits à l’ordre du jour du Conseil des ministres d’hier soir – en l’occurrence la loi sur les loyers, la réorganisation du ministère de l’Environnement, la MEA ou l’extension à de nouvelles catégories sociales de l’assurance maladie – ont été ajournés ou ont été transmis, pour un complément d’étude, à des commissions ministérielles ad hoc. Le principal sujet qui a été au centre des débats de la séance du cabinet aura été le problème de la lutte contre les plantations de haschisch et autres drogues dans la région de la Békaa, notamment à Baalbeck-Hermel. À l’issue de la séance, le Premier ministre Rafic Hariri a réaffirmé une position très ferme sur ce plan : pas question de verser des indemnités aux cultivateurs de haschisch, car cela reviendrait à pénaliser ceux qui ont respecté la loi. C’est sous la présidence du chef de l’État, Émile Lahoud, et en l’absence du ministre de la Santé Sleiman Frangié que le Conseil des ministres s’est tenu en soirée, place du Musée. Dans le sillage du dossier relatif au haschisch, la réunion a été marquée par un long débat qui a tourné autour de la proposition du ministre des Télécommunications, Jean-Louis Cardahi, de former des conseils autonomes de développement pour les différentes régions défavorisées. La discussion à ce sujet s’étant prolongée, M. Hariri a demandé que l’examen de cette proposition soit reportée à la prochaine séance. Quant au projet d’étendre l’assurance maladie à de nouvelles catégories sociales, il a été ajourné à une prochaine séance en raison du fait que plusieurs ministres n’ont pris connaissance du texte qu’une demi-heure seulement avant la séance du cabinet. L’approbation du projet de loi sur les loyers a également été reportée après que certains ministres eurent formulé plusieurs remarques au sujet du texte en question. Les indications de Hariri Au cours d’une conversation à bâtons rompus avec les journalistes, à l’issue de la séance, M. Hariri a affirmé qu’il n’est nullement question d’accorder des indemnités aux cultivateurs de haschisch. «Près de 90 pour cent des terres n’ont pas été plantées (de haschisch), a notamment déclaré le chef du gouvernement. Que pourrions dire à ceux qui ont cru l’État et qui se sont conformés à la décision d’interdire les plantations illégales ? Accorder des indemnités reviendrait à sanctionner ceux qui ont respecté la loi». Le Premier ministre a affirmé dans ce cadre que «la récolte de haschisch n’aura pas lieu». Il a toutefois précisé que les orientations du gouvernement dans cette affaire reposent sur les trois facteurs suivants : l’État a des devoirs envers les régions défavorisées, dont notamment Baalbeck-Hermel et le Akkar ; l’État se doit de lutter contre les plantations interdites et cette décision sera appliquée ; le gouvernement est conscient du fait que les promesses et les engagements des pays donateurs (pour stimuler les cultures de substitution) n’ont pas été respectés. Et M. Hariri d’ajouter que l’État n’a pas l’intention d’abandonner les habitants de Baalbeck-Hermel, mais cela ne signifie pas qu’il faudrait leur accorder des indemnités susceptibles de les encourager à cultiver le haschisch. À la question d’un journaliste qui lui demandait si la situation à Baalbeck-Hermel ne justifiait pas la formation d’un conseil spécial en charge de cette région, M. Hariri a déclaré : «Cette région tout comme les autres régions méritent sans aucun doute qu’on leur porte un intérêt particulier. Mais les ministres se sont opposés à la formation de conseils spéciaux pour les différentes régions, d’autant que le gouvernement a aboli récemment deux conseils (le Conseil exécutif des grands projets et le Conseil exécutif des grands projets de la ville de Beyrouth) qui ont été intégrés au CDR. Quant à la proposition visant à former des sections au sein du CDR (pour les différentes régions), elle entraîne une modification de la structure du CDR. C’est pour cette raison que l’examen de cette suggestion a été reportée à la semaine prochaine». Et M. Hariri d’ajouter : «D’aucuns affirment que ces gens-là (les cultivateurs de haschisch) sont pauvres. Mais ils ne sont pas les seuls à être pauvres, ni au Liban ni dans cette région (Baalbeck-Hermel). L’application de la décision d’interdire le haschisch ne sera pas ajournée. Nous ne ferons pas preuve de précipitation, mais la récolte n’aura pas lieu». Les résolutions À l’issue de la réunion, le ministre de l’Information, Ghazi Aridi, a rendu publiques les résolutions suivantes : – Former une commission ministérielle présidée par le vice-Premier ministre et comprenant les ministres Bahige Tabbarah, Georges Frem, Mohammed Beydoun, Fouad Siniora, Michel Moussa, Fouad el-Saad, Michel Pharaon et Ali Abdallah afin d’examiner le projet de loi relatif à la réorganisation du ministère de l’Environnement. – Former une commission ministérielle présidée par le Premier ministre et comprenant les ministres Georges Frem, Fouad Siniora, Béchara Merhej, Négib Mikati, Michel Moussa, Bassel Fleyhane et Élias Murr pour présenter des suggestions en vue d’une solution globale au problème de la circulation des voitures fonctionnant au mazout. – Approuver l’indemnité de transport, telle qu’elle avait été avalisée par le Conseil des ministres à partir du 1/1/2001 (6 000 LL par jour). Les réponses de Aridi Principal sujet abordé par Ghazi Aridi et la presse : le haschisch. «Les offices autonomes n’ont rien à voir avec la culture du haschisch. Le point qui a été soulevé concerne l’éventuelle mise sur pieds de conseils de développement dans des régions bien précises. La commission interministérielle a refusé à l’unanimité, avant-hier soir, cette proposition, et l’a transmise au Conseil de développement et de reconstruction. Ainsi, au sein de ce CDR, il y aura des espèces de services spécialisés dans ce genre de dossiers. Quant au problème du haschisch, les concertations vont bon train entre le Premier ministre et les députés de la région. Ainsi qu’avec tous les concernés d’ailleurs. Nous ne privilégierons jamais le traitement sécuritaire. Tous les Libanais sont nos frères, cultivateurs qu’ils soient ou bien chauffeurs de taxis-service», a assuré le ministre de l’Information. Autre dossier : celui des prisonniers. Justifiant les reports continuels que dénonçaient les journalistes, le porte-parole du gouvernement a rappelé que le ministre des Affaires sociales était absent depuis une semaine. Indiquant que la commission chargée de suivre les prisonniers et ceux qui ont été libérés allait se réunir demain samedi dans la matinée, il a espéré que le gouvernement, après débat d’un rapport exhaustif, allait pouvoir, « bientôt», faire des propositions allant dans le sens d’un règlement du dossier. Compatissant aux souffrances des détenus, Ghazi Aridi a assuré qu’il «n’y avait aucune négligence», que des rencontres avaient eu lieu avec des organisations chargées de s’occuper des détenus. « À la prochaine réunion, en présence de tous les concernés, nous allons aboutir à une formule finale», a-t-il promis. Et concernant le ballet diplomatique dont Beyrouth est actuellement le centre, il a estimé que cela était indispensable, tout autant que le politique ou le travail sur le terrain. Surtout, accuse-t-il, qu’«Israël est responsable de la situation actuelle, au moment même où il répète à qui veut l’entendre que nous n’avons pas appliqué la résolution 425». Le deuxième sujet concernait directement Ghazi Aridi, puisqu’il s’agissait de l’excédent au sein de son ministère de l’Information. Voulant à tout prix éclaircir la situation des pigistes, il a rappelé que ces derniers, « comme les contractuels au sein des autres ministères, faisaient tous partie de l’excédent, que leurs dossiers doivent être transférés au Conseil de la Fonction publique. Ainsi, au ministère de l’Information, ce sont 90 personnes qui assurent le roulement. Tout le reste est excédent», a indiqué Ghazi Aridi. «Le chantier continue», a-t-il conclu.
Les principaux dossiers à caractère socioéconomique qui étaient inscrits à l’ordre du jour du Conseil des ministres d’hier soir – en l’occurrence la loi sur les loyers, la réorganisation du ministère de l’Environnement, la MEA ou l’extension à de nouvelles catégories sociales de l’assurance maladie – ont été ajournés ou ont été transmis, pour un...