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Actualités - CHRONOLOGIES

EXPOSITION - Première et dernière rétrospective du peintre russe - Kandinsky comme jamais

La Fondation Maeght montre une rétrospective Kandinsky, depuis hier mercredi et jusqu’au 10 octobre, la première et sans doute la dernière réunion des plus grands chefs-d’œuvre du peintre d’origine russe, venus du monde entier. Tous les grands musées – de la galerie Tretiakov (Moscou) au Louisiana (Copenhague), en passant par la galerie nationale d’Erevan (Arménie), le Guggenheim de New York – et les grands collectionneurs se sont donné rendez-vous dans ce lieu magique, près de Saint-Paul-de-Vence (Alpes-Maritimes, sud-est de la France). La rétrospective Vassily Kandinsky (1866-1944) est l’aboutissement d’années d’efforts menés par Jean-Louis Prat, 60 ans, directeur, mais aussi «l’âme» de la maison, depuis la mort de son fondateur Aimé Maeght, il y a bientôt vingt ans. «J’avais tenté de réunir ces cent œuvres il y a cinq ans, mais je n’avais pas réussi. Pourtant, je savais qu’elles étaient nécessaires à la compréhension du cheminement de l’œuvre de Kandinsky. Qu’il fallait confronter les œuvres des musées de Saint-Pétersbourg et Nijni-Novgorod à celles du Centre Georges Pompidou, ou de la Fondation Beyeler de Bâle», a expliqué M. Prat. «J’ai recommencé il y a 14 mois, ajoute-t-il. Je suis allé voir les conservateurs. J’ai supplié les collectionneurs. Pour leur expliquer que c’était une nécessité absolue par rapport à l’esprit de l’exposition. L’accord s’est fait naturellement, dans une confiance absolue, avec toute la générosité et la simplicité qu’elle suppose». Un résultat lumineux Le résultat est lumineux et évident, dans une présentation volontairement dépouillée pour mieux laisser parler l’œuvre et «la nécessité intérieure» qui sous-tendait le geste d’un artiste venu assez tard à la peinture. Engagé dans des études de droit et d’économie, Kandinsky connaît son premier choc dans une isba. Devant les images populaires aux couleurs vives et primitives qui ornent les murs, il a le sentiment d’«entrer dans la peinture». Il entre alors «en» peinture, en exécutant de 1902 à 1907, alors qu’il vit à Munich (Allemagne), des paysages de petit format, dans une tendance néo-impressionniste. Le groupe Phalanx qu’il crée avec d’autres peintres se veut ouvert aux études dans l’atelier, aux séances sur le motif. Le nu l’ennuie, la nature l’exalte. Le second choc survient un soir lorsque, rentrant dans son atelier, il voit «un tableau d’une indescriptible beauté», ne découvrant «que des formes et des couleurs dont la teneur lui reste incompréhensible». Il s’agit d’un de ses propres tableaux, mais accroché à l’envers. Kandinsky comprend alors que les «objets» nuisent à sa peinture. Qu’il faut, en somme, désapprendre le convenu pour libérer le «senti». Il échappe à tous les courants, sert son lyrisme de couleurs vives issues d’un art populaire, quasi mystiques, mais aussi de formes hantées par une musique intérieure. Car, dit-il, «le son musical a un accès direct à l’âme». Considérée comme le point d’orgue refermant sa phase expressionniste, Composition 7 (1913-galerie Tretiakov), où les formes abstraites l’emportent, traduit sa dévorante ardeur, l’approche d’un malheur (la Première Guerre mondiale). Puis Kandinsky connaît sa «période Bauhaus», caractérisée par un «géométrisme lyrique» (Cercles sur fond noir) tournant autour des trois figures fondamentales : cercle, triangle, carré, associés à un véritable code chromatique. La période parisienne verra l’amenuisement des formes géométriques. L’Orient réapparaît par ses fastes couleurs et des formes plus sensuelles, telles des anamorphoses.
La Fondation Maeght montre une rétrospective Kandinsky, depuis hier mercredi et jusqu’au 10 octobre, la première et sans doute la dernière réunion des plus grands chefs-d’œuvre du peintre d’origine russe, venus du monde entier. Tous les grands musées – de la galerie Tretiakov (Moscou) au Louisiana (Copenhague), en passant par la galerie nationale d’Erevan (Arménie), le...