Europe - Bruxelles veut réconcilier - les citoyens avec l’UE

La Belgique, qui a pris pour six mois la présidence de l’Union européenne, fera de la réconciliation entre l’Europe et les citoyens sa priorité, a déclaré mercredi le Premier ministre belge, Guy Verhofstadt. «Pour la présidence entrante, il y a un seul grand défi qui est la réconciliation des citoyens avec l’Europe, avec l’Union européenne, avec les institutions européennes», a -t-il dit devant le Parlement européen réuni à Strasbourg. Le Premier ministre belge, qui s’est exprimé alternativement en français et en flamand, avait auparavant évoqué «les nuages menaçants» qui ont assombri le ciel européen et les perspectives de l’élargissement après le non irlandais au traité de Nice. Il a estimé que la présidence belge devait de ce point de vue assurer en premier lieu la réussite de l’introduction de la monnaie unique, le 1er janvier 2002. «Rien ne rapprochera plus l’Union de ses citoyens qu’une introduction réussie de l’euro», a-t-il dit. Détaillant l’ensemble des chantiers qui attendent la Belgique, jusqu’au sommet de Laeken, en décembre, il a également insisté sur la nécessité de faire progresser la défense européenne. «Le citoyen ne percevra l’Europe comme une réalité que lorsqu’en plus de l’euro, il verra le développement d’une défense commune (...) Nous devons donc, d’ici à la fin de cette année, être au moins prêts à déclarer opérationnelle la défense européenne», a-t-il dit. Intervenant à son tour, le président de la Commission européenne, Romano Prodi, a rappelé que la ratification du traité de Nice était, à ses yeux, la condition minimale pour la réussite de l’élargissement, «priorité absolue» de la commission. «Mon souhait est que le traité soit ratifié d’ici à la fin de l’année prochaine, dans le plein respect des opinions démocratiquement exprimées par nos concitoyens», a-t-il dit. Affirmant sa conviction que «le peuple irlandais n’a pas voté contre l’élargissement», il a écarté «les interprétations juridiques, selon lesquelles il serait possible de procéder à l’élargissement en apportant simplement quelques petits ajustements aux traités. L’essentiel est ailleurs, c’est de procéder à l’élargissement en l’accompagnant de l’approfondissement que le traité de Nice a lui-même déclaré indispensable», a-t-il ajouté. «Un “non” à Nice retarderait inévitablement le processus d’élargissement», a-t-il conclu.