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Actualités - CHRONOLOGIES

Haschisch - Les députés de Baalbeck-Hermel imputent à l’État et aux pays donateurs toute la responsabilité - Le Hezbollah appelle à des barrages humains contre la destruction des plantations

Le Hezbollah a appelé hier les cultivateurs et habitants de la Békaa à «barrer les routes de leurs corps», pour contrer la décision gouvernementale visant à détruire les plantations de haschisch. En leur demandant cependant «de ne pas s’opposer par les armes aux représentants de l’État». Et toujours par la bouche du directeur de son conseil du plan Hussein Moussawi, le parti de Dieu a invité les députés «à se poster aux entrées des villages et à défendre les habitants». Considérant que la décision du Conseil ministériel réduit de détruire les plantations de haschisch vise «à embarrasser le Hezbollah», à le gêner plus qu’aux entournures en le mettant devant le fait accompli, en réalité une alternative. «Ou bien le Hezbollah regardera sans broncher ses concitoyens, ou bien il les défendra. Sauf que dans ce cas, on aura l’impression que ce sont les stupéfiants qu’il défend», a affirmé Hussein Moussawi. Indiquant que si les habitants ont cultivé cette année le haschisch, «c’est parce qu’ils n’avaient aucun autre choix, aucune autre culture de substitution». Et la question qu’il a alors posée est la suivante : «Où était donc l’État lorsque le haschisch a été planté ? Pourquoi n’ont-ils pas pris cette décision en février ou en mars, avant que les plants ne poussent ? Si l’État veut éradiquer les plantations, eh bien qu’il achète la récolte, qu’il en paye le prix aux cultivateurs. Nous sommes prêts à conclure un accord avec les autorités à ce sujet. Et ensuite, il la détruiront. Nous n’avons pas besoin d’un arsenal militaire ou d’hélicoptères : nos concitoyens ne méritent pas tout cela», a martelé le cadre du Hezbollah. Concluant ainsi : «Nous ne voulons pas défendre les plantations illicites, mais en même temps nous ne pouvons pas accepter que des véhicules militaires détruisent le fruit du labeur des agriculteurs»... Selon des sources «proches du gouvernement» citées par l’AFP, l’armée et la gendarmerie, soutenues par les forces syriennes présentes partout dans la Békaa, procéderont à la destruction des champs de haschisch et de pavot. Comme lors de la précédente campagne d’éradication de la drogue en 1992. Quoi qu’il en soit, les députés de la région de Baalbeck-Hermel ont évidemment abondé dans le sens de Hussein Moussawi. Imputant à l’État la responsabilité de la plantation de stupéfiants, parce qu’il a négligé le dossier – notamment au début de la saison –, et qu’il a fait la sourde oreille aux demandes des agriculteurs. Dans tous les cas, «on ne peut pas régler ce problème sur base d’un traitement sécuritaire : c’est un problème social, politique – un problème de développement», ont-ils fait valoir. «Il faut faire attention aux erreurs», ont-ils dit... Réunis hier exceptionnellement pour discuter de la décision gouvernementale de détruire toutes les plantations de stupéfiants, les parlementaires de la région, par la bouche du député Ammar Moussawi, ont rappelé qu’ils avaient prévenu, moult fois, des éventuelles fâcheuses et imprévisibles conséquences de la sourde oreille des autorités face à la misère des habitants de Baalbeck-Hermel. Ils ont rappelé leur refus de voir la culture de la drogue remplacer les responsabilités qu’auraient dû assumer l’État et la communauté internationale – et en particulier, les pays donateurs. «Nous invitons le gouvernement, avec beaucoup de sincérité et d’amitié, à traiter d’une façon raisonnable ce dossier. La solution n’est pas dans la répression : il faut prendre les gens par la main, les aider à trouver et assurer des cultures de substitution qui garantiraient leur dignité. Ainsi, la région pourrait réintégrer le giron de l’État et de la légalité», a assuré Ammar Moussawi.
Le Hezbollah a appelé hier les cultivateurs et habitants de la Békaa à «barrer les routes de leurs corps», pour contrer la décision gouvernementale visant à détruire les plantations de haschisch. En leur demandant cependant «de ne pas s’opposer par les armes aux représentants de l’État». Et toujours par la bouche du directeur de son conseil du plan Hussein Moussawi, le...