L’a b c du bric-à-brac

Aammo Fouad, Aammo Fouad ! Trois en un, mon enfant : – A, pour Arte. Samedi, 01 heure 10. L’heure où l’on débraye. Chronique d’une rencontre annoncée avec Hélène Braye. Cartographe de l’Onu, elle doit avec beaucoup d’à-propos passer dans l’émission Le Dessous des cartes, de Victor. Qui a raison ou qui a tort. Mais qui présente finalement, en solitaire, une enquête sur le diamant. Vert ? On en reste vert de déception sinon de rage. Avoir tant veillé, à notre âge. Avoir tant attendu que la dame nous détaille comment s’est tracée la ligne bleue. Et n’y voir finalement que du bleu... Côté bleusaille, il est bon cependant de rappeler qu’Assad a récemment visité Paris et s’offre bientôt Berlin. Or Arte est une chaîne franco-allemande. Cet axe aujourd’hui cultive avec Damas autant l’esprit d’à-propos que le sens du câlin. – B, pour Book in. Une biblio de location dont on n’avait qu’à se louer. Et qui disparaît pour de multiples raisons, dont certaines de location. À 250 LL le bouquin, on pouvait s’y offrir bonne lecture et bonne conscience. On comprend que la perte, doublement et proportionnellement inverse aux frais engagés, soit un peu pénible à supporter. Raison de plus pour rester un supporter de l’association caritative initiatrice, la Voix de la femme qui continue à donner, dans les voies du Seigneur. Autrement et ailleurs. – C, pour combien ; C, pour compatriotes ; C, pour chaux. Combien sont-ils, ces disparus libanais engloutis dans le désert syrien. Le dissident Nizar Nayyouf, qui a eu la chance de n’être pas lui-même dissous dans le sixième dessous des sables blanc sale, avance le chiffre de 1 500. Ce drame, soulevé depuis des années par de multiples associations, reste cependant étrangement ouaté, épisodique, presque bénin. Pas assez de matraquage médiatique. Et le paradoxe veut qu’au moment où on peut enfin en parler, l’effet préventif se dissipe puisque le voisin change de pratiques. Mais bon, comment accepter qu’on noie le poisson dans l’anodin. «Le sang de ton frère crie vers moi», disait le Tout-Puissant à Caïn. Notre digne aïeul commun. Donc, trois en un. Le politique, le social, l’humanitaire. Ainsi clapotent les jours, ainsi grince la terre.