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Actualités - ANALYSES

Lune de miel durable, (se) promettent les dirigeants

Les visiteurs habituels du circuit triangulaire Baabda-Aïn el-Tineh- Koraytem se disent agréablement surpris d’y entendre ces temps-ci un même son de cloche. À de légères variations près quant aux priorités, chaque président insistant plus particulièrement sur le domaine qui représente sa chasse gardée, le politique, le social ou l’économique. Mais les trois accordent leurs violons quant à cette double nécessité : l’assainissement des finances publiques et la réhabilitation de l’Administration. Dans les travées proches de Baabda, l’on jure ses grands dieux, la main sur le cœur, que le président de la République soutient à fond le gouvernement. Et souscrit sans réserve mentale au plan haririen de redressement économique. On ajoute qu’il convient de traiter par le mépris les tentatives grossières de semer la zizanie entre les dirigeants. Par exemple en encourageant, lors du mouvement de sédition, les protestataires de la MEA à brandir bien haut les portraits du président Lahoud, comme s’il était de leur côté. Les loyalistes cités affirment que le chef de l’État approuve pleinement le coup de balai dans l’information officielle, à Télé-Liban et à la MEA. Mouvement qui doit toucher le Casino, l’Intra, la Banque de financement, l’électricité comme le téléphone, avant de s’étendre à tous les services publics, ministères, conseils et offices autonomes. En tout état de cause, les loyalistes proches de Baabda soulignent que le président de la République n’est pas concerné par les tiraillements politiques intérieurs et reste au-dessus de toute mêlée. En rappelant qu’il a fait bon accueil au président de la Chambre quand ce dernier a décidé de reprendre ses visites au palais. Ces mêmes sources révèlent que le chef de l’État a prié ses lieutenants de veiller à ce qu’il n’y ait pas de rumeurs tendancieuses filtrées en direction des médias au sujet des relations entre les pouvoirs. Des sources informées confirment par ailleurs que lors de leur rencontre de samedi dernier, les présidents Lahoud et Hariri ont parlé d’une même voix. De la MEA, du piratage des communications téléphoniques internationales et de la lutte contre la culture du haschisch dans la Békaa. Sujet qui a été ensuite au centre d’une réunion tenue par le président du Conseil avec les ministres de l’Intérieur et de la Défense, assistés des cadres concernés. Signe de confiance entre les présidents, M. Hariri a pu présider tout seul le Conseil des ministres, pour la toute première fois alors que le président Lahoud n’est pas en voyage. Le président du Conseil ne cesse de répéter à ses visiteurs que ses relations avec le chef de l’État sont excellentes, qu’ils se connaissent et s’apprécient de plus en plus, ou de mieux en mieux. Les haririens relèvent que dès la formation du présent gouvernement, certains avaient cru pouvoir spéculer sur la brièveté de son espérance de vie, la fixant à six mois au maximum. Ils assurent que le cabinet campe solidement sur ses pieds et ne rendra pas son tablier de sitôt. Dans ce camp-là également, des instructions ont été données pour mettre un terme à la petite guerre des rumeurs tendancieuses. Quant aux dossiers qui font l’objet de litiges, le président du Conseil refuse d’en parler en public ou devant ses visiteurs. Il déclare en substance : «Certains nous affirment que ce que nous entreprenons risque d’avoir des retombées négatives sur la situation du pays. Nous pensons quant à nous que notre plan d’action ne peut qu’être bénéfique. Nous devons attendre pour voir qui a vraiment raison». M. Hariri relève que ses contempteurs s’acharnent à mettre l’accent sur quelques incidences prêtant à critique, sans vouloir reconnaître que le gouvernement a accompli en peu de temps un nombre appréciable de réalisations utiles. Il s’indigne surtout que l’on cherche, par des attaques ciblées, à affecter la solidité et la stabilité de la monnaie nationale, garante finalement de la survie économique du pays. Il assure que la livre continuera à bien se porter, que le gouvernement assumera sans faille ses responsabilités, en menant à bien la réforme administrative et le redressement économique. Avec l’aide que promet Baabda mais aussi Aïn el-Tineh. Où le président Nabih Berry se montre lui aussi de bonne composition. En faisant avec insistance l’éloge du président de la République devant ses visiteurs. Et en répétant que lui-même appuie également à fond les projets du gouvernement. M. Berry souligne d’ailleurs sa volonté d’ouverture à travers son plaidoyer d’avocat averti en faveur de la création d’un front national élargi. La détente est donc à l’ordre du jour. Mais pourvu que cela dure, comme soupirait Lætitia Bonaparte. Qui avait eu bien raison de se méfier.
Les visiteurs habituels du circuit triangulaire Baabda-Aïn el-Tineh- Koraytem se disent agréablement surpris d’y entendre ces temps-ci un même son de cloche. À de légères variations près quant aux priorités, chaque président insistant plus particulièrement sur le domaine qui représente sa chasse gardée, le politique, le social ou l’économique. Mais les trois accordent...