L’Onu venait d’obtenir de l’État hébreu une suspension des survols en profondeur

L’attaque du Hezbollah dans les fermes de Chebaa s’est produite alors que l’Onu venait d’annoncer avoir obtenu d’Israël une suspension des survols en profondeur du territoire libanais. «Le ministre israélien de la Défense (Benjamin Ben Eliezer) m’a confirmé hier (jeudi) la suspension immédiate de tous les survols des villes de Beyrouth, de Tyr, de Saïda, de Tripoli et en profondeur du territoire (libanais) et qu’il n’y aurait plus de bangs supersoniques», a déclaré à la presse le représentant du secrétaire général des Nations unies au Liban, Staffan de Mistura, à l’issue d’un entretien avec le chef de l’État Émile Lahoud au palais de Baabda. «Le président libanais m’a rappelé, d’une manière très appropriée et tout à fait à juste titre, que, selon le Liban, tout dépassement d’un mètre de la ligne bleue est une violation de cette ligne, ce que nous respectons», a-t-il ajouté. Selon un communiqué de la présidence, M. Lahoud a affirmé à M. de Mistura que «le Liban considère tout dépassement israélien de la frontière internationale, par terre, mer ou air, comme une violation de la souveraineté libanaise dont Israël assumera la responsabilité». M. de Mistura a précisé qu’au cours d’une réunion jeudi à Jérusalem avec M. Ben Eliezer et des hauts responsables militaires israéliens, il avait fait valoir qu’aucune «violation» de la ligne bleue n’avait été signalée durant les six dernières semaines dans le secteur des fermes de Chebaa, et que par conséquent Israël ne pouvait plus utiliser ce prétexte pour justifier la poursuite des survols par son aviation du territoire libanais. «Les discussions ont été franches, directes et ardues», a ajouté le responsable onusien. Il a précisé avoir demandé aux Israéliens de mettre immédiatement un terme à l’activité de ses avions, «plus particulièrement au-dessus des régions dont le survol constitue une provocation et une violation de la souveraineté, comme Beyrouth et les autres villes principales, et aussi de faire cesser les bangs supersoniques». M. de Mistura a admis que l’engagement du ministre israélien n’était que «verbal», mais en même temps «clair et ferme». «Avant de faire cette annonce, je me suis assuré une nouvelle fois des intentions israéliennes, de crainte d’un malentendu», a-t-il dit.