Liban-Sud - Un soldat de l’État hébreu blessé par des tirs du Hezbollah dans les fermes de Chebaa - La Syrie « assumera les conséquences de l’attaque », avertit Israël

Après plus de six semaines de calme, le front des fermes de Chebaa s’est rallumé hier à l’occasion de tirs de mortier du Hezbollah qui ont fait un blessé parmi les soldats israéliens. Aussitôt après, l’aviation et l’artillerie de l’État hébreu, qui venait de promettre à l’Onu de ne plus survoler en profondeur le Liban (voir par ailleurs), ont entrepris de riposter, mais leurs tirs sont restés localisés. Toutefois, en soirée, Israël a annoncé qu’il tenait la Syrie pour responsable de cette attaque et affirmé que Damas allait «en assumer les conséquences». Des combattants du Hezbollah ont tiré 30 obus de mortier à partir de 18h45 sur deux positions dites Sammaqa et Roueisset al-Aalam, situées à la lisière des fermes de Chebaa, a-t-on indiqué de source policière libanaise. L’artillerie israélienne a riposté, tirant plus de 100 obus de gros calibre sur le territoire libanais, a ajouté la police, et des hélicoptères israéliens ont arrosé à la mitrailleuse lourde la zone de départ des tirs. Vers 19h45, deux chasseurs-bombardiers israéliens ont tiré des roquettes sur une colline située entre les localités de Chebaa et Kfarchouba, face aux fermes de Chebaa. «Les obus de l’artillerie israélienne tombent tout près des maisons de Chebaa», a indiqué un officier libanais, sans faire état de victimes, en signalant cependant des dégâts dans onze habitations et un véhicule. Dans un communiqué, le Hezbollah a revendiqué l’attaque, annonçant avoir tiré au mortier sur une patrouille dans le périmètre de la position israélienne de Roueisset al-Aalam et bombardé la position toute proche de Sammaqa. La formation intégriste, qui a dédié l’opération aux «martyrs de l’intifada» palestinienne, a affirmé avoir fait des victimes parmi les soldats israéliens. Dans un deuxième communiqué, le Hezbollah a indiqué avoir tiré aussi sur un char Merkava qui venait au secours de la patrouille. Selon la télévision publique israélienne, le Hezbollah a aussi tiré des roquettes antichars. Des colonnes de fumée se dégageaient des positions israéliennes. À Jérusalem, une source militaire israélienne citée par l’AFP a indiqué qu’un soldat israélien a été blessé dans l’attaque. Le soldat souffre de blessures qualifiées de «moyennement graves» et a été évacué vers un hôpital en Israël. Auparavant, on avait indiqué de même source qu’un second soldat avait été légèrement blessé. Cette même source a confirmé que l’armée israélienne avait riposté, déclenchant un barrage d’artillerie, et ajouté que des hélicoptères d’assaut survolaient le secteur. Les duels d’artillerie ont cessé au bout de deux heures, à la tombée de la nuit. Un incendie ravageait toutefois un bois proche de Kfarchouba, bombardé par la chasse israélienne. C’est la première fois que des tirs visent des positions israéliennes dans les fermes de Chebaa depuis le 14 mai. À la suite de l’attaque du Hezbollah, Israël a accusé ce dernier de menacer la paix régionale. Les tirs du Hezbollah «ont été effectués en violation des résolutions des Nations unies. Nous considérons qu’ils sont graves et menacent la paix régionale», a déclaré un responsable militaire à Jérusalem. Un peu plus tard, un haut responsable israélien a estimé que la Syrie était responsable de l’attaque du Hezbollah. «La Syrie porte la responsabilité de cette attaque et en assumera les conséquences, car c’est elle qui donne les directives au Hezbollah et c’est par son territoire que transitent les armes que lui fournit l’Iran», a déclaré à l’AFP Avi Pazner, le conseiller diplomatique du Premier ministre israélien Ariel Sharon. «Cette attaque a été menée sans provocation contre des positions situées à l’intérieur de la ligne bleue et en violation de la résolution 425 de l’Onu», a-t-il ajouté.