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Actualités - OPINIONS

L’exception libaniaise

Cette facilité avec laquelle nous passons d’un sujet à l’autre. Maintenant que quelques milliers de Syriens ont vidé les lieux, emportant armes, bagages, fenêtres, portes et robinetterie, au milieu du silence vinaigrette de leurs détracteurs, nous voilà revenus à des considérations nettement plus au ras des pâquerettes. Pendant que des dizaines de pays, de l’Europe de l’Est jusqu’au fin fond de la brousse africaine, réussissent leurs privatisations, faut que chez nous, immanquablement, ça tourne à la chtouille. L’exception libanaise toute emballée avec ses saveurs et ses senteurs. La Poste ? Ballepeau ! On avait fait miroiter aux Canadiens la caverne d’Ali Baba, ils se sont retrouvés dans la Grotte aux Pigeons. Constatant que les pigeons c’était finalement eux, ils nous ont alors envoyés valdinguer par-delà les boîtes postales, un timbre collé sur le derrière… Le cellulaire ? Bernique ! «C’est notre pétrole à nous», qu’il bêle le Haut Perché du Parlement. Français et Finlandais nous volaient peut-être, mais au moins ils embauchaient des diplômés, eux. Et ils le sortaient, notre pétrole. Alors que lui, s’il se remet à recruter des copains dans la nouvelle société, c’est de l’huile de vidange qui en sortira… La MEA ? Tiens, fume ! Là aussi, le Barbour avait embauché des charters entiers, payés des années durant par le contribuable pour qu’ils aillent pantoufler entre les pneus des avions loués. Pauvre compagnie, qui n’a plus d’aérien que la comptabilité et où avec chaque billet d’avion tu payais le salaire d’un garde du corps ou l’entretien d’une bagnole blindée… Mais bon, ça va, on s’en sortira. Suffira de pomper dans les recalés de la MEA pour gonfler la prochaine Poste et le nouveau cellulaire. Comme déjà certains d’entre eux passaient leur temps à bronzer sur le tarmac de l’AIB, ils pourront toujours brouter le courrier et les fils du téléphone. La relance de l’économie attendra. Décolonisés trop tôt, on sera tout simplement privatisés trop tard.
Cette facilité avec laquelle nous passons d’un sujet à l’autre. Maintenant que quelques milliers de Syriens ont vidé les lieux, emportant armes, bagages, fenêtres, portes et robinetterie, au milieu du silence vinaigrette de leurs détracteurs, nous voilà revenus à des considérations nettement plus au ras des pâquerettes. Pendant que des dizaines de pays, de l’Europe de...