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Actualités - BIOGRAPHIES

Du comique irrésistible au tragique poignant

Grand acteur aux multiples talents comiques et dramatiques, Jack Lemmon avait aussi conquis le public avec son profil d’Américain moyen toujours pugnace dans l’adversité. Avec soixante films à son actif, sept nominations aux Oscars dont deux décernés, une palme de meilleur acteur au Festival de Cannes, la carrière de Jack Lemmon a oscillé entre celle du comique par excellence et de l’anti-héros poignant. «Il y a quelque chose de très contemporain et d’Américain ancré en moi», reconnaissait Jack Lemmon, fils unique d’un patron de boulangerie industrielle du Massachusetts. John Uhler «Jack» Lemmon III est né le 8 février 1925. Enfant souffrant ayant subi de nombreuses opérations chirurgicales, il devient à 15 ans un champion régional de cross-country. Rare acteur de sa génération à être diplômé de Harvard, il y brille surtout en étant le président de la troupe de théâtre. «Mes études ne m’ont jamais gêné», assurait-il avec humour. «Au contraire un bon acteur se doit d’être cultivé !» Lorsqu’il signe son premier contrat avec la Columbia, on lui demande de changer son nom, car il augure mal d’un succès au cinéma. On dit en anglais d’un «navet» que c’est un citron (lemon). Il refuse. «Jack Lemmon a la grâce de savoir rire de lui-même», dit de lui un de ses amis. Marilyn, la plus difficile Dès 1955, il obtient un Oscar du meilleur second rôle pour «Permission jusqu’à l’aube». Quelque vingt ans plus tard, il est sacré meilleur acteur pour son portrait d’homme d’affaires fatigué dans Sauvez le Tigre en 1973. Entre-temps, il est sélectionné plusieurs fois pour l’Oscar du meilleur acteur notamment pour Le jour du vin et des roses (1963) avec Lee Remick où il incarne un alcoolique, et pour deux comédies de Billy Wilder, The Apartment (1960) avec Shirley McLain et surtout le désopilant Some Like it Hot (1959), aux côtés de Marilyn Monroe et Tony Curtis. De tous les acteurs avec qui il a travaillé, il reconnaîtra que Marilyn était «la plus difficile». «Ce n’était pas une question de tempérament. C’est juste qu’elle ne pouvait pas affronter la caméra. C’était plus fort qu’elle». Il attribue le succès de ses personnages à sa ténacité. «Les meilleurs rôles que j’ai tournés sont ceux dont j’avais peur», assurait-il citant notamment les comédies de Billy Wilder. Conscient d’avoir un penchant pour les cocktails, il abandonne complètement l’alcool vers la cinquantaine. Longtemps considéré comme un comique par excellence, il s’en défendait: «Bon, mauvais, indifférent. Je suis un acteur, pas un comique». Il le prouve entre autres avec son rôle d’ingénieur nucléaire en butte à une catastrophe dans The China Syndrome (1979) et surtout dans Missing de Constantin Costa-Gavras (1982), où il incarne un père déchiré qui se bat pour retrouver son fils journaliste disparu au Chili lors du coup d’État contre Salvador Allende en 1973. Pour ce rôle, il obtient une Palme au Festival de Cannes. Outre sa longue collaboration avec le réalisateur Billy Wilder, la carrière de Jack Lemmon a été aussi marquée par son partenariat avec l’acteur Walter Matthau, décédé en juillet 2000. Le couple comique s’illustre d’abord dans La Grande combine en 1966 puis dans sept films dont Odd Couple (1968) puis la série des Grumpy Old Men. Au-delà de multiples rôles sur les planches de Broadway, Jack Lemmon a aussi été un acteur favori du petit écran, notamment à la fin de sa carrière.
Grand acteur aux multiples talents comiques et dramatiques, Jack Lemmon avait aussi conquis le public avec son profil d’Américain moyen toujours pugnace dans l’adversité. Avec soixante films à son actif, sept nominations aux Oscars dont deux décernés, une palme de meilleur acteur au Festival de Cannes, la carrière de Jack Lemmon a oscillé entre celle du comique par...