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Actualités - CONFERENCES INTERNATIONALES

SIDA - Une minute de silence à la mémoire des 22 millions de victimes de la maladie - Les Nations unies adoptent un « plan de bataille » contre le VIH

Les Nations unies ont approuvé mercredi le premier plan mondial de lutte contre le sida, encourageant la communauté internationale à redoubler d’efforts contre ce fléau. Cette «déclaration d’engagement», à caractère non contraignant pour les États, a été adoptée par affirmation à l’unanimité des délégués des quelque 160 pays participant à cette conférence historique, la première du genre consacrée à un fléau sanitaire. Les délégués ont observé une minute de silence à la mémoire des 22 millions de victimes du sida. Le texte, d’une vingtaine de pages, lance un appel en faveur d’une «réponse urgente, coordonnée et durable à l’épidémie du sida». Il enjoint les 189 pays membres à intensifier leur action de prévention et de traitement pour venir à bout de la pandémie. Environ 36 millions de personnes sont aujourd’hui infectées par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) ou sont malades du sida, dont environ 25 millions en Afrique. Si rien n’est fait, les experts estiment que d’ici à 2010, le bilan de la pandémie pourrait atteindre les 100 millions de morts. C’est un «document exposant un plan de bataille bien défini dans la guerre contre le sida, avec des objectifs clairs et un calendrier précis», a souligné le secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan. Intitulée «À crise mondiale, action mondiale», la «Déclaration d’engagement sur le VIH/sida» fixe quinze objectifs assortis d’un calendrier en matière de prévention, de soins et traitements, de non-discrimination, de droits de l’homme et de protection des «personnes vulnérables». Il appelle aussi à un effort renouvelé dans le domaine de la recherche pour la mise au point de traitements et de vaccins. Un texte « fort et progressiste » En matière financière, le texte demande un budget annuel mondial de lutte contre le VIH/sida atteignant sept à dix milliards de dollars d’ici à 2005. Il s’agit d’un «texte fort et progressiste», a estimé le président de l’Assemblée générale, le Finlandais Harri Holkeri. Les âpres négociations qui se sont déroulées en coulisses dans un contexte «très dur», selon un diplomate occidental, ont fait éclater au grand jour les divergences culturelles face au sida et aux tabous de la sexualité, révélant l’ampleur du fossé culturel entre pays occidentaux et musulmans. Le groupe des 60 pays de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) est parvenu ainsi à bloquer dans la version finale toute référence explicite aux homosexuels, drogués, prostituées et migrants, pourtant les groupes les plus sévèrement touchés par la pandémie. Shahid Husain, conseiller de l’OCI, a expliqué que le langage originel contenu dans le projet de déclaration concernant l’orientation et les pratiques sexuelles était «déplacé» et offensait certaines croyances religieuses et culturelles. Un compromis a dû être trouvé et le texte se contente de définir les situations «de groupes qui ont des taux de séropositivité élevés», sans jamais les nommer précisément. Malgré tout, les Occidentaux ont estimé avoir remporté une importante victoire sur plusieurs autres points. Le texte affirme ainsi la nécessité de «l’autonomisation des femmes» et réaffirme le droit à «la maîtrise de leur sexualité». «C’est une grande victoire pour l’Union européenne et une défaite pour des pays comme l’Égypte et l’Iran», s’est félicité un diplomate occidental. L’absence de référence explicite aux groupes à risque a toutefois suscité de vives critiques de certaines organisations non gouvernementales. «Ce texte affiche un discours d’exclusion et de stigmatisation des toxicomanes, des homosexuels et des prostituées», s’est indigné Médecins du Monde. Kofi Annan a exhorté la communauté internationale à contribuer au fonds mondial contre le sida. Environ une demi-douzaine d’États et une poignée de fondations et d’entreprises privées ont déjà promis de verser un total de 645 millions de dollars à ce fonds. «C’est un combat que nous ne pouvons pas nous permettre de perdre», a averti M. Annan.
Les Nations unies ont approuvé mercredi le premier plan mondial de lutte contre le sida, encourageant la communauté internationale à redoubler d’efforts contre ce fléau. Cette «déclaration d’engagement», à caractère non contraignant pour les États, a été adoptée par affirmation à l’unanimité des délégués des quelque 160 pays participant à cette conférence...