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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Finances - Un plaidoyer pro domo - Siniora : Le Liban doit faire preuve de sérieux et de détermination

Un déjeuner-débat a été organisé hier par les anciens diplômés de MIT (Massachusetts Institute of Technology) en présence du ministre des Finances Fouad Siniora. Cette rencontre, qui a eu lieu à l’hôtel Le Gabriel, a été l’occasion pour le ministre de faire le point sur la politique économique et financière du gouvernement. À l’issue des sept mois d’activité qui ont été les siennes, M. Siniora avait tout l’air de considérer le bilan positif. «Certes, il y a le problème impressionnant de la dette», a t-il dit, dette dailleurs que le ministre des Finances propose de mettre sur le dos du coût de la sortie de la guerre, du retard pris par le Liban et non sur telle ou telle initiative gouvernementale. Mais en général, «tout n’est pas noir», affirme-t-il. Et M. Siniora d’insister sur les réalisations du gouvernement. Ainsi, le plan de redressement des finances décidé par le gouvernement lors de sa prise de pouvoir – croissance, privatisation et réduction des dépenses – semble être, selon le ministre des Finances, plus que jamais de mise. M. Siniora se contentant à plusieurs reprises de répéter qu’il faut, tant pour le secteur public que privé, consentir à faire des sacrifices sur une période, à en juger les réponses du ministre, plutôt longue, puisque les solutions qu’apporte le gouvernement à la crise «visent le moyen et le court terme». Le ministre des Finances a défini donc au cours de ce déjeuner les grandes lignes du gouvernement par la volonté de réduire l’importance du rôle de l’État. «L’État doit se contenter d’un rôle de régulateur et s’assurer que les usages de la concurrence soient respectés», dira-t-il. Rendre au secteur privé sa primauté, lever les obstacles en face des investisseurs, réduire les coûts de production et pousser quelques secteurs-clés de l’économie tels que le secteur des télécommunications sur le devant de la scène, c’est ainsi que M. Siniora résume et juge les activités du gouvernement. Au-delà de la logique qui veut «réduire les dépenses et augmenter les recettes», M. Siniora s’est également prononcé sur une éventuelle aide internationale qui serait octroyée au cas où le Liban ferait figure de bon élève. «Le Liban doit donner quelques signes de sérieux et de détermination» dit-t-il à ce propos. Par exemple, «en respectant ses prévisions budgétaires et en appliquant à temps certaines réformes jugées essentielles, telles que la privatisation et la réforme administrative», explique M. Siniora. TVA, MEA et opérateurs téléphoniques Parmi les nombreuses questions posées au ministre des Finances, la première concerne une réforme fiscale controversée. «Ce n’est pas le moment d’appliquer la TVA et il aurait peut-être mieux valu au gouvernement qu’il se concentre sur une meilleure répartition budgétaire et un allègement de sa structure interne», argue une des personne présentes. Par quoi le ministre répond : «Les postes du budget ont été minutieusement étudiés, il n’y a pas moyen d’y changer quoi que se soit, compte tenu surtout des dépenses liées au remboursement de la dette (43 %), des dépenses sécuritaires (20 %), des salaires (9 %) et les dépenses allouées aux grands projets (12 %), etc.». Quant à la réforme administrative, elle est en cours, affirmera M. Siniora. Ensuite, ce fut le moment d’aborder la question du danger que représentent les prêts improductifs que contracte l’État auprès d’institutions financières internationales. «Alors qu’une personne qui emprunte un montant à la banque se doit de présenter une étude de faisabilité et de prouver que son projet est viable, on a le sentiment que l’État emprunte sans se soucier des moyens de rembourser. La MEA, le port de Beyrouth et maintenant la résiliation du contrat de Cellis et de LibanCell sont la preuve que l’État hésite, se reprend et que ses décisions n’aboutissent pas», explique un participant. M. Siniora se défend de telles accusations et explique qu’au contraire «l’État est déterminé à poursuivre sa politique d’allègement de ses effectifs notamment en ce qui concerne la compagnie aérienne nationale MEA». Enfin, quelqu’un demande si le ministre des Finances considère que la résiliation des contrats des deux compagnies de téléphone mobile est une démarche intelligente de la part du gouvernement, «surtout que les deux opérateurs ont apporté plus de 300 millions de dollars l’année 2000 aux caisses de l’État, que le secteur des télécommunications est en perte de vitesse et que le montant des indemnités que l’État devra payer aux deux opérateurs est important». Le ministre des Finances donne pour seule réponse la légalité de la procédure et le fait que le gouvernement se considère lésé par les deux sociétés, dépossédé d’une bonne part des rémunérations qui lui reviennent. MIT Club of Lebanon Le Club des anciens diplômés libanais de MIT (Massachusetts Institute of technology), l’une des plus prestigieuses facultés américaines de génie, est composé essentiellement de 35 membres. «Le nombre de libanais diplômés de MIT est supérieur mais la plupart ne résident pas au Liban», explique M. Nicolas Chammas, président du club et conseiller économique de profession. Ce club organise un déjeuner tous les deux mois avec une personnalité du monde économique libanais. À titre d’exemple, le club a déjà organisé un déjeuner/débat en présence du ministre de l’Économie Bassel Fleyhane et un autre avec Ghassan Salamé, le ministre de la Culture. Le club ne se réclame d’aucun avis commun, explique M. Chammas. Le débat d’hier après-midi portait sur «L’avenir de l’économie au Liban». M. Chammas se contentant de souligner l’importance de ce débat, qui intervient «quelques jours après le vote tant attendu du budget au Parlement et quelque temps avant le sommet de Paris II». Paris II où l’État libanais tentera de convaincre les pays donateurs de l’aider à juguler sa dette.
Un déjeuner-débat a été organisé hier par les anciens diplômés de MIT (Massachusetts Institute of Technology) en présence du ministre des Finances Fouad Siniora. Cette rencontre, qui a eu lieu à l’hôtel Le Gabriel, a été l’occasion pour le ministre de faire le point sur la politique économique et financière du gouvernement. À l’issue des sept mois d’activité qui ont été...