Le oui à 64 %, l’abstention du Hezbollah, et les grands absents...

Il n’y a eu aucune surprise, évidemment. Le budget 2001 a bien été approuvé. L’Orient-le Jour avait avancé, il y a une semaine, le chiffre de 80 voix. Hier, ce sont 82 oui (certains disent 81, Ghassan Achkar aurait été compté deux fois), soit près de 64 % des votes, qui se sont ajoutés pour autoriser le gouvernement à émettre des eurobonds pour un montant maximal de deux milliards de dollars. Dont l’objectif est de restructurer l’imposante dette publique et de rembourser des prêts étrangers venant à échéance au cours de l’année 2001. Rappelons brièvement que la dette publique brute s’élevait fin mars à 25,2 milliards de dollars, c’est-à-dire plus de 150 % du PIB, dont 7,15 milliards de dette extérieure à en croire les chiffres officiels. Et le budget qui a été voté hier prévoit des dépenses s’élevant à 6,6 milliards de dollars et des recettes de 3,3 milliards de dollars. Soit un déficit de 3,3 milliards de dollars. Les blocs Hariri, Joumblatt et Berry – les trois plus importants – ont évidemment voté oui. Le bloc Hezbollah a laissé le choix à ses députés de quitter l’hémicycle avant le vote, ou bien de s’abstenir. Georges Najm, Mohammed Yaghi, Ammar Moussawi, Ali Ammar et Nazih Mansour se sont abstenus. Massoud Houjeiri, présent dans l’hémicycle, n’a dit ni oui, ni non, ni ne s’est abstenu. Il a prétexté qu’il avait oublié de sortir à temps. Plus surprenant, le choix du très haririen Misbah Ahdab. Il s’est abstenu. Normal, si l’on se souvient qu’il n’avait pas épargné le gouvernement il y a deux jours. Quant aux non, ils ont été au nombre de sept. Nayla Moawad, Nassib Lahoud, Hussein Husseini, Boutros Harb, Nicolas Fattouche et Moustapha Saad ont, en toute logique, voté la défiance. Tout comme Georges Kassarji. Et quand on pense à certains parlementaires qui, tout en portant de sérieux coups de boutoir au gouvernement, ont finalement voté oui... Mais ce sont indiscutablement les absents qui ont brillé, hier. Ils étaient 32, soit exactement 25 % des députés. Absences parfois très significatives, et qui ressemblaient, au moins, à une abstention. En tête desquelles figure celle de Omar Karamé. Albert Moukheiber, Michel Murr, Élie Skaff, Émile Lahoud, Pierre Gemayel, les Tripolitains Mohammed Safadi, Mohammed Kabbara, Maurice Fadel et Ahmed Hbous, également. Ainsi que pratiquement tous les députés du Kesrouan et de Jbeil : Farès Souhaid, Nazem Khoury, Abbas Hachem, Farès Boueiz ne se sont pas déplacés. Farid el-Khazen est sorti. Sans doute imité par Nehmetallah Abi-Nasr et Mansour Ghanem el-Bone.