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Actualités - CHRONOLOGIES

Parlement - Le gouvernement promet un plan équilibré de développement - Après les bruits et les fureurs, l’hémicycle - se souvient que le Liban a besoin de lui

Bassem Sabeh a dit, à l’issue du vote, dans le hall du Parlement, que «ces derniers jours constituent une des étapes politiques les plus importantes parmi celles qu’a connues le Liban». Certes. Sans être aussi excessif ou enthousiaste que le député hariro-joumblattiste de Baabda, on ne peut que constater la résurrection du politique en son lieu naturel et privilégié – la place de l’Étoile. Un enthousiasme qu’on ne peut que modérer étant donné la façon par laquelle s’est concrétisé ce retour sous les feux de la rampe. C’est-à-dire par le raidissement de chacun des deux camps (Lahoud-Hezbollah v/s Berry-Hariri) et la recrudescence des nombreuses «attaques et contre-attaques» auxquelles ils se sont livrés. Sauf qu’hier, les hommes ont privilégié la trêve. Du moins pendant deux heures. Ils se sont souvenus que le Liban a urgemment besoin d’être pris en considération. Ils ont essayé de raccommoder. Même (très) provisoirement. Trêve et misère des régions... À l’image de la réunion qui a regroupé, en préambule, à la neuvième et dernière séance, Nabih Berry, Rafic Hariri et trois députés hezbollahis, Ammar Moussawi, Mohammed Raad et Ali Ammar. Sachant que le premier ira soutenir, quelques heures plus tard, les manifestants de la MEA qui s’en sont pris violemment au Premier ministre. Cette réunion aurait été initiée par Nabih Berry, qui souhaitait jouer les réconciliateurs entre Rafic Hariri et le Hezbollah. À croire qu’il avait oublié que lui-même a besoin d’un intermédiaire avec le parti intégriste. Et au cours de la réunion, Rafic Hariri a fait part aux trois députés de son profond agacement au sujet de ce qui s’était passé le premier jour, lorsque les hommes du Hezbollah ont été soutenir, voire exciter, les manifestants lors de la quasi-émeute place de l’Étoile. «Nous n’étions en relation qu’avec les manifestants de Baalbeck-Hermel, et lorsque nous avons appris l’existence d’insultes personnelles – une chose que nous refusons – nous nous sommes empressés de calmer les esprits», ont plaidé les trois parlementaires. Le principal sujet de discussion a d’ailleurs porté sur l’amendement à l’article 21, débattu avant-hier et reporté au lendemain en raison de l’impressionnant échauffement des esprits, notamment entre Walid Joumblatt et Ammar Moussawi. Un amendement prévoyant l’octroi de 300 milliards de livres libanaises à la région de Baalbeck-Hermel, auquel Rafic Hariri a donné son accord, dans le cadre d’un plan de développement équilibré (PDE). Indiquant même que le CDR est en train de préparer 400 milliards de dollars de plus dont bénéficierait la région précitée. Et les deux présidents de rajouter qu’il y a – au cas où le PDE ne serait pas adopté – une somme d’un milliard huit cent millions de dollars déjà prête. Et les moyens d’utiliser 39% de cette somme n’ont pas été précisés dans le cadre des protocoles. Ils pourraient ainsi revenir à la région défavorisée. Les députés hezbollahis seraient ainsi sortis satisfaits de la réunion. La promesse du gouvernement Quoi qu’il en soit, et après que les 14 derniers articles du budget eurent été approuvés, Nabih Berry a remis sur le tapis cet article 21. Affirmant que la paupérisation généralisée touchait désormais toutes les régions du Liban. Sans aucune exception. Il a annoncé le programme de développement équilibré dont avait parlé le Premier ministre. «Le gouvernement promet que ce PDE sera sur pied avant la fin octobre. Il faut impérativement commencer ces programmes que tous les députés demandent non pas pour servir leurs intérêts, mais bien plutôt pour la survie des Libanais», a-t-il indiqué. Quant à Rafic Hariri, il a réitéré l’attachement du gouvernement à mettre sur pied un plan de sauvetage de toutes les régions (notamment le Sud, le Akkar ou Baalbeck-Hermel), «il existe déjà et nous le soumettrons à la Chambre avec le prochain budget», a-t-il promis. Et concernant l’assainissement administratif et les emplois surnuméraires, le Premier ministre a tenu à affirmer haut et fort qu’un mémorandum avait été adressé à tous les ministères afin qu’ils envoient un rapport au sujet de leurs excédents respectifs. Puis, faisant écho à Nabih Berry, il a rappelé que le délai d’envoi de ces rapports se termine avec le mois courant, et que 80% des ministères avaient déjà suivi la consigne. «Et nous prendrons les mesures adéquates, en collaboration avec l’Inspection centrale, pour punir les contrevenants», a souligné le chef du gouvernement. Pendant que Hussein Husseini s’évertuait à réclamer le plan quinquennal au nom de la continuité du pouvoir, et que Nabih Berry rappelait qu’un PDE a besoin de nombreuses années pour être appliqué, «voilà pourquoi nous avons besoin, maintenant, d’au moins une partie de ce plan. En attendant, et c’est indispensable, l’intégralité du PDE». Alors, abondant à son tour dans le sens de la «bonne volonté» générale, Ammar Moussawi a conclu : «Ce que nous avons entendu de la part des présidents Berry et Hariri, nous le prenons comme un engagement. Nous sommes conscients de la misère dont souffrent nos concitoyens dans toutes les régions, et nous souhaitons que ce programme soit exécuté dans les plus brefs délais, a-t-il dit, s’adressant au Premier ministre. Et nous tenons à dire ici que nos revendications n’ont aucun caractère politique ou individualiste. Elles ne sont liées qu’au développement.» Et maintenant ?... Il n’empêche, la période post-débat budgétaire sera d’une grande importance. Désormais, les masques étant plus ou moins tombés, les cartes presque clairement abattues, ce seront les jours et les semaines V. V comme vérité. Prochaine date-clé : mercredi prochain. Nabih Berry ira-t-il, enfin, à Baabda ? Et s’il y va, est-ce que cela pourrait mener à quoi que ce soit de concret ? Les neuf séances parlementaires réparties sur 25 jours auront permis, entre autres, de confirmer une bien étrange équation. Tant qu’Émile Lahoud continuera de cautionner, en bonne et due forme, le Hezbollah, Nabih Berry et Rafic Hariri resteront unis comme deux doigts de la main. Et au centre, encore plus libre qu’il ne l’était, le leader druze, Walid Joumblatt. L’indispensable carte-clé des enjeux d’aujourd’hui. Et surtout de demain. De dans quatre ans surtout. Déjà...
Bassem Sabeh a dit, à l’issue du vote, dans le hall du Parlement, que «ces derniers jours constituent une des étapes politiques les plus importantes parmi celles qu’a connues le Liban». Certes. Sans être aussi excessif ou enthousiaste que le député hariro-joumblattiste de Baabda, on ne peut que constater la résurrection du politique en son lieu naturel et privilégié –...