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Actualités - CHRONOLOGIES

Impartialité présidentielle sur le front intérieur

Au vu du tour violent que prend (cf la MEA) la confrontation entre les nouveaux axes d’alliances locaux, une question se pose : où se situe le régime, où vont ses sympathies ? La réponse aussi immédiate que nette, fournie par des sources loyalistes et néanmoins fiables, se résume dans cette formule : soutien certes à la Résistance pour Chebaa, mais impartialité totale sur le front intérieur. La présidence se place donc au-dessus de la mêlée et n’admet pas qu’on lui impute un quelconque favoritisme à l’égard du Hezbollah. Et encore moins qu’on évoque une quelconque complicité souterraine avec cette formation. De plus, sur un plan technique, apolitique, plus précisément économique, la présidence soutient le plan de redressement gouvernemental, sans réserve mentale. D’autres loyalistes relèvent pour leur part, avec un regret appuyé, «la transformation du débat budgétaire, d’ailleurs un peu trop tardif et lent, en foire d’empoigne politique. Une kermesse où des sujets sensibles ont été soulevés, pour relayer les tiraillements antérieurs qui avaient nécessité une médiation syrienne. Il aurait fallu préserver la loi de finances de ces conflits qui sèment la confusion. Et perturbent le pays à un moment où le traitement de sa situation économique, peu enviable, requiert au contraire beaucoup de stabilité intérieure. Un camp déterminé, au sein duquel le Hezbollah s’est particulièrement distingué, a voulu saisir l’occasion pour tirer à boulets rouges sur le gouvernement. Ou, plus exactement, sur M. Rafic Hariri. Des dossiers compliqués ont été ouverts, détournant l’attention des chiffres budgétaires qui auraient dû garder toute priorité. Il ne fallait pas mélanger les torchons avec les serviettes. L’esprit des institutions, comme d’ailleurs l’intérêt national, aurait voulu que les détracteurs du cabinet demandent une séance consacrée à un débat de politique générale à part, pour lancer leurs attaques. Que vient faire la question de écoutes téléphoniques avec la loi de finances ?». Une remarque sans doute pertinente. Mais on ne peut s’empêcher de rappeler que c’est un député haririen, M. Bassem el-Sabeh, qui a soulevé le problème des écoutes, d’ailleurs avec fracas. Comme quoi, dans ce pays, on n’en est jamais à une contradiction près. Il est certain, par exemple, qu’en évoquant le cellulaire ou le piratage des télécommunications, les députés n’étaient pas hors sujet, puisque le Trésor s’en ressent. Quoi qu’il en soit, il est également évident, comme le soulignent ces personnalités, qu’au-delà « de tout scandale, au sens anecdotique du terme, les révélations faites à la Chambre, parfois par le gouvernement lui-même, induisent des interrogations fondamentales. Comme le point de savoir si vraiment certains services, certains partis et certains particuliers sont effectivement au-dessus de la loi. Et restent assurés de l’impunité, quoi qu’ils fassent, même s’ils se livrent à des voies de fait comme à la MEA. Ou à des menaces physiques publiques contre des pôles nationaux». Incidemment, l’État de droit, ainsi interpellé, réagit. Le parquet a de la sorte décidé d’entendre le député Sabeh mais aussi le directeur de la Sûreté, le général Jamil Sayyed, sur l’affaire des écoutes. Cela étant, il s’est formé une coalition, hétéroclite, partielle mais pugnace, pour combattre le gouvernement et son chef. Et les développements sur ce front ont pu donner l’impression que cet axe opposant avait la faveur du régime. Les loyalistes cités précédemment répètent donc que « de telles déductions sont erronées. Le régime est pour la réforme administrative, voie sur laquelle il avait d’ailleurs précédé le cabinet actuel. Il s’est tenu ostensiblement aux côtés de M. Hariri dans les dossiers du cellulaire, de Solidere et de Sukleen. D’une manière plus générale, Baabda veut assurer au plan de redressement économique les meilleures chances de succès. Et contribue efficacement à sa mise en place. Il est vrai qu’en ce qui concerne le Sud, la présidence de la République appuie la Résistance. Il ne faut pas qu’on aille croire qu’elle fait tandem avec le Hezbollah sur le plan de la politique intérieure. Et il est aberrant de penser, comme certains l’insinuent, que les attaques du Hezb se font en base de directives présidentielles. Le chef de l’État n’est pas partie prenante à des conflits qu’en dernier recours il lui appartient sinon d’arbitrer du moins d’apaiser. Car il symbolise l’unité du pays et non pas ses déchirements». «Quand même, concluent ces sources, le Liban est appelé à profiter du climat positif issu du retrait de l’occupant israélien et du redéploiement syrien, pour mieux attirer les capitaux. Les investisseurs reprennent confiance, malgré le brouillage politicien, car ils savent qu’en des temps bien plus difficiles, ce pays avait pu développer des projets d’un devis supérieur à dix milliards de dollars».
Au vu du tour violent que prend (cf la MEA) la confrontation entre les nouveaux axes d’alliances locaux, une question se pose : où se situe le régime, où vont ses sympathies ? La réponse aussi immédiate que nette, fournie par des sources loyalistes et néanmoins fiables, se résume dans cette formule : soutien certes à la Résistance pour Chebaa, mais impartialité totale sur...