Siniora : La stabilité monétaire est la base de la croissance continue

La réponse du gouvernement se fera en deux temps. Prenant d’abord la parole, le ministre des Finances Fouad Siniora présente le plan économique et financier du cabinet, qui consiste en une série de mesures coordonnées : croissance continue, lutte contre le chômage, baisse progressive du déficit, adaptation de l’économie aux normes mondiales et préservation de la stabilité monétaire. Mais au-delà de ces mesures économiques, M. Siniora souligne l’impact du politique sur l’économique, au moyen d’une jolie formule : «Comme les divisions politiques ont un coût, l’unité interne a un rendement», dira-t-il. Passant du général au particulier, M. Siniora commence par affirmer la nécessité de redéfinir les relations de l’État à l’économie générale, et de resituer sa place dans la croissance, une philosophie à laquelle M. Rafic Hariri est attaché depuis son accession au pouvoir. La croissance continue, soutient M. Siniora, c’est de fournir au secteur privé les moyens, le cadre législatif et les moyens financiers pour croître : encourager les investissements, baisser les taxes, garantir les investissements, subventionner les intérêts, etc. Parallèlement, la croissance se fera en proportionnant les dépenses de l’État à la nature de ses services, à sa productivité. M. Siniora défendra aussi la politique de la conversion de la dette interne en dette externe, en affirmant qu’un gain de quatre points est ainsi réalisé et que de plus longues échéances sont obtenues. Pour lui «les risques de cette politique sont limités» et, du reste, «les investisseurs dans cette conversion sont surtout des Libanais». Sur le chapitre de la lutte contre le chômage et l’amélioration de la qualité de vie des Libanais, M. Siniora cite une série de projets visant à encourager le redémarrage de l’emploi, comme la baisse des cotisations de la CNSS, des crédits inutilisés pour 1 milliard de dollars qui vont être injectés progressivement dans l’économie, les aides et projets des banques et fonds internationaux, le projet d’irrigation à partir des eaux du Litani financé par des fonds arabes, etc. En ce qui concerne la stabilité monétaire, M. Siniora été catégorique. «L’intérêt de cette politique n’est pas seulement psychologique», a-t-il dit. «Outre son intérêt social et national, elle a également un intérêt économique : c’est la base de la croissance continue».