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Actualités - OPINIONS

Courrier - Environnement : pour une nouvelle - déclaration des droits de l’homme

Dans les années cinquante, peu nombreux étaient ceux qui prévoyaient que le rêve de Bacon et de Descartes, de conquérir la nature grâce à la science appliquée, aurait la moindre conséquence indésirable. Mais lorsque vinrent les années soixante, des indices de péril menaçant l’environnement commencèrent à se manifester : érosion des sols, pollution atmosphérique et aquatique, diminution du nombre d’oiseaux, invasion d’insectes nuisibles, plages souillées par des marées noires. À ce moment précis, s’établit chez les écologistes un consensus pour penser la nature comme un système intégré, à l’équilibre délicat : un écosystème. De l’éthique de l’environnement constituée pendant les années 1970, dans les pays industrialisés, à la première conférence des Nations unies sur l’environnement (1972, Stockholm), en passant par la charte mondiale de la nature des Nations unies (1982), et finalement les deux sommets de la Terre (Rio de Janeiro, 1992, et New York, 1997) une prise de conscience mondiale allait s’opérer, et un nouveau concept émerger : l’écologie. L’écologie enseigne qu’il n’existe pas de distinction absolue entre le milieu naturel et le moi, et la destruction de l’environnement est en réalité une destruction de soi-même : un biocide est en fait un suicide. Les atteintes à l’environnement sont diverses. Elles concernent tous les États, développés ou en développement. Au Liban, malgré la naissance d’une cause écologique, les agressions à l’environnement persistent. La question de la pollution de la mer et le devoir de protection des populations civiles contre cette menace doivent figurer dans les priorités de l’État libanais. Comment concilier entre «tourisme» et «plages souillées» ? Même les citoyens libanais n’osent plus se baigner aussi souvent qu’avant. Certains types de pollution liés à des activités industrielles, agricoles, urbaines affectent directement notre environnement : - Au niveau industriel, les déchets déversés des usines polluent l’air et l’eau. - Sur le plan hospitalier, la situation n’est pas plus brillante : les déchets pharmaceutiques (seringues, compresses...) sont entassés avec la poubelle ménagère alors que dans les pays développés, ils sont traités séparément (recyclage...) - Sur le plan de la construction, la destruction des espaces verts et des zones forestières s’effectue sans respect écologique. - Au niveau des véhicules, le mazout est responsable d’une mauvaise oxygénation du sang chez le citoyen. Quelles législations trouver et adopter pour «produire-propre» ? Nous préconisons un développement intégrant au mieux l’environnement par une gestion judicieuse des ressources et des milieux naturels. Plus simplement, il faut proposer un contrat naturel avec la nature. Ainsi que Rousseau l’avait remarqué en son temps, on contracte avec ses ennemis afin d’éviter la destruction mutuelle, et non avec ses amis. À l’heure actuelle, la nature menace de détruire l’humanité, parce que l’humanité la détruit. La nature est un bien commun dont on peut user, mais non abuser. Nos protestations individuelles ou catégorielles ne sont pas suffisantes, d’autres voix doivent se faire entendre. Cri d’alarme pour tout responsable qui a le sens de l’intérêt public, pour tout militant qui travaille pour un bon environnement : il faut intervenir et intervenir vite. La lutte contre les méfaits environnementaux de la pollution ne se limite pas à la dénonciation de ces méfaits. Il faut passer à l’action. Bien qu’il y ait une multitude de problèmes majeurs (politiques, économiques), il faut un engagement efficace en faveur de l’environnement. Sans oublier le mot d’ordre de la «Journée sans achat», célébrée en l’an 2000 : «Faites un geste pour la Terre : arrêtez d’acheter». À notre tour, nous proclamons : «Faites un geste pour le Liban : arrêtez de polluer». Et c’est de l’homme comme vivant que part Claude Lévi-Strauss, pour qui animaux et végétaux ne fournissent pas seulement à l’homme sa substance mais aussi ses «émotions esthétiques les plus intenses» et aussi ses premières et profondes spéculations pour fournir les bases d’une nouvelle déclaration des droits de l’homme. Droit à la liberté, à la propriété et à l’environnement. Député
Dans les années cinquante, peu nombreux étaient ceux qui prévoyaient que le rêve de Bacon et de Descartes, de conquérir la nature grâce à la science appliquée, aurait la moindre conséquence indésirable. Mais lorsque vinrent les années soixante, des indices de péril menaçant l’environnement commencèrent à se manifester : érosion des sols, pollution atmosphérique et...