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Actualités - CHRONOLOGIES

PROCES - La cour a entamé l’interrogatoire des inculpés dans l’affaire de Denniyé - Yehya Mikati nie avoir torturé le colonel Naddaf

Pour la seconde audience consécutive, la cour de justice a poursuivi hier l’interrogatoire de l’un des dix-sept inculpés arrêtés dans l’affaire de Denniyé. En présence de son avocat Akram Khodr et devant les cinq magistrats de la cour présidée par Mounir Honein et les représentants du parquet, le procureur général Adnane Addoum et son adjointe Mme Rabiha Kaddoura, Yehya Mikati s’est rétracté par rapport à ses aveux lors de l’enquête préliminaire. Il avait reconnu à l’époque avoir torturé le colonel Jean Naddaf et le sergent Mohammed Malas avant de les exécuter. Mais devant la cour et sous le feu des questions du procureur et des juges, il s’est rétracté, affirmant que ce sont le dénommé Abou Aycha (alias Bassam Kenj) et Jihad Khalil qui ont emprisonné les deux militaires. Il a aussi nié la torture, notamment les brûlures de cigarettes, exercée sur le corps du colonel, confirmée pourtant dans le rapport du médecin légiste. Pour étayer ses dires, Mikati a précisé que la torture est interdite dans la charia islamique. Il a ajouté que les aveux qu’il avait faits pendant l’enquête préliminaire lui avaient été extorqués sous la torture. L’inculpé a raconté devant la cour l’attaque par le groupe d’Abou Aycha auquel il appartenait du village de Kfarhabou, tout en précisant qu’il n’a pas reçu un entraînement militaire dans les camps palestiniens et que la seule formation qu’il ait reçue avec eux était religieuse, en référence à Abou Mahjane et ses disciples, qui se présente comme «l’émir de Esbet Ansar». Le 29 juin, ce sera au tour de l’avocat de l’inculpé de procéder à son interrogatoire, considéré comme l’un des acteurs clés des incidents de Denniyé qui, le 31/12/1998, avaient menacé la paix civile et failli faire basculer le Liban dans une nouvelle guerre aux relents religieux. Les affrontements entre les unités de l’armée et le groupe de rebelles avaient provoqué la mort de 11 militaires, dont le colonel Naddaf, qui avait été enlevé, avant que l’on ne retrouve son corps mutilé quelques jours plus tard. Certains des dix-sept inculpés arrêtés risquent la peine de mort et ce procès qui s’étire en longueur provoque déjà de nombreux remous notamment au Liban-Nord dont sont originaires la plupart des membres du groupe de rebelles. D’ailleurs, dans la salle du tribunal, les membres de la partie civile (généralement les proches des victimes) sont strictement séparés des familles des inculpés afin d’éviter tout dérapage. Mais la tension est immense…
Pour la seconde audience consécutive, la cour de justice a poursuivi hier l’interrogatoire de l’un des dix-sept inculpés arrêtés dans l’affaire de Denniyé. En présence de son avocat Akram Khodr et devant les cinq magistrats de la cour présidée par Mounir Honein et les représentants du parquet, le procureur général Adnane Addoum et son adjointe Mme Rabiha Kaddoura,...