JUSTICE - Un ancien colonel du FDLP condamné à 15 ans de prison pour « collaboration » avec Israël

Un Palestinien détenu pendant onze ans en Israël a été condamné hier à 15 ans de prison par le tribunal militaire pour «collaboration» avec l’État hébreu, a-t-on appris de source judiciaire. Khaled Mahmoud Yassine, 57 ans, avait été livré aux autorités en décembre 2000 avec une cinquantaine de Libanais et de Palestiniens porteurs de documents de voyage libanais, détenus en Syrie sous le sceau du secret pendant des années pour délits politiques. Il avait été condamné à la prison à perpétuité en Israël, où il a été capturé en 1973 lors d’une attaque manquée qu’il menait en sa qualité de «colonel» du Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP, de Nayef Hawatmeh). Selon ses aveux, il a été «retourné» par les services de renseignements israéliens lorsque le FDLP n’a pas fait figurer son nom sur la liste de prisonniers dans le cadre d’un échange négocié en 1984. Se faisant passer pour malade, il a été entraîné durant quatre mois aux méthodes d’espionnage, alors qu’officiellement Israël annonçait son hospitalisation, puis l’expulsait vers le Liban en raison de «la détérioration de son état de santé». Par la suite, il s’est mis à fournir des renseignements par ondes courtes aux services israéliens, notamment sur les Palestiniens des camps de réfugiés du Liban. Khaled Yassine, qui se rendait souvent à Moscou et dans les pays d’Europe orientale, a en outre été à l’origine de l’expulsion, en 1990, des Palestiniens de Libye après avoir informé l’ambassade d’Égypte en Bulgarie que certains d’entre eux fomentaient une attaque au Caire. Il a également reconnu avoir fourni en 1994 aux services libanais de fausses informations selon lesquelles Israël allait dynamiter une église, une mosquée et un convoi officiel dans le but de prouver l’innocence du chef des Forces libanaises dissoutes, Samir Geagea, appréhendé peu auparavant pour le dynamitage d’une église au nord de Beyrouth, qui avait fait onze morts. En vertu de la loi libanaise, la durée de son incarcération en Syrie (six ans) sera déduite de la peine prononcée par la justice libanaise.