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Actualités - COMMUNICATIONS ET DECLARATIONS

Satisfaction mitigée de l’opposition - Sfeir : « Il reste un long chemin à parcourir »

Plusieurs personnalités de l’opposition, très critiques à l’égard de la présence syrienne au Liban, se sont félicitées hier, avec mesure toutefois, du retrait partiel des troupes syriennes de la région de Beyrouth et du Mont-Liban. Le patriarche maronite Mgr Nasrallah Sfeir, qui a plaidé sans relâche depuis des mois pour le départ des troupes syriennes, a exprimé sa «satisfaction» en recevant une délégation parlementaire française, présidée par le député socialiste Gérard Bapt. Le prélat a cependant souligné qu’«il reste encore un long chemin à parcourir avant que les relations entre le Liban et la Syrie soient rééquilibrées», a indiqué M. Bapt à la presse. «Nous avons assuré à Mgr Sfeir que nous soulèverons ce sujet avec le président syrien Bachar Assad durant sa visite en France», a précisé le député français. (Ndlr : le président syrien effectuera une visite officielle en France les 25 et 26 juin). Rappelons que, le 20 septembre dernier, la conférence des évêques maronites présidée par Mgr Sfeir, avait réclamé le retrait par étape des quelque 30 000 soldats syriens déployés au Liban. Le conseiller politique du chef des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, en prison depuis mars 1994, M. Toufic Hindi, a déclaré : «Nous nous félicitons de cette mesure et espérons qu’elle sera le premier pas d’un long parcours et non pas une mesure isolée qui sera suivie d’autres mesures isolées chaque fois que le besoin s’en fera sentir». «Nous espérons qu’un dialogue sera ouvert pour élaborer un plan détaillé afin de réaliser les objectifs et les principes définis par les participants à la réunion de Kornet Chehwan dans le cadre d’un plan global pour mettre en application, par étapes, les provisions de l’accord de Taëf», a ajouté M. Hindi. Le texte signé à Kornet Chehwan le 30 avril dernier par des personnalités politiques appelle à «un redéploiement des forces syriennes, en préalable à un retrait total du Liban suivant un calendrier déterminé», conformément à l’accord de Taëf de 1989. Pour le député Nassib Lahoud, l’un des signataires du manifeste de Kornet Chehwan, «il s’agit d’un événement positif et important dans le processus d’application de l’accord de Taëf». «Ce redéploiement contribuera également à assainir les relations libano-syriennes que nous voulons voir évoluer vers un véritable partenariat stratégique», a-t-il ajouté. M. Lahoud a souligné qu’aux termes de l’accord de Taëf «le repositionnement en cours doit être suivi d’un accord entre les deux gouvernements sur un calendrier de retrait complet». Joumblatt « satisfait » Le chef du Parti socialiste progressiste (PSP) Walid Joumblatt, qui avait critiqué l’omniprésence syrienne au Liban, s’est déclaré «satisfait» hier du redéploiement annoncé des soldats syriens stationnés près de Beyrouth. «Je pense que c’est un début, un premier pas. Cela va servir à assainir les relations libano-syriennes et détendre l’atmosphère», a-t-il déclaré. «Ce nouveau redéploiement va aider à installer sur des bases solides les relations entre les deux États», a ajouté M. Joumblatt. Le leader du PSP, qui a été reçu mardi par le président de la République Émile Lahoud, s’est félicité par ailleurs que ce redéploiement «intervienne juste après l’audience» qui lui a été accordée. Selon lui, le chef de l’État libanais «est sérieux dans le dialogue» qu’il a ouvert ces dernières semaines avec les personnalités de tous bords, y compris avec les évêques et les députés les plus critiques de la Syrie. M. Joumblatt a cependant souligné qu’il «n’a jamais demandé le retrait total des troupes syriennes, car il faut comprendre les besoins stratégiques de la Syrie face à Israël». Côté gouvernement, il a estimé que la prochaine étape du rééquilibrage des relations entre les deux pays doit revêtir un aspect «économique». «Il faut maintenant défendre la production agricole libanaise contre la contrebande de produits venant d’autres pays avec la complicité aussi bien des Libanais que des Syriens», a conclu M. Joumblatt. Le RPR refuse le « repositionnement partiel » Le Dr Albert Moukheiber, chef du Rassemblement pour la République (RPR), a commenté hier le communiqué publié par la direction de l’orientation de l’armée, opposant un refus catégorique au «repositionnement partiel» des forces syriennes au Liban. Le chef du RPR s’est déclaré étonné du «laconisme» du communiqué et estimé que «la direction de l’orientation aurait dû se référer au texte de l’accord de Taëf qui, dans un délai de deux ans à dater de sa signature, rend obligatoire le repositionnement syrien dans la Békaa, la Békaa-Ouest, de Dahr el-Beïdar jusqu’à Hammana, Mdeirej et Aïn Dara». «Le RPR refuse le repositionnement partiel et regrette que la direction de l’orientation n’ait pas fait référence au retrait syrien tout en sachant pertinemment que les Libanais réclament un retrait syrien effectif du Liban», a conclu le Dr Moukheiber. Harb : « Un premier pas vers la normalisation des relations » Le député Boutros Harb a estimé que «le début de repositionnement de l’armée syrienne constitue un premier pas vers la normalisation des relations» libano-syriennes. «Nous nous félicitons de cette initiative qui, nous l’espérons, marquera le début du retour d’un climat de confiance réciproque entre les deux pays», a-t-il ajouté dans une déclaration faite hier. «Personne au Liban n’œuvre à nuire à la Syrie ou ne mise sur de mauvaises relations avec ce pays frère. Les Libanais sont unanimes sur la nécessité de l’existence de relations privilégiées avec la Syrie, des relations basées sur le respect mutuel et sur l’application des accords conclus», a affirmé le député de Batroun. M. Harb s’est ensuite félicité que le repositionnement syrien ait été annoncé par l’armée libanaise car, «pour la première fois dans l’histoire des relations entre les deux pays, le pouvoir libanais assume ses responsabilités». Pour M. Harb, «il est permis d’espérer que cette initiative sera suivie d’autres mesures sur le repositionnement dans toutes les régions libanaises, les effectifs à maintenir et la durée de leur présence au Liban, conformément aux dispositions de l’accord de Taëf». Le député Nehmétallah Abi Nasr s’est également déclaré satisfait du repositionnement syrien «conformément aux provisions de l’accord de Taëf». Il a exprimé le souhait que cette initiative soit suivie de plusieurs autres et formulé l’espoir de voir se raffermir les relations libano-syriennes «dans le cadre d’une coopération stratégique basée sur la confiance réciproque et les intérêts communs». Quant au député Émile Émile Lahoud, il a qualifié le repositionnement syrien de «décision courageuse» et de «nouvelle preuve de la coopération et de l’entente entre les présidents des deux pays». «Nous étions persuadés, dès le premier jour, de l’inanité du recours à l’escalade politique, et avions rappelé, à plusieurs reprises, qu’il n’était pas question de discuter des relations libanaises dans un climat de menaces et de pressions», a-t-il ajouté. Pour le député Pierre Amine Gemayel, le repositionnement syrien «constitue l’aboutissement du dialogue en cours (...) et se répercutera positivement sur la politique interne et l’économie libanaises». Il a également estimé que «le dialogue doit se poursuivre afin d’assainir totalement les relations libano-syriennes». Le député Farid Khazen s’est félicité du «retrait syrien de la région du palais présidentiel et du ministère de la Défense», estimant que la présence de l’armée syrienne à proximité de ces deux «symboles» se répercutait négativement sur les relations libano-syriennes. Il a ajouté que «le dialogue engagé entre Bkerké et Baabda d’une part et entre Baabda et Moukhtara de l’autre doit s’étendre au plus grand nombre possible d’opposants». De son côté, le ministre d’État Talal Arslane a déclaré que le repositionnement syrien n’est en fait que la poursuite d’une opération engagée depuis l’évacuation israélienne et insisté sur la nécessité de «laisser aux autorités concernées des deux pays le soin de discuter des relations bilatérales».
Plusieurs personnalités de l’opposition, très critiques à l’égard de la présence syrienne au Liban, se sont félicitées hier, avec mesure toutefois, du retrait partiel des troupes syriennes de la région de Beyrouth et du Mont-Liban. Le patriarche maronite Mgr Nasrallah Sfeir, qui a plaidé sans relâche depuis des mois pour le départ des troupes syriennes, a exprimé sa...