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Actualités - CHRONOLOGIES

Liban-Onu – Le secrétaire général attendu ce matin - Beyrouth défendra devant Annan le retour au cadre de Madrid

Le secrétaire général des Nations unies Kofi Annan est attendu aujourd’hui à Beyrouth, dans le cadre de la tournée régionale qu’il effectue actuellement, pour des entretiens avec les principaux responsables libanais. Au cours de sa visite de 24 heures, M. Annan se verra dispenser par ses interlocuteurs une série de «conseils» sur les moyens de relancer le processus de paix au Proche-Orient, en réclamant notamment une reprise simultanée des négociations sur l’ensemble des volets en conformité avec le cadre défini lors de la conférence de Madrid. L’Onu a publié hier un communiqué précisant que la visite de M. Annan, attendu vers 10h30 à l’AIB, en provenance d’Amman, «entre dans le cadre de ses efforts en cours pour trouver une solution politique à la crise israélo-palestinienne et pour promouvoir une paix juste, durable et globale au Proche-Orient, fondée sur les résolutions des Nations unies». Selon le communiqué, le secrétaire général «écoutera ce que les responsables libanais auront à lui dire et leur fera part de ses propres conceptions à propos de la situation régionale et des solutions possibles au conflit du Proche-Orient». M. Annan sera accompagné notamment du secrétaire général adjoint pour les affaires politiques, Kieran Prendergast, et de son porte-parole Fred Eckhard. Il sera accueilli à son arrivée à l’AIB par le ministre des Affaires étrangères Mahmoud Hammoud et par son représentant personnel au Liban, Staffan de Mistura. Aussitôt après, il se rendra au palais de Baabda pour un entretien avec le chef de l’État Émile Lahoud. À 15h30, une rencontre est prévue avec le président de la Chambre Nabih Berry et à 17 heures avec le chef du gouvernement Rafic Hariri. Enfin, à 18h00, M. Annan retrouvera le chef de la diplomatie au palais Bustros. Il passera la nuit à l’hôtel Phoenicia avant de s’envoler demain matin vers Israël et les territoires palestiniens, dernières étapes de sa tournée. De source bien informée citée par notre chroniqueur diplomatique Khalil Fleyhane, on souligne que les dirigeants libanais ont «hautement apprécié» que le secrétaire général ait jugé qu’il fallait donner de l’importance au Liban dans le cadre de sa tournée et qu’il le considère comme un protagoniste essentiel dans le processus de paix, qui a son mot à dire. D’où sa décision d’y passer vingt-quatre heures entières et non pas quelques heures. Selon la même source, les responsables libanais ont préparé une série de «conseils» qu’ils dispenseront à M. Annan. Beyrouth proposera notamment une reprise des négociations de paix sur les trois volets palestinien, libanais et syrien de manière simultanée et conformément aux termes de référence de la conférence de Madrid et aux résolutions internationales. Deuxièmement, le Liban insistera une nouvelle fois sur la concomitance des volets libanais et syrien. Il réclamera enfin la reconnaissance du droit au retour des réfugiés palestiniens, en vertu de la résolution 194 de l’Onu. Les dirigeants libanais souhaitent que la mission d’Annan au Proche-Orient ne soit pas éloignée de ces orientations. Ils craignent que le secrétaire général ne soit venu dans la région avec «une nouvelle équation» qui serait tirée de la situation prévalant actuellement sur le terrain et qui aboutirait à des règlements à leurs yeux provisoires et qui ne manqueraient pas d’échouer à la longue. Pour expliquer leur point de vue, ils soutiendront que «la vanité de toutes les tentatives de solution sorties du cadre de la conférence de Madrid a été démontrée». D’autre part, le Liban officiel, qui n’a toujours pas bien compris pourquoi M. Annan a décidé cette fois-ci de ne pas se rendre dans la partie méridionale du pays – M. de Mistura avait indiqué que la visite du secrétaire général était d’ordre «politique» et non «technique» –, compte se plaindre de la décision de l’Onu de passer outre la demande libanaise de maintenir à un niveau élevé les effectifs de la Force intérimaire des Nations unies (Finul), dont le Conseil de sécurité avait décrété la réduction progressive. Les responsables libanais reprocheront aussi à M. Annan de ne pas avoir donné suite à ses promesses formulées après le retrait israélien du Liban-Sud, en mai 2000, de travailler à la libération des prisonniers libanais détenus en Israël. Les fermes de Chebaa Toujours de même source, on s’attend, côté libanais, à ce que le secrétaire général renouvelle son appel à la stabilisation de la zone frontalière «afin de couper l’herbe sous les pieds» du Premier ministre israélien Ariel Sharon et de l’empêcher de procéder à une frappe militaire contre les positions de l’armée syrienne au Liban, mettant ainsi en danger la sécurité de la région. Pour Beyrouth, un tel appel équivaudrait à une demande de gel des activités de la Résistance. La réponse libanaise, poursuit-on de même source, est prête. «Si vous nous demandez de mettre fin à la résistance à l’occupation des fermes de Chebaa, il faudra d’abord que ces fermes nous soient rétrocédées, la Syrie ayant reconnu qu’elles appartenaient au Liban et l’État hébreu ayant admis qu’elles n’étaient pas israéliennes», diront les dirigeants libanais au secrétaire général. Et si ce dernier répliquait que l’Onu exigeait d’abord que la Syrie lui adresse un document officiel (sur l’appartenance au Liban des fermes de Chebaa) approuvé par le gouvernement et le Parlement syriens afin d’être en mesure d’adjoindre ce secteur à la zone de travail de la Finul, Beyrouth rétorquera qu’il «ne revient pas aux Nations unies de dessiner les frontières entre les États». En tout état de cause, souligne la même source, les discussions avec M. Annan seront «difficiles et délicates, étant donné les divergences de vues fondamentales entre les deux parties sur la situation au Liban-Sud, les moyens de libérer les fermes de Chebaa, la question des détenus libanais en Israël, sans oublier les réticences des pays donateurs pour ce qui est de l’aide à la reconstruction du Liban-Sud». En somme, conclut cette source, on s’attend que les discussions du secrétaire général avec les dirigeants libanais s’achèvent sur le constat d’un «accord sur les désaccords».
Le secrétaire général des Nations unies Kofi Annan est attendu aujourd’hui à Beyrouth, dans le cadre de la tournée régionale qu’il effectue actuellement, pour des entretiens avec les principaux responsables libanais. Au cours de sa visite de 24 heures, M. Annan se verra dispenser par ses interlocuteurs une série de «conseils» sur les moyens de relancer le processus de paix...