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Actualités - CHRONOLOGIES

CONCERT - À l’Assembly Hall – AUB - Trio Millenium, le prestige de la musique de chambre

Suite – et non fin – des concerts de qualité présentés par le Conservatoire national supérieur de musique à l’Assembly Hall. Prestige de la musique de chambre à travers deux très belles et relativement longues œuvres (superbe trio) de Schubert et Brahms. Sous les feux de la scène, trois musiciennes talentueuses et inspirées, dans une atmosphère vaguement «tchekovienne» : Ludmila Miziuk (violon), Olga Miziuk (violoncelle) et Olga Bolun (piano ). Première partie du programme entièrement consacrée à Frantz Schubert avec le trio n2 op 100. On sait pertinemment bien que Schubert excellait dans la musique de chambre. Mis à part ses magnifiques et nombreux (une vingtaine à peu près) quatuors, on l’écoute ici dans cette longue et belle narration masquée de toutes les humeurs changeantes de celui qui donna au lied ses véritables lettres de noblesse. Lyrisme bâti sur un thème riche dans un équilibre parfait des timbres et une grande variété d’effets. Une ligne mélodique sobre mais joliment ornée. Le piano, qui fut un des instruments de prédilection du compositeur, a ici des échappées belles, ne se contentant guère de simple accompagnement ou de reprise du motif principal, languissant leitmotiv qui revient constamment hanter la mélodie. Grandes embardées chromatiques ou rêverie teintée de joie ou de mélancolie, le clavier a des couleurs étonnemment séduisantes aux éclats tempérés et aux accents, bien entendu, d’un romantisme au lyrisme contenu. Après l’entracte, un autre musicien qui a brillamment illustré la musique de chambre : Brahms. Au menu, le trio n3 op 101 (non ce n’est guère une suite «shubertiade» même si les chiffres se succèdent par pure coïncidence) pour piano, violon et violoncelle. Thème varié avec beaucoup de recherches, un grand souci de clarté et parfois des lignes pleines de fantaisie. S’en tenant au cadre strictement beethovenien, Brahms n’introduit aucune innovation dans la conduite et la structure du discours instrumental. D’inspiration intime, sans toutefois des épanchements outranciers, cette musique a un caractère de confidence où la réserve et la pudeur sont de rigueur. Joignant avec bonheur le classicisme le plus sévère au lyrisme le plus romantique, surchargeant sa phrase de motifs secondaires qui se succèdent et s’enchevêtrent, se livrant à des effusions qu’il rompt subitement entre tensions schumaniennes ou sérénité à la Haendel, Brahms est sans nul doute un mélange de gravité nordique et d’exubérance viennoise. Explosion d’applaudissements d’un public peu nombreux («happy few» serait là vraiment d’un euphémisme fort poli !) mais extrêmement attentif à une prestation délicieusement féminine toute en sensibilité, maîtrise et subtiles nuances.Une belle soirée où trois femmes ont restitué à la musique, en toute simplicité et modestie, un éclat particulièrement séduisant.
Suite – et non fin – des concerts de qualité présentés par le Conservatoire national supérieur de musique à l’Assembly Hall. Prestige de la musique de chambre à travers deux très belles et relativement longues œuvres (superbe trio) de Schubert et Brahms. Sous les feux de la scène, trois musiciennes talentueuses et inspirées, dans une atmosphère vaguement...