Enlèvement de Roy Karam : - un prévenu passe aux aveux

Les services sécuritaires ont poursuivi leurs investigations sur le rapt du jeune Roy Kamal Nasri Karam enlevé par trois individus devant le domicile paternel à Kaslik, rapporte vendredi dernier notre chroniqueur judiciaire Bahjat Jaber. L’interrogatoire des trois hommes par les services de renseignements de l’armée et les agents de la brigade judiciaire de Jounieh a révélé qu’ils agissaient sur instructions d’un employé de l’usine appartenant au père de l’adolescent du jeune homme à qui ils se proposaient de réclamer une rançon élevée. À l’issue d’une réunion préparatoire, les kidnappeurs se sont attachés à surveiller les déplacements du jeune Roy, cachés à bord d’une Jeep de couleur bleue. Le moment venu, ils ont enlevé le jeune homme qui attendait le bus scolaire et l’ont conduit dans une maison appartenant au dénommé Charbel Daniel Sokhn (51 ans) au village de Mghayré, près de Kartaba (Jbeil). Arrivés sur les lieux, les agents de l’ordre ont appréhendé Sokhn et saisi les objets suivants : un fusil-mitrailleur de type Kalachnikov, un chargeur contenant 27 cartouches, un coutelas, une tenue militaire complète, une cartouchière, un autocollant en plastique transparent et un morceau de tissu de couleur orange portant les chiffres 1432991. Interrogé, Sokhn a nié toute implication dans l’affaire. Cependant, un autre prévenu, Élie Mtanios Fahd, est passé aux aveux, narrant tous les détails de l’affaire, depuis l’enlèvement jusqu’aux négociations téléphoniques sur le montant de la rançon et la libération du jeune Roy. Il a précisé que ce dernier avait été contraint de s’allonger au fond de la voiture, bâillonné et pieds et poings liés. Côté judiciaire, le parquet militaire et le parquet du Mont-Liban se disputent la compétence dans cette affaire. En effet, l’enlèvement, la détention et la demande de rançon relèvent du parquet civil, alors que les coups de feu tirés par Fahd et qui ont blessé l’officier qui le pourchassait sont du ressort du parquet militaire. À moins, bien entendu, que les deux crimes ne soient dissociés et que le prévenu ne soit traduit simultanément devant les deux tribunaux pour chacun des deux chefs d’accusation.