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Actualités - CHRONOLOGIES

VIE POLITIQUE - Hariri puis Joumblatt aujourd’hui à Baabda - Berry se décide enfin à convoquer les - députés pour la suite du débat budgétaire

Il y a, d’un côté, Émile Lahoud. Le président de la République continue sur sa lancée : il reçoit aujourd’hui à déjeuner le chef du PSP Walid Joumblatt, l’un des chefs de lance de l’opposition. Après s’être entretenu, notamment, avec le patriarche Sfeir, Mgr Youssef Béchara ou le métropolite Élias Audeh. Il s’entretiendra aujourd’hui également avec Rafic Hariri. Le chef du gouvernement présidera jeudi prochain le Conseil des ministres, en l’absence du locataire de Baabda, en visite officielle au Maroc. Il y a, de l’autre, Nabih Berry. Le président de la Chambre s’est enfin décidé à convoquer les députés pour que puisse se poursuivre le débat sur le budget 2001. Et pour que ce dernier soit enfin adopté. Il a choisi la date du 19 juin – c’est-à-dire mardi prochain. «Et ce n’est ni un hasard ni une volonté de prolonger le retard», assure-t-on du côté de Aïn el-Tiné. Et entre Émile Lahoud et Nabih Berry, il semblerait que rien ne soit encore réglé. Et que la séance parlementaire de mardi prochain sera une «séance-vérité». Toujours selon ces sources proches de la présidence de la Chambre, l’ambiance telle que la concevrait Nabih Berry serait «normale, et tout est comme d’habitude». Comprendre par là que ce n’est ni le grand amour entre Baabda et Aïn el-Tiné ni la crise irréversible. Mais que pour le n° 2 de l’État, il y a «quelque chose qui n’a pas été réglé et qui n’arrive pas à passer». Que ce «quelque chose» serait, entre autres, en rapport avec le discours prononcé par Nabih Berry à l’Unesco, le mois dernier, lors de la commémoration du premier anniversaire du retrait israélien. Et également avec la manchette d’ad-diyar qui, citant des sources proches de Baabda, avait déclaré que «ce qui a motivé le discours du président Berry, c’étaient des fins électorales». Nabih Berry, selon ces mêmes sources, considère avoir «rendu hommage au chef de l’État en le mettant au-dessus de tous». Et qu’il avait été «déçu» par l’absence de démenti de la part de Baabda. Tiraillements et intermédiaires... Quoi qu’il en soit, le choix de la date de reprise du débat budgétaire – mardi 19 mai prochain donc – a été expliqué de la manière suivante par les sources proches de Aïn el-Tiné. «La commémoration du décès de Tony Frangié et de sa famille est prévu après-demain mercredi. Jeudi, il y a le Conseil des ministres. Vendredi est un jour de prière, et il n’y a habituellement pas de séances les week-ends ou les lundis». Et pourquoi pas demain (aujourd’hui) ? Les sources précitées sont formelles : «Étant donné le peu d’empressement de l’Exécutif à voir se poursuivre ce débat, et vu la lenteur avec laquelle le décret constitutionnel a été publié...». Comprendre que Nabih Berry n’a aucunement l’intention d’être plus royaliste que le roi et de convoquer les députés pour aujourd’hui dans la précipitation. Et le fait que le chef de l’État parte demain pour le Maroc doit bien arranger les choses : la rituelle réunion hebdomadaire entre les deux premiers de l’État n’aura pas lieu. «Le président Berry aurait été à Baabda si le chef de l’État ne partait pas en déplacement», aurait-on répondu du côté de Aïn el-Tiné. Quant à la présidence de la République, elle a accueilli «le plus naturellement» cette décision de Nabih Berry. «C’est son droit constitutionnel, et s’il a choisi cette date – après s’être entretenu avec le président du Conseil –, c’est qu’il doit avoir ses raisons». Notons que ces explications au sujet de la date de reprise, Rafic Hariri les a partagées, du moins concernant demain et après-demain. Le Premier ministre s’est d’ailleurs entretenu à deux reprises hier avec le locataire de Aïn el-Tiné, la première à 11h30 dans le bureau de ce dernier place de l’Étoile, et ensuite à 13h45, après avoir participé, en sa qualité de chef du gouvernement, à la réunion de la commission de l’Administration et de la Justice. Le second entretien Berry-Hariri s’est déroulé en présence du ministre de l’Économie Bassel Fleyhane, de son collègue à l’Environnement Michel Moussa, ainsi que du vice-président de la Chambre Élie Ferzli. Et au sortir de cet entretien, le Premier ministre a déclaré, répondant aux questions des journalistes, qu’il «n’y a pas de tiraillements» entre les différents pôles politiques. Le déjeuner Lahoud-Joumblatt Nabih Berry a également reçu le député du Metn Michel Murr qui a été reçu dans la soirée à Baabda. L’ancien ministre de l’Intérieur de nouveau intermédiaire entre les trois présidents ? On dit qu’il aurait fait, hier, le go-between, et lui, modestement, affirme en coulisses à qui veut l’entendre que «les trois présidents n’ont pas vraiment besoin d’intermédiaire». Sauf qu’il répète également à cor et à cri ce que le vice-président syrien Abdel-Halim Khaddam lui aurait dit avant-hier dimanche à Qardaha : «Tu étais important à l’époque, tu régulais les conflits entre les trois, tu les prévenais...» Dans tous les cas, cette relation entre les trois présidents, Michel Murr l’a qualifiée hier de «normale et de bonne. Il n’y a donc pas de litiges entre eux, spécialement entre les deux premières présidences». Concernant enfin les activités de Baabda prévues pour aujourd’hui, notons que le chef de l’État recevra en matinée le Premier ministre, avec lequel, selon des sources présidentielles, il évoquera la situation sur le double plan local et régional. Ainsi, évidemment, que le prochain Conseil des ministres que Rafic Hariri présidera, en raison de l’absence du général Lahoud. Qui sera en train de terminer sa visite au Maroc. Le chef de l’État recevra ensuite – et c’est l’événement de la semaine – le député du Chouf Walid Joumblatt. C’est la deuxième rencontre entre les deux hommes après le dégel de leurs relations, une rencontre pas comme les autres, puisque le leader druze sera l’hôte à déjeuner du premier magistrat de la République. Simple courtoisie de façade, ou réelle détente, le temps seul sera juge... Et au cours de cette rencontre, qui s’inscrit dans le cadre de l’ouverture présidentielle à l’opposition, les deux hommes évoqueront certainement la situation politique interne. La question que tout un chacun se posera, le plus légitimement du monde, sera alors celle-ci : les deux hommes s’arrêteront-ils sur le dossier (tabou à Baabda) des relations libano-syriennes, dont la correction est l’un des chevaux de bataille du chef du PSP ? Si l’on se souvient du (très officiel) discours d’il y a quelques mois d’un des très hauts responsables de l’État, la réponse est non. Si l’on veut croire que tout peut évoluer, ce sera alors oui.
Il y a, d’un côté, Émile Lahoud. Le président de la République continue sur sa lancée : il reçoit aujourd’hui à déjeuner le chef du PSP Walid Joumblatt, l’un des chefs de lance de l’opposition. Après s’être entretenu, notamment, avec le patriarche Sfeir, Mgr Youssef Béchara ou le métropolite Élias Audeh. Il s’entretiendra aujourd’hui également avec Rafic...