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Actualités - CHRONOLOGIES

Les habitants de Kardaha - et le culte des Assad

Pendant que les officiels assistent en direct aux discours, les habitants de Kardaha, eux, suivent la cérémonie à la télévision, le volume au maximum. Par peur ? «Pas du tout, s’insurge cheikh Ali Chaabane, qui se définit comme un intégriste moderne, c’est-à-dire alaouite. Pour nous, «Hafez el-Assad l’éternel» appartient à une race à part, entre les hommes normaux et les prophètes». Dans la cité Bassel el-Assad, bâtie par le président défunt dans la banlieue de Kardaha et habitée récemment par des Syriens de la classe moyenne, on ne tarit pas d’éloges sur cette famille qui a donné deux présidents, mais surtout qui a beaucoup aidé cette région, longtemps défavorisée. Ici, on a les réflexes du clan et nul ne veut reconnaître que Rifaat el-Assad, oncle de Bachar, pourrait vouloir du tort à son neveu. «Après tout, il est de la famille et respecte les liens du sang», entend-on partout. Les habitants de Kardaha vouent aux Assad un véritable culte qui touche désormais la jeune épouse du président Bachar. «Elle a fait une tournée dans les villages les plus défavorisés de la région et depuis, des aides sont régulièrement distribuées», raconte Amal, dont le mari est officier de la garde présidentielle. Comment expliquent les habitants les différences entre Hafez el-Assad et son fils Bachar ? «Hafez était un fils de paysan, répond Ali, alors que Bachar est fils de président. Toute la différence est là. Mais elle ne touche pas le fond». N’a-t-il aucune critique à adresser au défunt président ? Cheikh Ali fait mine de réfléchir. «Non, je ne vois vraiment rien», conclut-il. Par contre, des critiques, il en a beaucoup contre les chrétiens du Liban qui réclament le départ des troupes syriennes. «Nous sommes un seul peuple, aux destins liés, pourquoi créer ces problèmes ?En quoi les soldats syriens gênent-ils les Libanais ?». Le débat risquant de se prolonger, il faudra le remettre à plus tard. D’autant que la question demeure d’actualité.
Pendant que les officiels assistent en direct aux discours, les habitants de Kardaha, eux, suivent la cérémonie à la télévision, le volume au maximum. Par peur ? «Pas du tout, s’insurge cheikh Ali Chaabane, qui se définit comme un intégriste moderne, c’est-à-dire alaouite. Pour nous, «Hafez el-Assad l’éternel» appartient à une race à part, entre les hommes normaux...