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Actualités - ANALYSES

... mais le bras de fer se poursuit en coulisses

Dans un plaidoyer d’une fraîcheur d’esprit juvénile, quasi scolaire, un officiel se demande «pourquoi on traque la présidence de la République au sujet des plaies dont le pays souffre, alors qu’on ne réclame pas de comptes aux seigneurs de la guerre, dont certains se cramponnent au pouvoir…». Ce loyaliste (violemment) allusif, qui a visiblement à cœur les intérêts du régime, passe ensuite à la contre-attaque. Pour affirmer que «le chef de l’État a voulu, dès son avènement, mettre en train cette réforme administrative dont le pays a tellement besoin. Mais il s’est heurté à un tir de barrage politicien. Et ensuite, il a dû lui-même assumer les effets négatifs de ce sabotage, l’échec de la tentative lui étant imputé bien plus qu’au gouvernement Hoss, qu’il couvrait de son autorité. À son tour, le cabinet Hariri s’est proposé de larguer l’excédent de fonctionnaires qui plombe l’Administration. Un accord de principe a été conclu entre les trois présidents à cet égard. Le chef de l’État a avancé une liste de 24 départements souffrant d’une grave surcharge pondérale. Il n’a pas manqué d’y inclure, impartialement, les services qui le concernent plus particulièrement. À son instigation, l’armée a décidé de comprimer ses dépenses en réduisant ses indemnités. Parallèlement, il a été décidé de dégraisser Télé-Liban pour amortir un peu les pertes considérables qu’elle fait subir au Trésor. Ce qui, on le sait, a entraîné une mise en garde très ferme de la part de la Banque mondiale. Malgré cet avertissement, malgré la certitude que le pays ne peut plus continuer de la sorte, certains se sont empressés de multiplier les obstacles devant le plan d’assainissement financier. Ainsi le programme concernant la MEA, qui a besoin elle aussi d’une diète sévère, se trouve bloqué par les obstacles politiques posés aux fins de protéger la clientèle des pôles en question. Il en va de même dans l’enseignement public, au Casino ou à l’Intra. Dans tous ces secteurs, certains cadres touchent des émoluments royaux pour se tourner les pouces. Et bénéficient de la protection mentionnée, que, pour sa part, le président Lahoud se refuse à accorder à qui que ce soit». «Même à l’intérieur de la maison, poursuit ce responsable, nous nous trouvons empêchés de faire le ménage. La décision du Conseil des ministres de réduire les honoraires des ministres, et de faire établir par les Finances une liste de charrette concernant les traitements des hauts commis de l’État, reste de la sorte lettre morte. Du côté de la Chambre, la motion d’autocompression présentée par certains députés, se trouve également bloquée à dessein. Chaque fois que l’exécutif demande le balayage, il se retrouve en conflit avec la présidence du Législatif». Pour ce partisan du régime, «il est possible que le président Nabih Berry en veuille au président Émile Lahoud, à cause du Hezbollah. En quoi il aurait tort. Car le soutien du chef de l’État à cette formation est d’ordre national et nullement politique. Ainsi, M. Lahoud n’a jamais cherché à faire participer le Hezbollah au gouvernement ni à le favoriser dans les nominations aux dépens de M. Berry. Qui, par ailleurs, n’hésite pas à semer les doutes sur la position du Liban concernant le Sud, en évoquant sur un mode critique la note qui avait été remise à M. Kofi Annan au sujet de la ligne bleue». «Il est également possible, ajoute cette personnalité, que M. Berry ait cru que la présidence de la République était derrière le coup de semonce qu’il avait reçu à la suite de sa visite à Bkerké et de ses propos sur le redéploiement. Mais là non plus le chef du Législatif n’a pas raison. Ses soupçons sont infondés et nous croyons savoir qu’il a pu en avoir la preuve». En ce qui concerne les attaques contre les services, ce responsable estime qu’elles «s’inscrivent dans une stratégie qui vise à affaiblir systématiquement Baabda, en le privant de ses premières lignes de défense. Ainsi, la mise sur la touche de M. Michel Murr a été exigée lors de la formation du présent cabinet. Le président Lahoud y a consenti pour que nul n’aille dire qu’il tient à avoir des ministres sous sa coupe». Enfin, le loyaliste cité, relève que «le président Berry, qui se targue de faire respecter la Constitution, n’hésite pas à l’enfreindre le cas échéant. Il a, de la sorte, contre toutes les règles, fait suspendre un long moment les travaux budgétaires de la commission parlementaire des Finances, parce que le gouvernement ne voulait pas lui accorder les crédits qu’il réclamait pour son cher Conseil du Sud».
Dans un plaidoyer d’une fraîcheur d’esprit juvénile, quasi scolaire, un officiel se demande «pourquoi on traque la présidence de la République au sujet des plaies dont le pays souffre, alors qu’on ne réclame pas de comptes aux seigneurs de la guerre, dont certains se cramponnent au pouvoir…». Ce loyaliste (violemment) allusif, qui a visiblement à cœur les intérêts du...