Polémique - Moustapha Tlass au leader du PSP : « Mes propos ont été déformés » - Les signes de normalisation se multiplient ...

Les signes de normalisation de la vie politique se multiplient, mais cette normalisation reste, pour le moment, «à petite vitesse». Un nouveau «sommet élargi» libano-syrien est attendu, demain dimanche à Qordaha, en marge des cérémonies commémorant la disparition du président Hafez el-Assad. Les milieux politiques escomptent que cette nouvelle rencontre sous égide syrienne pourrait se traduire par un surcroît d’apaisement sur la scène locale. En tout cas, la présence en Syrie du chef de l’État sera une occasion, pour lui, de rencontrer son homologue, avec lequel il s’entretient régulièrement au téléphone, mais qu’il n’avait plus vu depuis le sommet arabe d’Amman. Les deux hommes pourraient donc présider des entretiens élargis libano-syriens, qui comprendraient, côté libanais, le président de la Chambre Nabih Berry, le chef du gouvernement Rafic Hariri et le vice-président du Conseil Issam Farès. Ces entretiens serviront, à n’en pas douter, à dissiper les dernières séquelles des malentendus qui ont envenimé dernièrement les rapports entre les trois hommes, en raison des entorses à la démocratie commises par les services de sécurité, proches du chef de l’État, et contre lesquelles se sont élevés énergiquement les milieux politiques proches des MM. Hariri et Berry, au cours de la séance de débat budgétaire. Car en dépit d’un raccommodage des rapports entre le chef de l’État et ses deux principaux partenaires dans la conduite des affaires de l’État, sous le parrainage du vice-président syrien Abdel Halim Khaddam, un certain froid subsiste entre les trois hommes en raison des rivalités et des luttes d’influence auxquelles ils se livrent et qui prennent le pas sur la vie des institutions. Par ailleurs, les observateurs ont vu un autre signe de normalisation dans l’appel téléphonique adressé hier par le ministre syrien de la Défense, le général Moustapha Tlass, à M. Joumblatt. L’Agence nationale d’information (Ani-officielle), qui a rapporté la nouvelle, souligne que le général Tlass a informé le leader du PSP que les propos à son sujet, que lui avait attribués une publication libanaise, «ont été déformés». Cet appel survient quelques jours avant une nouvelle rencontre, prévue mardi, entre M. Joumblatt et le président Émile Lahoud. Cette rencontre est la deuxième après plus de six mois de rupture, due aux critiques adressées par le chef du PSP à un régime dont la militarisation l’inquiète, et à son ralliement au camp de ceux qui réclament un rééquilibrage des rapports libano-syriens et un repositionnement des forces syriennes au Liban, doublé d’un arrêt de toute ingérence des services de renseignements militaires syriens dans la vie politique, économique, judiciaire et administrative du pays. Mercredi, le chef de l’État prend l’avion pour le Maroc, pour une visite officielle de deux jours, au cours de laquelle il aura des entretiens avec le souverain marocain, le roi Mohammed VI. Le chef de l’État plaidera au Maroc en faveur d’une solidarité accrue des pays arabes face à Israël. Le chef de l’État a informé hier l’ambassadeur marocain au Liban Abdel Jalil Fanjiro, venu à Baabda mettre au point les derniers détails de la visite, de son intention d’aborder avec le monarque marocain et les hauts responsables du royaume la nécessité de resserrer les liens bilatéraux entre le Liban et le Maroc dans les domaines politique, économique et culturel, et de stimuler l’action de la commission supérieure libano-marocaine. Le diplomate a communiqué au chef de l’État la joie du roi et des hauts responsables marocains à le recevoir. Le chef de l’État en profitera pour inviter son homologue à visiter le Liban, indépendamment du déplacement qu’il effectuera dans notre pays à l’occasion du sommet de la francophonie en octobre prochain. Le président Lahoud sera de retour au Liban jeudi soir.