Justice - Le CPJ proteste contre le procès - intenté à Raghida Dargham

Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a protesté mardi contre le procès intenté à une journaliste basée à New York accusée de «contacts avec l’ennemi» pour avoir participé à une réunion avec un responsable israélien. Directrice du bureau de New York d’al-Hayat, quotidien arabe édité à Londres, et commentatrice respectée des affaires arabes, Raghida Dergham a été déclarée fugitive par un tribunal militaire libanais pour ne pas s’être présentée à son procès le 1er juin à Beyrouth. Un mandat d’arrêt a été délivré contre la journaliste qui a la double nationalité américaine et libanaise. Les accusations contre Raghida Dergham proviennent de sa participation à un séminaire organisé par le Washington Institute for Near East policy, à Washington, le 19 mai 2000, auquel avait participé Uri Lubrani, ancien coordinateur du gouvernement israélien pour le Liban-Sud. «Ces accusations sont absurdes», a affirmé le coordinateur du CPJ pour le Moyen-Orient, Joel Campagna. Selon lui, elles entrent dans le cadre «d’une campagne étatique de harcèlement visant à punir un journaliste indépendant faisant son travail». Les accusations «devraient être abandonnées et Mme Dergham devrait être libre de travailler sans autre harcèlement», a ajouté ce responsable de CPJ. Pour le CPJ, le harcèlement judiciaire de la journaliste est dû à sa couverture critique de la dispute entre le Liban et l’Onu sur la démarcation de la frontière avec Israël. Le tribunal militaire libanais a ajourné sa décision jusqu’au 30 novembre, afin de donner le temps à Raghida Dergham de se présenter.