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Actualités - CHRONOLOGIES

Vie politique - Boutros qualifie de « plutôt positive » sa réunion avec le chef de l’État - Les différends persistent au sein du pouvoir

Certes, on tente ici et là de minimiser la portée des différends qui persistent entre les trois présidents Lahoud, Berry et Hariri. Mais à en croire des sources bien informées, une nouvelle réunion avec le vice-président syrien Abdel Halim Khaddam s’imposerait pour assainir définitivement les relations entre les responsables. Le contexte tout indiqué pour une réconciliation en bonne et due forme sera sans doute la commémoration du premier anniversaire, dimanche, de la disparition de Hafez el-Assad, à Qardaha. Entre-temps, la tendance à la détente entre Baabda et le camp de l’opposition se confirme. L’entretien que l’ancien ministre Fouad Boutros a eu hier avec le chef de l’État, le général Émile Lahoud, s’inscrit effectivement dans ce cadre. D’ailleurs, l’impression générale que dégage M. Boutros de cette rencontre est «plutôt positive» et, selon lui, il semble bien que l’on s’achemine «vers plus d’ouverture». C’est ce qu’il a confié à L’Orient-Le Jour avant de conclure, philosophe : «Essayons d’aider le destin». Encore et toujours sous le signe du dialogue, il convient de souligner l’importance de la visite aujourd’hui du patriarche maronite Nasrallah Sfeir au palais de Baabda. Elle fait suite aux deux réunions qui ont déjà groupé le prélat et le président à Bkerké et à l’entrevue que le président de la République avait eue mardi avec Mgr Youssef Bechara. À noter également la rencontre qui, selon des sources bien informées, doit avoir lieu mardi prochain entre M. Lahoud et le député Walid Joumblatt. Des sources officielles ont tenu à rappeler que le chef de l’État n’a jamais interrompu le dialogue avec «les symboles» du camp chrétien. Les contacts s’intensifient à l’heure actuelle car le président de la République était absent du pays ces derniers temps. Même si les entretiens avec ces «symboles» ne portent pas sur des questions précises, il n’en demeure pas moins que M. Lahoud est soucieux d’assainir les relations avec ces leaderships, ajoutent les sources officielles. L’irritation de Berry Paradoxalement, et malgré l’intervention de M. Khaddam, il semble que le conflit persiste entre les pôles du pouvoir. Il ne serait anodin qu’en apparence. Commençons par la partie visible de l’iceberg : le chef du Parlement Nabih Berry n’a pas caché son irritation à l’égard du gouvernement qui n’a manifesté «aucun empressement à ouvrir la session extraordinaire» en vue de poursuivre le débat sur le budget. De toute manière, a-t-il dit aux députés qui l’ont visité hier, «la séance ne pourra pas se dérouler lundi prochain. Nous déciderons de la date au moment opportun». Au sujet de la réunion qu’il aurait dû tenir avec le président Lahoud, hier comme tous les mercredis à 10h30, et qui n’a pas eu lieu, M. Berry a indiqué qu’il s’était déjà entretenu avec le chef de l’État lundi dernier. Les milieux proches de Baabda ont justifié l’absence de réunion en invoquant la même raison que le président de la Chambre. En tout état de cause, il est évident que le différend au sein du pouvoir ne se limite pas à des problèmes aussi superficiels. Il semble être bien plus profond, selon les députés qui ont rencontré hier M. Berry. Ce dernier a d’ailleurs qualifié de «très francs» les entretiens de lundi au palais de Baabda. En fait, le chef du Législatif en veut au gouvernement de n’avoir pas respecté sa part du marché conclu à Fakra. En effet, conformément à l’accord conclu entre les présidents Hariri et Berry, la Chambre a tout fait pour faciliter la tâche de l’Exécutif alors que celui-ci a continué par exemple à embaucher des fonctionnaires à des salaires exorbitants malgré la promesse de cesser ce genre de pratiques ; sans compter l’affaire des écoutes téléphoniques où, là encore, le gouvernement aurait fait preuve de laxisme. Jusqu’à présent en effet, les décrets d’application de la loi sur les écoutes n’ont pas encore été élaborés. C’est sans doute pour raccommoder les choses avec le chef du Parlement que le Premier ministre Hariri s’est entretenu hier à deux reprises avec lui : une première fois, le matin, au siège de l’Assemblée, une deuxième fois, en soirée, à la résidence de président de la Chambre, à Aïn el-Tiné. M. Hariri s’est abstenu de toute déclaration à l’issue de ces deux réunions. Le vice-Premier ministre Issam Farès a contribué lui aussi au rapprochement entre l’Exécutif et le Législatif en se rendant à son tour chez M. Berry. En préconisant les solutions à adopter en vue d’assainir les relations entre les deux pouvoirs, M. Farès a du coup mis le doigt sur les griefs du président de la Chambre. Il a ainsi déclaré au terme de l’entretien : «Le Conseil des ministres aurait intérêt à tenir des réunions ouvertes pendant les prochains jours pour passer en revue ce qui a été appliqué et ce qui ne l’a pas été de la déclaration ministérielle». Et d’ajouter : «Les circonstances exigent plus que jamais une coopération et une confiance à toute épreuve entre les pouvoirs tout en tenant compte du principe de leur séparation». Une manière de confirmer que tout ne va pas si bien entre le Législatif et l’Exécutif.
Certes, on tente ici et là de minimiser la portée des différends qui persistent entre les trois présidents Lahoud, Berry et Hariri. Mais à en croire des sources bien informées, une nouvelle réunion avec le vice-président syrien Abdel Halim Khaddam s’imposerait pour assainir définitivement les relations entre les responsables. Le contexte tout indiqué pour une...