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Actualités - OPINIONS

Opinion - Conflit avec les faits, mépris des faits

Le Liban officiel se permet de négliger, et avec quelle hauteur, certains faits, qui pourtant sont de première importance. Faut-il rappeler ici le mot de Lénine : «Les faits sont têtus» ? Les mépriser ou passer outre, chez les responsables, peut conduire à la catastrophe. Dans le cas d’espèce, on veut concilier l’inconciliable, au mépris des faits, même si ces faits sont historiques et enregistrés. À la suite de la guerre déclenchée le 15 mai 1948 entre les États arabes et les Israéliens qui venaient de déclarer la naissance de leur État, la communauté internationale est intervenue, et il lui a fallu plusieurs mois pour arrêter les hostilités. Ce fut l’Armistice de Rhodes de 1949. Dans l’incohérence qui, au Liban, tient le haut du pavé, on est obligé de rappeler le sens des mots. Voir Larousse : armistice = convention par laquelle les belligérants suspendent les hostilités. Lorsque le Liban, sous la pression conjuguée des États arabes, a toléré l’activité des Fedayine dans la partie du pays, qu’on a appelée Fathland, Israël s’est hâté de déclarer caduc l’armistice de Rhodes. Or, après la multiplication des accrochages militaires, et surtout la catastrophe de 1967, cet armistice était devenu notre planche de salut : le Liban s’y est raccroché de toutes ses forces, implorant sans cesse l’appui de la communauté internationale. Par bonheur, après beaucoup de vicissitudes et d’événements dramatiques, Israël est revenu sur sa déclaration et reconnu la validité de l’armistice, appliquant, de surplus, la résolution 425. Nous pouvions, dès lors, nous considérer rassurés. Mais ne voilà-t-il pas que avec la morgue d’une grande puissance, nous déclarons, du haut du perron du palais de l’Élysée : «L’état de guerre se maintiendra tant que les objectifs suivants n’auront pas été atteints...» (Voir L’Orient-Le Jour du 29/05/01 page 2) Or, dans le dictionnaire, «être en guerre = être en lutte ouverte». Le Libanais devra-t-il donc renoncer à son sens critique et admettre la conciliation (ou «la cohabitation», puisque le mot est à la mode) des inconciliables ?
Le Liban officiel se permet de négliger, et avec quelle hauteur, certains faits, qui pourtant sont de première importance. Faut-il rappeler ici le mot de Lénine : «Les faits sont têtus» ? Les mépriser ou passer outre, chez les responsables, peut conduire à la catastrophe. Dans le cas d’espèce, on veut concilier l’inconciliable, au mépris des faits, même si ces faits sont...