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Actualités - CHRONOLOGIES

Services publics - Farid el-Khazen dénonce les « abus » de l’office - Factures impayées : l’EDL attend - une décision politique

Il a fallu que les députés Serge TerSarkissian et Farid el-Khazen soulèvent jeudi dernier le problème de la perception des factures d’électricité pour que le ministre de l’Énergie et de l’Eau Mohammed Abdel-Hamid Beydoun s’en souvienne. Réagissant aux déclarations des deux parlementaires, le ministre avait tenu une conférence de presse pour réclamer l’exonération des abonnés en retard de paiement, sous prétexte de prescription. Ce faisant, M. Beydoun lançait la balle dans le camp du Premier ministre Rafic Hariri car, comme l’expliquait hier le président du conseil d’administration de l’EDL Fouad Hamdane, l’exonération est une décision qui relève du gouvernement. Or, justement, la Cour des comptes, consultée à cet effet par le conseil d’administration de l’office il y a environ un mois, avait émis un avis défavorable concernant cette dispense. Dans une interview à l’agence al-Markazia, M. Hamdane a affirmé que l’EDL continuera à percevoir les factures «tant qu’une décision politique d’exonération, fruit d’un consensus, n’aura pas été prise». «On dit qu’une mesure de ce genre avait été adoptée en 1971, et rien n’empêche que cela se reproduise», a-t-il ajouté avant de préciser : «En tout état de cause, le Conseil des ministres doit prendre en considération, dans sa décision, l’avis de la Cour des comptes». Et d’ajouter à ce sujet : «Les factures impayées constituent en fait une dette publique. Je ne peux donc pas disposer de ces fonds dus à l’État libanais». L’une des solutions envisagées en vue de mettre fin à l’anarchie dans la perception des montants des quittances est l’installation de compteurs dans toutes les habitations qui n’en ont pas encore. C’est le règlement qu’avait d’ailleurs préconisé la semaine dernière le chef du gouvernement Rafic Hariri, lors d’une réunion avec le président du conseil d’administration de l’EDL. M. Hariri avait demandé l’élaboration d’un plan rapide pour l’installation de 100 000 compteurs par mois. M. Hamdane a applaudi hier à cette initiative. Les récriminations de Khazen En effet, elle permettra à l’office de lancer des appels d’offres à des sociétés privées qui se chargeraient de la réalisation de cette tâche. «Nous parviendrons ainsi à installer 50 000 à 60 000 compteurs par mois. Le but est d’assurer le plus grand nombre de compteurs possible pour ne plus donner au citoyen le prétexte de voler le courant», a-t-il dit, avant de préciser : «Dans une semaine, nous lancerons les appels d’offres et nous opterons sans doute pour quatre grandes sociétés internationales en vue d’accélérer le processus d’installation des compteurs». Selon M. Hamdane, l’opération serait ainsi achevée avant la fin de l’été. De son côté, dans une déclaration à la presse, le député Farid el-Khazen a demandé hier au gouvernement de mettre un terme aux «abus» de l’EDL. Selon lui, la perception des factures a lieu de manière «arbitraire» : certaines régions du pays s’acquittent du paiement de leurs factures, d’autres pas. Et de s’élever contre le comportement des percepteurs à l’égard des abonnés. M. Khazen affirme en effet que certains abonnés sont harcelés en vue de régler leur facture, «comme s’ils étaient des criminels poursuivis par la police judiciaire, et ce sur ordre de M. Georges Moawad et de certains employés au sein de l’administration». Selon lui, une telle conduite «ne fait qu’accroître la haine des citoyens pour l’État». Le député du Kesrouan réclame ainsi des «sanctions à l’encontre de ces employés en cas de récidive». Il a précisé que «dans certaines régions, les percepteurs reçoivent des instructions leur enjoignant de ne pas regagner leurs postes avant d’avoir dressé au moins dix contraventions aux abonnés qui ont du retard dans le paiement de leur quittances parce qu’ils réclament un peu plus de temps, étant donné les circonstances difficiles sur le plan économique et social». D’autre part, M. Khazen a appelé les citoyens à contester les abus dont se rendraient coupables les employés qui se comportent de manière insultante à leur égard «conformément aux ordres de leurs supérieurs». Il a enfin menacé de recourir à l’escalade au cas où «la dignité des Libanais continuerait à être bafouée».
Il a fallu que les députés Serge TerSarkissian et Farid el-Khazen soulèvent jeudi dernier le problème de la perception des factures d’électricité pour que le ministre de l’Énergie et de l’Eau Mohammed Abdel-Hamid Beydoun s’en souvienne. Réagissant aux déclarations des deux parlementaires, le ministre avait tenu une conférence de presse pour réclamer l’exonération...