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Actualités - CHRONOLOGIES

Nayla Moawad se déchaîne contre - la fusion des sections de l’UL

Le point d’orgue de l’intervention de Nayla Moawad a incontestablement été son improvisation autour du dossier de l’Université libanaise. Et la volonté farouche de la députée de Zghorta de dénoncer cette décision. «Je vais vous dire pourquoi mon appréhension est telle, au moment où entre vos propos, M. Hariri, et les comportements de votre gouvernement, il existe un grand dualisme. Je veux parler de la décision scandaleuse de fusionner les sections de l’Université sous le slogan : améliorons la situation de l’UL et renforçons l’unité nationale. Comment le Conseil des ministres a-t-il pu prendre avec autant de négligence cette décision primordiale pour l’avenir du pays et de sa jeunesse ? Cette décision a-t-elle été préfabriquée, imposée de l’extérieur ? Comment peut-on consacrer trois heures pour les 24 600 m2 alloués à Solidere alors que l’on prend la décision de fusion en un tour de main ? D’autant plus que vous avez outrepassé vos prérogatives en vous autorisant à hypothéquer la décision du Conseil de l’UL. Est-ce que cela veut dire que ses doyens et ses professeurs sont des ânes ? D’autre part, il est clair qu’en prétendant vouloir améliorer la position de l’UL, vous ne vous êtes basés sur aucun élément rigoureux, sur aucun sondage, vous n’avez consulté personne, vous avez complètement ignoré le principe de développement équilibré des régions. Venez à l’UL de Tripoli voir l’état plus que délabré des locaux ou des laboratoires… En ce qui concerne l’unité nationale, je voudrais m’adresser au ministre concerné (Abdel Rahim Mrad) et lui demander qui lui a dit que pour renforcer cette unité, il fallait fouler aux pieds le principe de la démocratie de l’enseignement ? Comme si ce dernier était en contradiction avec la cohésion nationale… Eh bien non, et mille fois non, messieurs : on ne peut prétendre à la cohésion nationale que par le biais d’une démocratisation de l’enseignement, que par la multiplication de l’UL sur tout le territoire libanais, que par une redynamisation du rôle de l’université. Le but de cette décision, disons-le clairement, est de faire main basse sur l’UL, et d’y assassiner la liberté. Le ministre Mrad, dans une déclaration reproduite par An-Nahar et en date du 12/5/2001, s’est permis de dire, en toute simplicité, que “ce qui a motivé la décision du Conseil des ministres, ce sont certaines universités qui se singularisent par leurs mouvements estudiantins et leurs grèves”… Quel crime ! Et le ministre Mrad a continué : «Il faudrait que le corps estudiantin soit interactif, qu’il adopte la pensée unique. Il faut éviter qu’il y ait deux mentalités différentes». Eh bien, même en URSS ou derrière le rideau de fer, ces mots ne se disaient pas… Si vous voulez faire de l’unité nationale, monsieur le Premier ministre, cessez donc de violer les institutions de l’université en retardant la désignation des 13 doyens. Tout cela parce que vous ne vous entendez pas, tout cela à cause du clientélisme, auquel il faut maintenant ajouter, si j’ai bien compris, les services de renseignements. Les noms qui circulent en coulisse viennent tous fouler aux pieds les lois de l’université. L’Exécutif n’a pas le droit de nommer des personnes comme il l’entend. Il y a des conditions que personne ne respecte : les propositions de noms de doyens, c’est au conseil de l’université de les donner. Et comment conciliez-vous vos surenchères pour une cohésion nationale avec ces 41 permis que vous avez octroyés à des institutions privées, dont une au ministre Mrad, et certaines sur des bases confessionnelles, voire même sectaires . Avec le respect dû à tous, ce projet, on ne le laissera pas passer, et nous allons appeler les étudiants et les enseignants à continuer à s’élever contre cette décision, et à le faire avec eux, parce que ce projet met en cause directement la quintessence de la démocratie, et de la Constitution. Si vous continuez dans ce sens, messieurs du gouvernement, vous serez en train de jeter les jeunes à la rue, et de les pousser vers le fanatisme. D’ailleurs, monsieur le Premier ministre, nous avions su que vous étiez, personnellement, assez réservé, voire même opposé à ce projet. Qui a fini par vous convaincre ?». Rafic Hariri s’est abstenu de répondre, et Nayla Moawad a continué son discours, demandant qui donc gouvernait ce pays, et combien de temps le Liban et la livre allaient bien pouvoir tenir. Et a installé, à l’instar d’un Farès Souhaid ou d’un Boutros Harb, Kornet Chehwane en plein hémicycle.
Le point d’orgue de l’intervention de Nayla Moawad a incontestablement été son improvisation autour du dossier de l’Université libanaise. Et la volonté farouche de la députée de Zghorta de dénoncer cette décision. «Je vais vous dire pourquoi mon appréhension est telle, au moment où entre vos propos, M. Hariri, et les comportements de votre gouvernement, il existe un...