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Actualités - OPINIONS

Oser agir

Le mot «dialogue» est décidément à la mode. À entendre les personnalités politiques qui en usent et en abusent, il constituerait le remède miracle à tous les maux du pays. Faut-il donc rappeler que le dialogue ne peut être une fin en soi et qu’il constitue pour le pouvoir le meilleur moyen de noyer éternellement le poisson... un peu comme ces innombrables commissions qui planchent pendant des mois et des années sur des problèmes insolubles en se fixant comme but de ne jamais aboutir à une décision ? Dialogue-t-on sur les principes de souveraineté, d’indépendance et de libre décision ? L’invitation au dialogue est peut-être l’erreur fondamentale commise par les participants aux assises de Kornet Chehwan, soucieux de ne pas rompre les ponts avec le pouvoir. De fait, il se retrouvent confrontés aujourd’hui à des pseudo-réponses, du genre : le document issu des ces assises est parfait... sauf au niveau de la présence syrienne qui reste évidemment «nécessaire» aux yeux des dirigeants. Ou encore : la situation régionale est trop grave pour évoquer la question. En un mot, c’est de nouveau l’impasse. Les auteurs du fameux document ne s’étant pas encore dotés des moyens d’action susceptibles de soutenir leurs revendications, la polémique stérile sur la présence syrienne se poursuivra indéfiniment. Or le cardinal Sfeir, les députés et les représentants des courants et partis politiques de l’Est jouissent de toute évidence d’une légitimité à toute épreuve. Il s’agit simplement d’exploiter cet atout. Naturellement, l’usage de la force armée pour faire triompher l’idée de souveraineté est définitivement exclu. D’autre part, les manifestations de rue et les sit-in sont par définition des mouvements éphémères s’ils ne s’inscrivent pas dans la durée. Par conséquent, les autorités doivent être la cible de pressions soutenues pour les amener enfin à tenir compte d’un point de vue qui n’est pas le leur. Le recours à la non-violence a déjà fait ses preuves, et les exemples historiques de peuples opprimés puis libérés par ce moyen ne manquent pas. Bkerké et les assises de Kornet-Chehwane n’ont qu’à s’inspirer du cas de la Pologne où les efforts pacifiques du pape Jean-Paul II et de Solidarnosc ont abouti aux objectifs désirés, libérant le pays de la chape du communisme. Le tout est d’oser. Et qu’on ne vienne pas invoquer la crainte de divisions confessionnelles pour justifier l’absence de décision concrète. C’est en effet la meilleure façon de continuer à s’embourber dans la crise.
Le mot «dialogue» est décidément à la mode. À entendre les personnalités politiques qui en usent et en abusent, il constituerait le remède miracle à tous les maux du pays. Faut-il donc rappeler que le dialogue ne peut être une fin en soi et qu’il constitue pour le pouvoir le meilleur moyen de noyer éternellement le poisson... un peu comme ces innombrables commissions qui...