Opposition - Le chef des FL s’en prend à Fouad Malek par le biais de ses avocats - Samir Geagea : La liberté sans compromis

À l’heure où la base des Forces libanaises dissoutes semble tiraillée entre plusieurs tendances et même un peu perdue, tout en restant très mobilisée, le Dr Samir Geagea lui a adressé un message rassembleur du fond de sa cellule à Yarzé. Ce sont les avocats qui ont rapporté ses propos, des propos visant à rappeler l’essence des principes des FL et qui, parfois, ont des accents poignants. «Je suis prêt à oublier les sept années de détention et même que quelqu’un m’a mis en prison, mais qu’on ne me demande pas d’accepter des conditions qui portent atteinte à mon droit naturel à la liberté. Je ne peux pas faire de compromis sur mes principes car la vie, pour moi, ne se résume pas à une existence simple. Il est essentiel pour moi de dire ce que je pense et ce dont je suis convaincu». Avec ces termes rapportés par ses avocats, Samir Geagea nie les rumeurs qui ont circulé ces derniers temps sur des propositions qui lui auraient été faites en contrepartie de sa remise en liberté. Mais son message va encore plus loin. Il s’adresse essentiellement à la base des FL dont on lui a rapporté qu’elle serait tiraillée entre plusieurs courants. Il a ainsi précisé que l’action actuelle de l’ancien numéro 2 des FL Fouad Malek ne s’inscrit pas dans le cadre des principes FL et ne vise qu’à un retournement politique contre la ligne des FL et à la divisions des rangs internes. Selon Geagea, les principes des FL ne peuvent être remis en question et ils ont été forgés au fil des années grâce aux souffrances des jeunes de cette formation. Ils sont basés sur l’ouverture, le dialogue, le respect du pluralisme et le principe du consensus entre les différentes composantes de la société libanaise. Ils visent aussi à une vie libre, indépendante et souveraine. Un congrès général Toute discussion de ces principes ne peut se faire que si certaines conditions sont réunies : notamment la relaxation des militants FL emprisonnés, le retour au pays de ceux qui ont été contraints à l’exil et la tenue d’un congrès général dans lequel tout le monde pourrait discuter et faire le point de la situation. Toujours dans le cadre des propos rapportés par ses avocats, Geagea a rappelé qu’il est un détenu politique et que, convaincu que la guerre était finie, il avait dissous la milice armée et a sciemment choisi d’intégrer l’État, tout en cherchant à ouvrir un dialogue avec toutes les parties. Mais l’État s’est retourné contre les FL, selon lui. Il a fait arrêter les jeunes militants avant de l’emprisonner lui-même, car il avait refusé de renoncer à son identité et à ses principes. «Malgré cela, je suis prêt aujourd’hui à tourner la page du passé. Mais qu’on ne me demande pas de faire des compromis». Puis s’adressant directement à sa base, Geagea a déclaré : «Je vous demande de parler, d’écrire et de répandre nos idées».