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Actualités - CHRONOLOGIES

THÉÂTRE – « Le Fou » de Taoufik Jebali au Monnot - Un univers – scénique – différent

Le Fou que présente Taoufik Jebali au théâtre Monnot (jusqu’au 2 juin), c’est le Fou de Gibran Khalil Gibran, un texte magnifique qui dénonce la pensée conventionnelle, la misère intellectuelle et l’absurdité du comportement humain, mis en scène, justement, de manière libre, avant-gardiste. Et esthétique. Sur une scène plongée dans l’obscurité quatre comédiens (Ziad Touati, Dorra Zarrouk, Chekra Rammah et Nidhal Guiga) après avoir lu, en préambule, des extraits de Gibran, vont entraîner le spectateur dans un univers surréaliste. En effet, dans la pénombre, les contorsions des corps, le jeu de projection d’images et d’éclairage furtif, nimbent chacun de leurs gestes, de leurs déplacements, d’un halo de mystère. Une sorte d’irréalité, accentuée par une musique aux sonorités tantôt tribales, tantôt incantatoires, et par une batterie d’effets audiovisuels d’une haute technologie. On l’aura compris, le Fou n’est pas vraiment une pièce de théâtre, du moins dans le registre classique. Ce n’est pas non plus une chorégraphie. Mais un spectacle énergique, électrique, parfois même à la limite du soutenable, où la déferlante de sons (musiques, chœurs et bruitages) et d’images (mouvantes et parfois surdimensionnées) occupe la première place. Et, jouent la convergence avec les phrases et les mots. Ces derniers : hachés, répétés, chuchotés, se prolongeant en échos, résonnent dans l’esprit du spectateur, étourdissants comme une bacchanale effrénée. Ici le fou n’est pas le pensionnaire d’un asile mais un homme à la sagesse incomprise, à la sensibilité à fleur de peau, un être différent. Et pour communiquer l’émotion de «cette folie ordinaire» Taoufik Jebali a choisi un faisceau de techniques artistiques entremêlées : lecture sur scène et voix off, corps réels et silhouettes virtuelles, images vidéo, peinture, rythmes divers, expression corporelle… Tout se mélange, s’épouse dans une sorte de chaos, de flou, qui pourrait être l’univers mental d’un fou. Les comédiens ne sont ici qu’un des rouages du spectacle, ombres mouvantes sur fond de tableaux de Gibran, projetés sur des panneaux mobiles. Ombres gesticulantes, emprisonnées derrière des paravents «moucharabias», évoquant la solitude, la captivité et l’incommunicabilité entre les êtres. Ce thème cher au metteur en scène tunisien, trouve dans cette œuvre son expression la plus complète. Même si elle peut sembler hermétique à un public non initié.
Le Fou que présente Taoufik Jebali au théâtre Monnot (jusqu’au 2 juin), c’est le Fou de Gibran Khalil Gibran, un texte magnifique qui dénonce la pensée conventionnelle, la misère intellectuelle et l’absurdité du comportement humain, mis en scène, justement, de manière libre, avant-gardiste. Et esthétique. Sur une scène plongée dans l’obscurité quatre comédiens...