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Actualités - CHRONOLOGIES

Commémoration - Le Liban a célébré la « fête de la Résistance et de la libération » - Berry hausse le ton et agite la menace de frappes contre les colonies israéliennes

Le Liban a célébré vendredi le premier anniversaire du retrait israélien de Liban-Sud au cours d’une cérémonie au palais de l’Unesco en présence, notamment, du président de la République Émile Lahoud, du président de la Chambre Nabih Berry et du Premier ministre Rafic Hariri, de nombreux ministres et députés et des représentants du corps diplomatique. Premier à prendre la parole, le vice-président du gouvernement Issam Farès a rappelé «les constantes libanaises basées sur la libération des hameaux de Chebaa et des Libanais détenus en Israël, le droit au retour des réfugiés palestiniens et la coopération fraternelle avec la Syrie». De son côté, le secrétaire général du Hezbollah cheikh Hassan Nasrallah a affirmé que «la victoire du 25 mai 2000 était le résultat inéluctable des sacrifices consentis par la Résistance depuis l’invasion israélienne de 1982». «Ceux qui ont opté pour la résistance à l’ennemi n’ont alors trouvé à leurs côtés que quelques rares défenseurs, avec, à leur tête, la Syrie de feu le président Hafez el-Assad et la République islamique d’Iran du grand imam Khomeyni», a-t-il ajouté. Pour cheikh Nasrallah, «l’ennemi sioniste, à travers son projet expansionniste et raciste, laisse planer une menace de guerre sur l’ensemble de la région et aucun sage ne dépose les armes dans un climat pareil. Les armes du Liban sont actuellement sa résistance populaire, ses institutions étatiques unifiées, son union nationale et son alliance indéfectible avec la Syrie dont les troupes stationnées au Liban supportent un lourd fardeau et se trouvent aujourd’hui exposées à de graves dangers». Il a également révélé que le Hezbollah avait «rejeté des offres alléchantes pour se retirer de la confrontation avec Israël» et assuré qu’il rendrait publics «les noms et les détails», en temps opportun. Dans un discours virulent prononcé à cette occasion, le président de la Chambre Nabih Berry a déclaré que «le Liban continuera de considérer que la résolution 425 n’a pas été appliquée tant que les hameaux de Chebaa demeureront occupés. Au Sud, nous ne comprenons pas les rapports médicaux, même s’ils émanent des services eux-mêmes. Au niveau de notre souveraineté nationale, nous ne reconnaissons que la ligne rouge dont les droits d’auteur sont réservés à la Résistance et à elle seule». En réponse aux menaces israéliennes de «changer les règles du jeu», M. Berry a assuré que «la Résistance estime que toute attaque contre les forces syriennes, tant au Liban qu’en Syrie, constitue une agression contre le Liban-Sud et lui accorde le droit de riposte contre l’ensemble des colonies israéliennes. Telles sont les nouvelles règles du jeu et le temps où Israël imposait ses propres règles est à jamais révolu». S’adressant directement au président de la République, il l’a invité à faire démarrer sur le terrain les opérations de déminage au Liban-Sud car «notre peuple en a assez des conférences, de la publicité, des ateliers de travail et de l’argent dépensé pour mettre en garde contre le danger des mines, surtout que les Émirats arabes unis ont assuré les fonds nécessaires au déminage. Nous n’acceptons plus que le temps soit perdu à ouvrir des bureaux et réclamons le début des travaux sur le terrain». Au niveau du développement du Liban-Sud, le chef du Législatif a réclamé l’adjudication des travaux de la première phase du projet du Litani, «maintenant que les fonds nécessaires sont assurés grâce à une assistance koweïtienne», et demandé aux «ministères et administrations concernés de cesser de se cacher derrière le Conseil du Liban-Sud et d’assumer leurs responsabilités vis-à-vis du développement des zones libérées». Hariri : « Le Liban ne se lassera pas d’appeler à la paix » Beaucoup plus mesuré, le discours du Premier ministre Rafic Hariri a insisté sur l’importance de «renforcer les relations de confiance avec les Nations unies et d’inciter cette organisation internationale à soutenir le droit du Liban à récupérer les hameaux de Chebaa». M. Hariri a ensuite rendu hommage au rôle de la Finul, «au maintien de laquelle aspirent le gouvernement et le peuple libanais», et réitéré l’«attachement du Liban aux valeurs et aux principes qui consolident sa crédibilité auprès de la communauté internationale». «En dépit des menaces de certains responsables israéliens, le Liban est convaincu de la nécessité d’avancer des motivations politiques destinées à sauver le processus de paix. Notre pays appelle donc la communauté internationale, et en particulier les parrains de la conférence de Madrid et les États qui y ont participé, à relancer leur rôle diplomatique afin d’éviter à la région les dangers de la politique israélienne et de mettre fin à la détérioration de la situation», a-t-il ajouté. Toujours sur le plan régional, le chef du gouvernement a estimé que «les menaces adressées par Israël contre les troupes syriennes stationnées au Liban constituent autant de menaces adressées au Liban lui-même, à son peuple et à sa souveraineté. Elles n’aboutiront jamais à amener l’État à se désister de ses engagements de coordination totale avec la Syrie». Pour M. Hariri, «le Liban ne se lassera pas d’appeler à la paix globale, une paix qui respecte les droits nationaux, qui défend les droits du peuple palestinien à libérer sa terre (…). Aux tambours de la guerre, nous continuerons d’opposer les cloches de la paix globale». Les propos du chef du Parlement incommodent Lahoud D’autre part, certains des propos tenus par M. Berry dans son discours à l’Unesco semblent avoir incommodé le président Lahoud. Des sources généralement bien informées affirment en effet que M. Berry s’est adressé au chef de l’État en sa qualité de premier responsable du développement du Liban-Sud alors qu’elles estiment que la seule administration concernée est le Conseil du Liban-Sud qui se trouve, depuis près de dix ans, aux mains des partisans du mouvement Amal que dirige M. Berry. Selon les mêmes sources, cette administration a déjà reçu et continue de recevoir des sommes considérables dont M. Berry supervise lui-même les débours et demeure ainsi l’unique responsable du manque de développement du Liban-Sud. D’autant plus que la «surenchère» de M. Berry sur le bombardement des colonies israéliennes, en cas d’agression contre les forces syriennes au Liban, constitue, toujours selon les mêmes sources, un plagiat des propos du chef de l’État qui avait déclaré qu’Israël ne serait pas à l’abri si le Liban était bombardé en profondeur. M. Berry, ajoutent les sources, aurait mieux fait de tenir ces propos lors du bombardement de la station syrienne de radar et non près d’un mois et demi plus tard, car il révèle ou définit ainsi une éventuelle stratégie militaire dépassant un simple lancer de missiles Katioucha. Quant à qualifier la ligne officielle du tracé de la frontière avec Israël de «ligne des services» alors qu’elle a été négociée à Baabda en dehors de la présence de ces «services», les sources estiment que la fermeté de l’équipe militaire et sécuritaire a empêché Israël de garder sous occupation la moindre parcelle du territoire libanais. Surtout qu’à l’époque des négociations, certains milieux n’avaient pas été sans noter la «modération» qui avait caractérisé la position de M. Berry. Les mêmes sources rappellent qu’en 1993, M. Berry était favorable à l’envoi de l’armée au Liban-Sud et que, lors des négociations sur l’application de la résolution 425, il était pour la libération des hameaux de Chebaa par les voies diplomatiques et que, réalisant son erreur, il réclame actuellement leur libération par les armes. Par contre, les sources ont manifesté leur satisfaction vis-à-vis du discours de M. Hariri à la même occasion, estimant qu’il s’agit d’un discours «responsable adressé aux Nations unies et aux grandes puissances».
Le Liban a célébré vendredi le premier anniversaire du retrait israélien de Liban-Sud au cours d’une cérémonie au palais de l’Unesco en présence, notamment, du président de la République Émile Lahoud, du président de la Chambre Nabih Berry et du Premier ministre Rafic Hariri, de nombreux ministres et députés et des représentants du corps diplomatique. Premier à...