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Actualités - CHRONOLOGIES

Soyez cool, ne fumez pas !

«Elle est très mauvaise. C’est un suicide !». «Elle dérange ceux qui la fument et les personnes à côté». «C’est fou, on achète sa propre mort !». «Nos amis qui fument veulent montrer qu’ils sont indépendants. Mais ça n’a rien à voir. Pour moi, ceux qui ne fument pas sont plus mûrs»… Quelques réactions de jeunes entre 12 et 14 ans après un débat sur les méfaits de la cigarette. Une initiative lancée par Tobacco Free Initiative. Au Lycée franco-libanais à Beyrouth, les élèves de 4e sont très attentifs. Ils participent, posent des questions, réagissent et discutent… Ils parlent à cœur ouvert d’un petit cylindre blanc bourré d’une matière nocive et… qui court les rues : la cigarette. «Ce débat est très utile, lance une élève de 13 ans. Quelques-uns de mes camarades ne savaient peut-être pas que la cigarette est mauvaise pour la santé. Ils en ont appris des choses, aujourd’hui ! Moi, en tout cas, je ne fumerai jamais». Lancée par l’organisation libanaise Tobacco Free Initiative, TFI, cette séance sur les méfaits du tabac cible les adolescents de 13 à 15 ans. Son originalité est de s’adresser tout naturellement à des élèves de la 5e à la 3e. La première étape qui vise les classes de 4e a été achevée dans cinq grandes écoles : IC International College Beyrouth et Aïn Aar, Makassed, école publique de Chiah, école des sœurs du Rosaire Hazmieh et Lycée français. La clé du succès de l’activité est que l’animation est assurée par des personnes que les adolescents connaissent très bien et aiment. Toni Baroud, Walid Doumiati, Serge Zarka se sont, par exemple, engagés à convaincre les nouvelles générations du danger de la première cigarette. Sportifs, présentateurs de télévision… ils montrent l’exemple d’une vie saine de nicotine. «Tobacco Free Initiative m’a contacté car je suis un antitabac convaincu, raconte Serge Zarka à l’issue d’un débat très animé. J’ai été séduit par l’idée. Je me suis dit : si mon statut de présentateur de télévision pouvait m’aider à convaincre la jeune génération à mieux comprendre les méfaits du tabac, il faut le faire». Créée il y a exactement un an, TFI est la seule organisation au Liban spécialisée dans la lutte antitabac. Sa priorité : la prévention auprès des adolescents. Tout est question de volonté D’après la présidente de T.F.I., Nadine Keyrouz, «il est beaucoup plus efficace d’éviter aux adolescents de commencer à fumer, plutôt que d’inciter ceux qui fument déjà, d’arrêter». Nadine Keyrouz a, d’ailleurs, eu l’idée de créer cette organisation après la mort de son père, décédé d’un cancer du poumon dû à la cigarette. «J’essaie de les convaincre en leur donnant des exemples, confie Serge. Je me rappelle très bien quand j’étais jeune, on ne m’a pas empêché de fumer. On m’a juste expliqué les dangers de la cigarette. C’est ce qu’on essaie de faire : prévenir les jeunes du péril qui les guette». Et d’ajouter : «J’ai essayé de fumer une ou deux fois, quand j’étais adolescent mais j’ai trouvé que ça n’a aucun sens. Dans le temps, je n’ai pas été poussé par les jeunes de ma génération à fumer, au contraire, j’ai essayé de les convaincre d’arrêter». En tout cas, l’objectif de ces débats scolaires est de convaincre dans une première étape environ 1 000 adolescents des méfaits du tabac. «Ce qui est sûr c’est qu’on ne peux pas savoir s’ils seront tentés de fumer, mais ce contact avec les enfants est peut-être le meilleur contact, précise Serge Zarka. Comme vous l’avez remarqué, là dans la salle. Ils ont tellement de choses à dire. Ils essaient de s’exprimer, de nous faire parvenir le message qu’ils ont reçu de leurs amis… Notre rôle consiste à leur dire : oui, ce que vous dites est peut-être vrai, mais ce que j’essaie de vous dire moi, c’est encore plus vrai». Créativité antitabac Tobaco Free Initiative TFI profite de cette première phase dans cinq écoles pour perfectionner le concept et étendre l’animation à un nombre d’écoles beaucoup plus grand à partir d’octobre 2001. «Le projet de cette année est un projet pilote, précise Martine Najm. Sur le terrain, elle coordonne les activités de l’organisation. Et à la fin des débats, elle distribue un questionnaire anonyme pour évaluer la dimension du problème du tabagisme et l’effet de cette action de prévention. Mais l’action de TFI ne s’arrête pas là. On s’est dit que peut-être un simple débat, bien que très constructif, n’est pas suffisant, explique Martine. Il faut accompagner ce débat par des travaux pratiques». Ainsi , les élèves des écoles visitées sont invités à prendre part à un concours. «Ils se divisent en groupe de 4 à 5. Ils doivent travailler sur un projet créatif antitabac. Des posters, aux dessins en passant par des photos, une recherche, une maquette, ou une chanson… tout est accepté, pourvu que le thème porte sur les méfaits de la cigarette. Le jury va choisir les 3 groupes gagnants et leur donner des lots», poursuit-elle. C’est, peut-être aussi une façon de véhiculer le message des jeunes aux plus âgés. Et qui sait ? Peut-être que les adultes : professeurs, parents… seront, eux aussi, convaincus ?
«Elle est très mauvaise. C’est un suicide !». «Elle dérange ceux qui la fument et les personnes à côté». «C’est fou, on achète sa propre mort !». «Nos amis qui fument veulent montrer qu’ils sont indépendants. Mais ça n’a rien à voir. Pour moi, ceux qui ne fument pas sont plus mûrs»… Quelques réactions de jeunes entre 12 et 14 ans après un débat sur les...