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Actualités - CHRONOLOGIES

Nazem Khoury : « Je voterai non »

Le député maronite de Jbeil Nazem Khoury, qui a annoncé qu’il votera «non», entame son discours par une anecdote. Dans le train Beyrouth-Sofar, une femme et son enfant partagent leur compartiment avec un troisième passager. Le vent fraîchit. La femme demande à l’homme de relever la vitre. «C’est égal», se contente de répondre l’homme, qui ne bouge pas le petit doigt. «C’est égal», répondra-t-il une deuxième, une troisième, une quatrième et une cinquième fois. Excédée, la femme finit par aller se plaindre au contrôleur, qui se fâche, reprend l’insensible passager et se prépare à relever la vitre… pour s’apercevoir que celle-ci est cassée. C’est un peu ce qui se passe avec ce budget, enchaîne M. Khoury, nous nous évertuons à chercher à le corriger, alors même que nous sommes devant une situation «irréparable». Comparant certaines discussions sur des chiffres, alors que la moitié de l’année couverte par le budget discuté est déjà écoulée, à la querelle byzantine sur «le sexe des anges», M. Khoury conclura : «On discute sans fin sur des futilités, alors que Monsieur Tout-le-monde veut savoir s’il doit faire sa malle ou rester». Enchaînant sur une analyse plus sérieuse, M. Khoury relève que le mouvement de capitaux et les investissements n’obéissent pas aux seules règles économiques, mais se nourrissent d’un terreau politique, judiciaire, administratif, civil, du renforcement des libertés publiques et d’un climat de confiance dans les institutions. Or, ajoute M. Khoury en substance, le contexte politique où nous nous trouvons est marqué par de graves divergences entre le président de la République et le chef du gouvernement, ainsi que par la fragilité de la solidarité gouvernementale et l’absence de tout dialogue avec l’opposition. «Ne parlons pas de la situation judiciaire, par égard pour la réputation du pays», a poursuivi M. Khoury, qui a relevé «la lenteur et l’inefficacité des tribunaux», ce qui «décourage les investisseurs». M. Khoury a également dénoncé les «ingérences du politique dans le judiciaire», qui font du tort à l’indépendance des magistrats. M. Khoury a également relevé la nécessité d’une réforme administrative en profondeur et d’une révolution des mentalités qui ferait prendre conscience aux Libanais qu’ils ne sont pas des «clients» suppliant le fonctionnaire de rendre service, mais les véritables patrons de ce fonctionnaire, dont le salaire est payé avec leurs impôts. Et de dénoncer en passant les «ingérences inadmissibles» de «certains services» dans les affaires de l’Administration. Le député de Jbeil a conclu son intervention en soulignant qu’il trouve un motif supplémentaire de voter «non» dans le fait que le gouvernement actuel se comporte comme tous les autres à l’égard des besoins de la région de Jbeil, l’une des plus pauvres en infrastructures et des plus sous-développées du Liban.
Le député maronite de Jbeil Nazem Khoury, qui a annoncé qu’il votera «non», entame son discours par une anecdote. Dans le train Beyrouth-Sofar, une femme et son enfant partagent leur compartiment avec un troisième passager. Le vent fraîchit. La femme demande à l’homme de relever la vitre. «C’est égal», se contente de répondre l’homme, qui ne bouge pas le petit...