Ali Kanso nuance et Fouad Siniora précise

Aussi bien Ali Kanso que Fouad Siniora, ministres respectivement du Travail et des Finances, ont fourni hier des explications au sujet de leurs prises de position, mercredi, au premier jour du débat budgétaire . Le ministre du Travail, membre du Parti syrien national-social (PSNS), M. Ali Kanso, a justifié son coup d’éclat contre la présidence du Conseil par la seule proposition de «capitalisation» de la Caisse nationale de Sécurité sociale (CNSS) . Il a démenti que cette entorse à la solidarité gouvernementale ait pour motif des exigences occultes au sujet de la MEA ou de l’élargissement du domaine de la société Solidere. «J’ai été obligé d’agir comme je l’ai fait, a dit M. Kanso, parce que le préambule du budget n’a pas été exposé en Conseil des ministres, et qu’il a abordé des questions qui concernent le ministère du Travail, comme celui de la capitalisation de la CNSS, que je désapprouve». M. Kanso a conclu en déclarant qu’il aurait «souhaité que le ministre des Finances ne se soit pas occupé d’un sujet qui ne regarde pas son département». Pour sa part, M. Siniora a affirmé que ce que l’on a appelé «préambule» ou «exposé des motifs» (fazlaka) n’est qu’un rapport indicatif «absolument privé de force exécutoire», et qu’en tout état de cause, toutes les idées qu’il contient devront se traduire par des projets de loi, si elles sont retenues. M. Siniora a ajouté qu’il n’avait pas du tout parlé de la «privatisation» de la CNSS, mais de sa «capitalisation». Pratiquement, sous un régime de «capitalisation», le salarié touche, sous forme d’indemnités de fin de service, le montant des cotisations déduites de son salaire et réglées en son nom par son patron, alors que sous le régime actuel, à ce montant s’ajoute un autre, représentant une contribution directe du patron. Le projet de capitalisation avantage entièrement le patron et représente donc une régression sociale inacceptable pour le monde du travail.