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Actualités - CHRONOLOGIES

DÉBAT BUDGÉTAIRE - Joumblattistes et haririens politisent, encore plus que la veille, la deuxième journée - Salah Honein : L’État-tuteur a échoué, tout comme l’État-pupille

Il est 10h30, Nabih Berry s’installe à son perchoir. Grommelle, à voix basse mais suffisamment audible : «Eh bien, ils ont tous décidé de faire la grasse matinée, aujourd’hui, les jeunes». Le ton est lancé, la deuxième journée du débat parlementaire sur le budget peut commencer. Même si les parlementaires présents se comptent sur les dix doigts, que les bancs des ministres ne sont occupés que par Karam Karam, Assaad Diab et Ali Kanso. Le ministre du Travail, l’homme par qui le scandale est arrivé hier, parade un peu, quelques minutes avant l’ouverture de la première séance, discute avec Ghassan Achkar, pendant que l’inénarrable Hussein Husseini, à peine arrivé, se fait accoster par trois ou quatre de ses collègues. «Nous apprécions les efforts du gouvernement, les initiatives et le dynamisme du Premier ministre. Mais la majorité des Libanais se demandent : Quoi ? Quand ? Comment ?» Les trois questions existentielles, posées d’une voix sénatoriale par Jamal Ismaïl, le premier à prendre la parole, n’ont pas l’air de passionner grand monde. Ça papote, ça dit bonjour, ça commence à se remplir, le toujours souriant «mais c’est pour ne pas pleurer» Pierre Hélou va s’installer, Rafic Hariri et Fouad Siniora refont le monde, rejoints par Marwan Hamadé, Misbah Ahdab s’applique en écrivant – probablement son discours… Tout cela pendant que le député du Akkar s’échine à demander, avec beaucoup de lyrisme, que «cessent les soupçons sur la présence syrienne au Liban». Et après s’être lancé dans un vibrant plaidoyer sur la misère et les besoins de la région du Akkar – qui sont, il est vrai, immenses – Jamal Ismaïl annonce au gouvernement que les habitants de Wadi Khaled ne peuvent prétendre à un emploi que lorsque dix années s’écoulent après le décret de leur naturalisation, «alors que nos jeunes sont obligés de souscrire au service du drapeau, quand bien même ils ne sont pas pris en compte par cette loi». Ce à quoi le Premier ministre commence à répondre, interrompu sans autre forme de procès par le président de la Chambre qui déclare, à l’adresse du député du Akkar qu’«au Liban, il semble que le service du drapeau soit considéré comme étant une fonction publique», regrettant que cette fonction publique «soit devenue un instrument au service d’un individu et non pas du pays». L’absession de Kandil Deuxième à occuper la tribune de l’hémicycle : Nasser Kandil, qui tiendra le crachoir pendant près d’une heure – il y a droit, puisqu’il improvise. Rafic Hariri quitte sa place, «je veux te voir sous un autre angle», dit-il au député de Beyrouth. Une improvisation sans queue ni tête, obsédée par l’année 1995, «cette année-là, à l’intérieur, nous étions unis», tant sur le plan de la croissance moyenne qui était autour de 18 % alors qu’elle était à 13 % en 94 et 96, et du taux d’intérêt moyen, 15 % en 95, 17 % en 94 et 96, que sur celui de la baisse continue de la croissance hongkongaise – qui a commencé en 95, ou sur celui de l’économie israélienne, cent milliards de dollars, toujours en 1995. Nasser Kandil continuera à s’emmêler les pédales, fantasmant, assénant, tellement convaincu par ce qu’il dit et tellement content de s’entendre : «Nous sommes tous d’accord pour dire qu’il est inadmissible que les affaires sécuritaro-militaires liées à notre combat avec Israël deviennent un axe de divisions, faisant de l’Israélien le troisième partenaire de deux factions libanaises en conflit. Parce que c’est justement dans ce cadre que vient s’inscrire le débat sur la présence militaire syrienne, ou sur l’envoi de l’armée le long de la ligne bleue». Sans commentaires… Troisième à prendre la parole, le jeune député joumblattiste Abdallah Farhat, qui consacre la majeure partie de son intervention à la situation économique, confirmant que quelque part sur le tableau très noir de la situation socio-économique, il doit y avoir un plan général de sauvetage. «Et la déclaration ministérielle s’en est fait l’écho, mettant au point une stratégie globale et rapide, basée sur deux étapes contradictoires: la sécurité sociale et l’austérité dans la réalisation de plans de développement équilibrés», dit-il. Précisant qu’il n’a rien contre la TVA, il indique, au sujet des privatisations, qu’il n’est pas contre, mais qu’il craint que «ce soient les citoyens qui en payeront un prix exorbitant». Pendant ce temps, c’est le vice-président de la Chambre Élie Ferzli qui dirige la séance, tandis que Nabih Berry et Rafic Hariri s’entretiennent dans le bureau du n°2 du Parlement. Et une fois son intervention finie, Abdallah Farhat s’en va en discuter avec Fouad Siniora, occupant même, chose rarissime, le siège du Premier ministre. Quant au député hezbollahi de Baalbeck-Hermel Mohammed Yaghi, il estime que «l’augmentation des dettes, année après année, sans que l’on puisse trouver les moyens de la freiner, de la corriger ou d’y mettre un terme». «Pour que le pays ne reste pas exposé aux catastrophes, à commencer par la dégradation de la situation monétaire jusqu’à l’avenir, critique, du niveau de vie au Liban», prévient-il. La nécessaire souveraineté pour Abi Nasr L’ancien ministre des Affaires étrangères Farès Boueiz rend hommage à Rafic Hariri et à sa persévérance, indiquant qu’il appuie le préambule du budget, «à condition que tout cela ne reste pas à l’état de promesses». Et se tournant vers le gouvernement, il affirme qu’«une économie saine ne peut exister sans une politique saine, sans une confiance politique en l’avenir d’une nation, sans une croissance économique qui a elle-même besoin de confiance politique». Ensuite, Farès Boueiz commence sa harangue : «Démentez ceux qui croient qu’une alliance et qu’une fraternité avec la Syrie signifient une dépersonnalisation du Liban, l’aliénation de sa souveraineté, l’abandon de ses responsabilités. Démentez ceux qui continuent de croire qu’une réforme administrative est impossible sans clientélisme». Sans commentaires encore, et encore... Et pendant que Misbah Ahdab, Serge TerSarkissian, Ali Ammar et Mohammed Berjaoui tiennent salon au fond de l’hémicycle, pendant que Nayla Moawad et Nabil de Freige s’échangent leurs mots, le très lahoudien Nehmetallah Abi Nasr se lance dans une diatribe contre le gouvernement, son programme économique et son projet de budget. «Ce budget est l’archétype de ceux des pays les plus sous-développés et les plus endettés au monde». Tout est dit, et s’arrêtant sur les drames de chacun des secteurs économiques, le député du Kesrouan s’interroge, «et c’est notre droit», sur les motifs et l’intérêt de poursuivre une pareille politique. «Dont les conséquences sont une démolition continue des secteurs agricole et industriel, un gonflement du marasme économique, une augmentation du chômage donc de l’émigration continue et générale, tout comme une augmentation du montant de la dette générale, ainsi qu’une diminution des réserves de change», affirme-t-il. Pour le cas où un plan général socio-économique et de développement, serait élaboré, «il ne pourrait être exécuté, ou difficilement, tant que la confiance ne reviendrait pas au pays. Confiance du citoyen en sa patrie – qu’il soit au Liban où au sein d’une diaspora –, et confiance des pays étrangers et de leurs institutions en le Liban», assène Nehmetallah Abi Nasr. Réaffirmant la nécessité d’une révision des relations libano-syriennes, il conclut, répétant encore une fois son leitmotiv : «Tout le monde sait que le gouvernement déploie tous ses efforts pour sortir le pays de la crise économique dans laquelle il se débat, et pour éviter la catastrophe. Mais tout cela ne servira à rien tant que la confiance ne revient pas. Et pour que la confiance revienne, la clé est unique: que le Liban recouvre sa souveraineté, son indépendance, et sa décision nationale libre». Enfin, le député haririen de Beyrouth Walid Eido, appelle à l’unification, toujours pour sortir de la crise, exhortant le gouvernement à traiter fermement et en toute honnêteté le dossier de l’administration, «comme cela s’est passé avec le ministère de l’Information». Estimant, enfin, qu’un budget «aussi modeste que celui que nous étudions» ne risque pas d’avoir «une grande influence dans le sens du changement demandé». Andraos reprend Joumblatt L’économique tient une petite place dans l’intervention d’Antoine Andraos, membre du bloc Joumblatt et allié indéfectible du chef du gouvernement. Il était donc tout à fait naturel qu’il ne trouve que du bon – comme d’ailleurs le reste des députés haririens – dans les orientations économiques de l’Exécutif. Les propos de M. Andraos, qui appelle notamment à une mise en route rapide du processus de décentralisation administrative, retiennent l’attention surtout par la corrélation qu’il établit entre une stabilité politique et un redressement économique et par sa reprise d’un thème dont Walid Joumblatt avait fait son cheval de bataille, celui de l’amorce d’un dialogue interne. Malheureusement, M. Hariri ne peut pas l’entendre bien que présent dans l’hémicycle. Installé au dernier rang dans l’espace réservé aux députés, entre Ali Hassan Khalil et Georges Kassarji, il est occupé à discuter et à plaisanter. Et l’on se remémore l’espace de quelques instants, l’introduction de Nicolas Fattouche qui avait déploré, la veille, l’incapacité du gouvernement à écouter. «Le dialogue interne entre toutes les parties est un facteur fondamental de stabilité politique et économique et une sorte de voie de passage vers un retour de tous les déplacés et des émigrés, affirme M. Andraos. Il constitue également une base principale pour freiner l’émigration et édifier l’État auquel nous aspirons». Il insiste sur le fait que le dialogue souhaité «ne doit ignorer aucune fraction politique, parti ou courant», avant de lancer la balle dans le camp du Parlement. «Cette Chambre pourrait fort bien lancer ce dialogue – sans compter le chef de l’État qui reste la tête du pouvoir – loin des susceptibilités et des tiraillements politiques, des accusations de trahison et des opérations d’intimidation pour ne citer que ces termes qu’on entend dès qu’un responsable franchit un pas vers le dialogue», conclut-il. L’allusion est on ne peut plus claire. M. Ahmed Fatfat plaidera pour tard aussi en faveur d’un dialogue national. Autre sujet abordé par M. Andraos : le service militaire dont il conteste la finalité : «Nous recevons tous les jours un flot de plaintes sur le choc qu’encaissent nos jeunes par rapport à leur avenir à cause d’un service imposé au nom d’une fusion nationale qui fait désormais partie des nombreux slogans creux et inutiles car la fusion nationale est le résultat d’une action quotidienne qui ne se réalise pas en posant des contraintes à l’avenir des gens, surtout en présence d’une situation (économique) difficile». «Reste le dossier de la loi électorale», enchaîne le député d’Aley qui appelle à l’élaboration d’un projet de loi électorale qui «tienne compte de toutes les anomalies qui avaient entaché les textes précédents et dont l’application doit déboucher sur une bonne représentation populaire» à la Chambre. Membre du bloc Hariri, Bassem Yamout s’estime tenu de défendre les orientations économiques du gouvernement et de critiquer en même temps ses détracteurs. «Je m’étonne énormément qu’il n’y ait pas eu, parallèlement à ce flot énorme de critiques et de mises en garde que j’ai entendues hier, une seule proposition de plan économique qui se substituerait à celui du gouvernement ou de programme à ce sombre avenir qu’on nous annonce». «Voilà pourquoi je rassure la population, ajoute-t-il, sur le fait que nous ne sommes peut-être pas sur la voie idéale vers le règlement de notre crise, mais nous sommes sûrement sur le bon chemin». M. Yamout, qui dresse un bilan positif des indices économiques du premier trimestre de l’année, insiste sur la nécessité de «tenir la livre nationale à l’écart des calculs politiques mesquins» et de «ne pas l’employer comme une arme dans les batailles politiques internes, qui risquerait de se retourner contre celui qui la brandit». Il s’étonne ensuite de la non-utilisation des prêts étrangers décidés pour le Liban, «dont 25 % ont été seulement pris et qui se répartissent comme suit : 523 millions de dollars pour les travaux publics, 487 millions pour l’eau et l’énergie, 437 millions pour les municipalités et l’Intérieur et 315 millions pour l’éducation et l’enseignement technique et professionnel». Les thèmes inédits de Honein Salah Honein parvient, lui, à retenir l’attention du chef du gouvernement et des ministres en dépit de sa voix à peine audible tellement il est malade. Le ministre de Télécommunications Jean-Louis Cardahi s’empresse de lui demander une copie du texte de son intervention avant qu’il quitte l’hémicycle. La structure de son discours, la solidité de son argumentation, le caractère inédit de certains thèmes qu’il développe et la simplicité de ses mots accrochent immédiatement. Nabil de Freige demande à l’huissier de hausser le volume du micro. Le député de Baabda est particulièrement sévère à l’égard de la politique économique du gouvernement. D’emblée, il évoque le dossier des rapports libano-syriens. Très subtilement d’ailleurs. Il commence d’abord par rappeler l’étiquette dont le gouvernement s’est lui-même doté : «entente et croissance, qui auraient dû constituer une priorité pour ce cabinet, si l’on veut édifier un Liban moderne et libre, fondé sur la démocratie comme base pour son entité et sa pérennité». Il enchaîne ensuite sur le modèle européen en parlant du rapprochement entre les peuples, avant de se prononcer, «vu les conditions difficiles que traversent le pays et la région», en faveur d’un «contrat d’association avec la Syrie, fondé sur des négociations directes et un point de vue clair, afin que les deux États mettent au point, suivant une conviction commune fondée sur le respect mutuel et un souhait de coordination, un plan de sécurité et de défense stratégique. Les deux pays s’y conformeront, aux niveaux officiel et populaire, parce qu’il sera le fruit de leur conviction et de leur volonté libres et indépendantes et de la foi de chacun d’eux dans la souveraineté de l’autre». Dans l’hémicycle, quelqu’un applaudit, furtivement. «L’État doit réaliser, poursuit M. Honein, que la relation entre Beyrouth et Damas est excessivement affaiblie et qu’elle ne pourra être fructueuse que si elle est cautionnée par le peuple dans les deux pays». M. Hariri se déplace vers le perchoir et échange quelques mots avec le président de la Chambre. «Il doit aussi réaliser que plus les difficultés s’exacerbent plus la détermination se renforce. Il n’y a pas de détermination sans dignité. Pas de dignité sans décision. Pas de décision sans légalité. Pas de légalité sans réconciliation nationale. Pas de réconciliation nationale sans une présence de tous les courants libanais dans l’arène politique où chacun d’eux pourra exploiter avec sa propre ligne politique, l’espace correspondant à la volonté des Libanais. Sans cela, nous perdrons ce qui reste de notre démocratie», renchérit-il, soulignant, en citant Ibn Khaldoun, que l’État repose sur deux piliers principaux : la force et l’esprit de solidarité entre ses fils. «Nous pouvons ajouter, fait-il remarquer, que le concept même de la démocratie doit nous inciter à réduire le rôle de la force et dynamiser celui de la solidarité afin que les crises, déclarées ou pas, ne se répètent plus, que l’espoir perdure et que l’inquiétude se dissipe». M. Hariri l’écoute avec intérêt. En parlant de crises, il enchaîne sur le volet économique puis revient à la charge dans sa conclusion : «Certains systèmes mettaient le Liban en danger. D’autres comme la Moutassarrifiyah l’en protégeait. L’Histoire nous a bien montré que plus l’indépendance du Liban se renforce plus son entité s’affaiblit et vice versa. Mais ce qui est étrange en cette étape de notre histoire, c’est que l’indépendance et l’entité libanaises se sont affaiblies en même temps. Il s’agit d’un nouveau phénomène, qui confirme sans doute l’échec de l’État-tuteur comme celui de l’État-pupille». C’est poliment mais fermement que le député joumblattiste fait passer au gouvernement son message selon lequel la pérennité de l’entité libanaise dépend d’un assainissement de la vie politique interne et d’un rééquilibrage des rapports avec Damas. M. Joumblatt s’astreint à un droit de réserve, mais ses députés ont pris le relais. Sur le plan économique, M. Honein semble répondre au député Yammout qui reprochait aux détracteurs du gouvernement de n’avancer aucune proposition de solution. L’état des lieux qu’il dresse est des plus sombres. Suivant ses calculs, la dette publique plafonnera à 30 milliards de dollars à la fin de l’année. Il émet des doutes quant à la capacité de l’État à assainir ses finances et ne manque pas au passage de se demander comment la dette a pu atteindre le chiffre astronomique de 26 milliards de dollars alors que le chantier de reconstruction n’a coûté que 5, 5 milliards de livres. «Le gouvernement et l’État ont-ils un plan, une vision économique et monétaire ? Seront-ils capables de les appliquer alors qu’ils n’arrivent pas à appliquer correctement le Code de la route» ? Le Liban et l’Irak En vue d’une relance économique, il propose au gouvernement d’utiliser les prêts consentis au Liban. Il semble toucher un point sensible lorsqu’il évoque les accords commerciaux et pétroliers entre le Liban et l’Irak. M. Hariri se retourne vers le chef du Parlement, le doigt pointé vers le député et hoche la tête en signe d’approbation. Il s’engage avec M. Berry dans une brève conversation, comme s’il commentait les propos de M. Honein. Ce dernier s’étend longuement sur le point selon lequel le Liban pourrait bénéficier énormément d’une ouverture sur le marché irakien pour peu qu’il se hâte de conclure les accords bilatéraux commerciaux avec Bagdad, à l’instar de la Syrie, de la Tunisie et de l’Égypte. Idem pour les accords pétroliers conclus mais qui attendent d’être exécutés, explique M. Honein et en vertu desquels le Liban peut acheter le pétrole irakien à un prix inférieur de 20 % sur celui qu’il paie sur les marchés internationaux et payer une partie de sa facture en produits agricoles et industriels. Il enchaîne ensuite sur le dossier des déplacés et se demande pourquoi «en dépit de tous les efforts du ministre des Déplacés», l’État verse aux déplacés originaires des quartiers de Mrayjé, de Tahwita, de Laylaki, de Haret Hreik et de Chiyah en vue de leur retour dans leurs foyers «moins que le dixième du montant qu’il paie à ceux qui ont occupé les habitations des quartiers en question». Concernant le dossier du Liban-sud, il se prononce pour un règlement diplomatique du conflit libano-israélien autour des hameaux de Chebaa. Son raisonnement est le suivant : les autorités confirment le caractère libanais de ces hameaux en signant avec la Syrie un traité délimitant ses frontières avec le Liban et étayé de cartes qui sera remis à l’Onu. Cette démarche, estime-t-il, doit être suivie d’une campagne diplomatique pour obtenir le retrait israélien de Chebaa. «La résistance diplomatique serait-elle moins digne que la résistance militaire ?», s’interroge-t-il.
Il est 10h30, Nabih Berry s’installe à son perchoir. Grommelle, à voix basse mais suffisamment audible : «Eh bien, ils ont tous décidé de faire la grasse matinée, aujourd’hui, les jeunes». Le ton est lancé, la deuxième journée du débat parlementaire sur le budget peut commencer. Même si les parlementaires présents se comptent sur les dix doigts, que les bancs des...