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Actualités - CHRONOLOGIES

CORRESPONDANCE - Un prix Nobel c’est grand et solennel, - et aussi un commun des mortels -

Qui sont ces gens que l’on voit en photo en train de faire des grimaces, de tirer la langue, porter des lunettes de plongée pour les besoins de la caméra ? Des amuseurs publics, des acteurs comiques ? Pas du tout, ce sont des prix Nobel que l’on connaissait grands, sérieux et solennels, et qui connaissent néanmoins des moments où ils ressemblent au commun des mortels. Ces moments qui ont été fixés sur pellicule font partie d’une exposition qui se tient actuellement au Museum of National History, à Washington, et qui s’intitule «Des voix nobles : une célébration de 100 ans de prix Nobel». L’exposition est organisée en collaboration avec le Deutsch Museum et la National Portrait Gallery of Art. Outre les portraits de ceux qui ont été ainsi mondialement consacrés pour leurs recherches, les visiteurs peuvent découvrir des objets leur ayant appartenu et qui disent leur vie privée et professionnelle. En en faisant le tour, on peut se demander par exemple que vient faire ici un CD du chanteur George Michael qui s’intitule Listen Without Prejudice» ? Il est là pour témoigner d’une importante avancée scientifique : l’une des applications majeures du laser, qui a été mis au point par Charles Townes, prix Nobel de physique en 1964 pour son apport dans le domaine du quantum électronique. Également présentes, d’autres applications à la vie de tous les jours, d’inventions portant la signature de prix Nobel, tels un vaporisateur, du savon biodégradable… Des humains sans piédestal Les organisateurs de l’exposition précisent qu’ils ont voulu descendre de leur piédestal ces grands esprits pour mettre en relief leur côté humain et pour qu’ils soient une source d’inspiration pour la jeune génération. Afin de l’encourager à pousser aussi loin ses possibilités. Dans cet esprit, on propose aussi au public une vidéo où ont été assemblées des interviews avec des nobilisés portant sur leur enfance, sur ce qui les a poussés à poursuivre leurs travaux. Leurs réponses sont souvent drôles, franches, parfois poignantes et même sages. Une approche intimiste pour dire que si les découvertes (la bombe ou l’ADN) ont changé la vie de tout un chacun, l’important reste la personne même de leurs auteurs. Quoique l’on n’ait pas ignoré ces visages des écrivains, des économistes et des faiseurs de paix, la vedette est donnée aux scientifiques pour montrer qu’ils peuvent être chaleureux et turbulents, contrairement à cette image d’austérité où on les fige généralement. Ainsi, Kary Mullis ( Prix de chimie, 1993) fait du surf, Edmond Fisher (médecine et physiologie, 1992) adore Mozart, et d’autres aiment à s’adonner à la peinture ou à la poésie. Quoique Gary Becker (sciences économiques, 1992) ait déclaré «j’aime ne pas être populaire», cette évocation des prix Nobel n’a pas pour but de les sortir de leur tour d’ivoire, de même qu’elle n’est pas une histoire de surdoués, disent encore les organisateurs qui le veulent l’histoire de «vous et moi». Un peu difficile, quand on sait que chacun, enfant, a placé des cristaux de sel, du sable et moult matériaux sous un microscope jouet sans pour autant devenir un prix Nobel. Plusieurs de ceux qui ont obtenu cette prestigieuse distinction s’adresseront, en chair et en os, au public lors de conférences organisées dans le cadre de l’exposition qui se poursuivra jusqu’en octobre prochain.
Qui sont ces gens que l’on voit en photo en train de faire des grimaces, de tirer la langue, porter des lunettes de plongée pour les besoins de la caméra ? Des amuseurs publics, des acteurs comiques ? Pas du tout, ce sont des prix Nobel que l’on connaissait grands, sérieux et solennels, et qui connaissent néanmoins des moments où ils ressemblent au commun des mortels. Ces...