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Actualités - REPORTAGES

Les conséquences - de la victoire de Aïn Dara

Ces conséquences ont été considérables. Le Liban a repoussé, une fois de plus, l’agression des agents de la Sublime porte et ceux-ci n’ont pu imposer un des leurs pour gouverner la montagne. La tentative de placer un wali étranger au Liban ne va plus se répéter avant la moitié du XIXe siècle. Non pas que les pachas de Damas et de Saïda, et plus tard ceux d’Acre, respecteront toujours l’autonomie du Liban. Ils continueront sans doute à intriguer. Mais chaque fois qu’ils chercheront à combattre un émir libanais, ils lui opposeront un membre de sa famille jouissant d’appuis à l’intérieur même du pays. Ils respecteront ainsi en apparence le statut national héréditaire en vertu duquel le pouvoir se transmet d’un membre de la famille gouvernante à un autre membre de la même famille sans détermination d’un lien précis de parenté, système conforme aux vieilles traditions arabes et différent du système occidental de la succession en ligne directe de père en fils. Sur le plan intérieur, le Liban se débarrasse définitivement des Alameddine. Cependant, même si l’opposition entre yéménites et kaïssites cesse, les nouveaux féodaux ne vont pas tarder à se diviser entre eux. Sous le régime de l’émir Melhem, fils et successeur de Haïdar, les compagnons de ce dernier formeront deux clans adverses : les Yazbaki et les Joumblatt ; mais les uns et les autres lutteront entre eux sans plus mettre en cause le statut et les traditions de la montagne. C’est ainsi qu’aux émirs Mansour et Ahmad s’opposera l’émir Kassem (1760), à l’émir Mansour l’émir Youssef (1764), à l’émir Youssef l’émir Béchir II, à celui-ci les fils de l’émir Youssef et l’émir Abbas, tous sans exception Chéhab. Mais il ne sera plus question jusqu’en 1841 de renverser la famille gouvernante au profit d’une autre famille libanaise et encore moins d’un étranger. Considérée avec le recul du temps, à la lumière de l’histoire libanaise après 1710, la victoire de Aïn Dara a bien été celle de l’entité libanaise. Elle a libéré le Liban de ses ennemis intérieurs les plus dangereux, imposé le respect de son statut au monde extérieur et lui a assuré légitimité et continuité.
Ces conséquences ont été considérables. Le Liban a repoussé, une fois de plus, l’agression des agents de la Sublime porte et ceux-ci n’ont pu imposer un des leurs pour gouverner la montagne. La tentative de placer un wali étranger au Liban ne va plus se répéter avant la moitié du XIXe siècle. Non pas que les pachas de Damas et de Saïda, et plus tard ceux d’Acre,...